Oublier de la célébrer ? Pas du tout ! Ce n'est aucunement le sens du présent article.
Que nombre de Martiniquais considèrent que le créole n'est pas ou n'est plus notre langue maternelle, on peut le comprendre. D'ailleurs, c'est un petit miracle que cet idiome, le seul que les esclaves on parlé pendant 2 siècles et demi, puis leurs descendants, les "nouveaux libres", pendant un bon demi-siècle__soit un total de 3 siècles__un petit miracle donc qu'il soit encore plus ou moins en vie en ce début de 21è siècle. Dans les années 50 du siècle dernier, il était courant, en effet, de voir l'écriteau suivant dans les écoles primaires :
"IL EST INTERDIT DE CRACHER PAR TERRE ET DE PARLER CREOLE".
Bon, les choses ont quelque peu changé depuis : des universitaires lui ont inventé une orthographe, ont rédigé des grammaires et des dictionnaires, des écrivains se sont mis à les utiliser dans tous les genres littéraires, des radio-libres en ont fait leur principal moyen de communication, des cours sont organisé à l'école, au collège, au lycée et à l'université etc...Woulo-bravo, donc ! Mais dans le même temps, en dépit de ces avancées, le créole s'est transformé en semi-charabia du genre :
. Man ka inscrit kò-mwen en faux contre lidé-tala.
. Bomaten-an, nou kay diskité de la grille des salaires épi le patronat.
. Lé kadav dé chien ka pit sur l'autoroute.
. Ni twop dérives comportementales adan certains sektè lajénes.
Etc...etc...
Que ce charabia soit utilisé en privé n'est pas grave du tout. Ce qui est gravissime, voire criminel envers le créole, c'est qu'il soit utilisé lors des prises de parole publiques : meeting politique ou syndical, interviews à la radio ou à la télévision ou, nouvelle mode, vidéos sur les réseaux dits sociaux. Pourquoi est-ce gravissime ? Pour une raison très simple : la parole publique contribue à crédibiliser ce charabia. A influencer aussi auditeurs et téléspectateurs, surtout les derniers vrais créolophones. Ces derniers auront et ont déjà tendance à reprendre ce charabia dans l'idée qu'ils seront mieux écoutés.
Donc, en ce 21 janvier, "Journée Internationale de la Langue Maternelle", ce que nous demandons à nos politiques, syndicalistes, journalistes, blogueurs et autres tiktokeurs c'est non pas de célébrer ladite journée mais de respecter le créole. Au moins ça ! Et comment faire ? Très simple : éviter d'utiliser publiquement le créole (par populisme ou démagogie) si vous savez que vous ne le maitrisez pas comme il faut. Exprimez-vous en français au lieu de répandre le charabia ! Vous rendrez ainsi un grand service à la seule langue qu'ont parlé vos ancêtres pendant 3 siècles.
NB. Il y a une autre solution : se mettre à l'apprentissage du créole auprès de personnes et d'organismes compétents. Vous avez bien appris à parler et à écrire le français, non ? Voire même l'anglais ou l'espagnol...
L'Occident n'a AUCUNE leçon à donner à l'islam. Lire la suite
Nous savons que le terme d' islamophobie signifie étymologiquement peur ou bien hostilité à l’isl Lire la suite
... mais ne peut-on pas trouver des "approchants"? "Kouyonnad" Bagay komik. Lire la suite
Les Antillais n'ont même pas d'humour au 1er degré, allez voir au 2è ! Lire la suite
...à un article rédigé en style "humour 2è degré"? Lire la suite