Martinique : banalisation de la violence

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   L'île aux fleurs avait vêcu jusqu'ici dans une sorte de petit cocon, seulement rythmé par des mouvement sociaux rituels et surtout prévisibles. Désormais, la façade de porcelaine a été brisée et la Martinique doit s'habituer à une violence tous azimuts, quasi-quotidienne et incontrôlable.

   En voici quelques exemples...

 

***

 

   . BAGUETTE.

 

     Une dame, dans la cinquantaine, est habituée à acheter une baguette chaque jour dans la même station-service, route de Balata, et chaque fois elle prépare la somme exacte pour gagner du temps, devant se rendre à son travail sur un axe routier particulièrement embouteillé le matin et en début de soirée.

      Mercredi dernier, comme d'habitude, elle dépose tranquillement la somme sur le comptoir et l'un des employés lui tend une baguette. La scène prend à peine vingt secondes. Or, il y avait trois personnes en train de faire la queue au même moment, les bras chargés de boissons et autres produits que l'on trouve dans les stations-service. Furieux, le deuxième de la queue jaillit et se met à insulter la dame : 

   "Ou pa wè man té la avan'w ? An bonda manman' !"

    La dame ne réagit et sort de la boutique de la station mais l'homme la poursuit au-dehors tout en continuant à l'accabler d'injures et de menaces :  

   "Pwochen kou-a man kay fouté an kalot an tjou'w, ou ké sav !".

   Pour le malheur de la dame sa voiture est garée à côté de son insulteur et il y a une femme à l'intérieur qui elle aussi se met à l'injurier. Excédée, la dame dit à la femme, une espèce de ratatinée à locks :  

   "Il me promet une calotte mais ç'est à vous qu'il va en donner une un jour !".

   Fou de rage cette fois-là, l'insulteur démolit le rétroviseur de la voiture de la dame à coups de pied...

 

***  

 

   . FOOTING.

 

     Un homme d'un certain âge fait son footing matinal sur la route de Redoute comme à son habitude lorsqu'il entend une moto arriver dans son dos et le conducteur lui lancer sur un ton enragé :  

      "Fous le camp de chez nous, sale Blanc ! Nou ké pété zot !"

     Stupéfait, l'homme enlève sa casquette et lance au motard qui l'a déjà dépassé : 

      "Man sé an Chaben. Ay chié ba'w, misié-mwen !".

   Il continue sa route, ralentissant le pas car la pente commence à se faire raide pour son âge lorsque soudaiement, il voit le motard revenir à toute vitesse, de l'autre côté de la route, et l'accabler à nouveau d'injures :  

       "Zot sé Blan-an zot sé an bann isalop ! Nou key pété zot !".

    Le jogger perd alors le contrôle de ses nerfs et rétorque :  

        "Fouté moun lapé ! Matinik sé péyi Chaben ! Zot, Neg, sé an Afrik zot pou yé"

    Mais, le motard a le temps de tourner en direction de la route de Ravine-Vilaine et n'a sans doute pas entendu cette fois. Un couple, qui ouvrait la porte de son garage, pour partir, assiste à la scène, médusé...

 

***

 

   . SUPERMARCHE.

 

      Un homme sort d'un supermarché bien connu avec des cadeaux de Noël pour ses enfants lorsqu'il se fait braquer par un type dans la trentaine. Ce dernier a un revolver ! Or, on est en plein jour, en plein début d'après-midi plus exactement, il fait "gros soleil" comme on dit et le parking est bondé. Des gens arrivent, d'autres s'en vont dans un ballet incessant ! Donc, beaucoup de gens assistent à ce braquage mais personne ne dit mot ni n'intervient. 

      L'homme agressé laisse les cadeaux qu'il vient d'acheter à son agresseur lequel les emporte tranquillement dans sa voiture, garée pas loin, dans laquelle, surprise !, il y a déjà des tas de cadeaux et une femme complètement hilare. 

      "Yich-ou za ni asé kado, sakré Milat ki ou yé !", lance-t-elle à l'homme qui vient de se faire dépouiller. 

 

***  

 

   . MARIAGE BURLESQUE.

 

     La fille d'un Béké se marie dans une église du sud de la Martinique lorqu'une horde de militantes contre "la vie chère" se rassemble sur le parvis et se met à insulter le couple et les invités. Alors qu'on s'attendrait que soit dénoncée le prix de la boite de cambert ou de la bouteille de Champagne, les cris ci-après se mettent à fuser :  

     "Djab selman ki ka mayé lé vandrédi ! Sé moun-tala sé Djab ki la ! Nou, sé lé jédi oben lé sanmdi nou ka mayé".

     Sauf qu'à voir la tête de ces enragées, il est peu probable qu'un homme leur ait jamais proposé de leur mettre la bague au doigt. Ni le jeudi ou le samedi comme elles le prétendent ni aucu autre jour de la semaine. Leurs enfants ont été fait "à crédit" comme on dit cruellement dans l'idiome indigène ! Le seule unions qui leur ont été proposées sont les mariages burlesques du Mardi-gras.

      Au fait, l'un des invités Békés, un gros type dans la cinquantaine, s'avance vers les furies et gueule presqu'au visage de l'une d'elle :  

      "Va te faire enculer !"

 

***  

 

    . TAXIMAN.

 

      Un homme et sa femme arrivent à l'aéroport de Martinique en provenance de celui de la Guadeloupe. Ils se dirigent vers la file des taxis et prennent celui qui est en tête de file comme c'est la règle. Le chauffeur, un jeune dans la trentaine, leur demande où ils vont et à son accent le couple remarque qu'il n'est pas d'ici mais de quelque banlieue hexagonale. Il démarre, quitte l'aéroport et presqu'au moment de sortir de ce dernier, leur lance avec son accent djamel-debouzzien :  

      "Au fait, j'dois vous avertir. J'prends pas la carte. Mon appareil est en panne !"

      Le couple n'a évidemment pas d'espèces sur lui vu que de nos jours, l'argent liquide se fait aussi rare que des oeufs de cochon. il demande au chauffeur de les ramener à l'aéroport afin de pouvoir en retirer dans un distributeur. Le type n'est pas très content et accepte de mauvais gré, lâchant quelques mots incompréhensibles pour le couple qui ne sait même pas ce que signifie "Wesh !" vu qu'il habite la Martinique de tout temps. Final de compte, la femme parvient à retirer des sous d'un GAB et le taximan redémarre, sauf que cette fois, il leur dit qu'il ne voit pas où se trouve le quartier de Fort-de-France où ils vont et leur demande de lui expliquer le...chemin. Visiblement, ce taximan est plus habitué à rouler dans la Ville-lumière que dans la Ville-éteinte qu'est Fort-de-France. Après moult explications, erreurs de direction et exaspération du couple, il arrive enfin à bon port.

      Une fois descendue, la femme lance à son mari :

      "Voici le deuxième fléau de la Martinique ! On avait déjà les Békés, maintenant, on a les Négropos".

 

***  

 

   Il y aurait des dizaines d'autres d'exemples de cette violence ordinaire (tantôt simplement verbale tantôt physique) qui s'est développée en Martinique depuis quelques mois. Si elle n'affectait que les milieux interlopes et la pègre, ce ne serait pas grave vu que c'est le cas dans tous les pays du monde. Mais, là, elle touche tous les milieux, du bas au plus haut de l'échelle sociale, des jeunes et des vieux, des noirs de peau aux clairs de peau, des hommes aux femmes, des natifs aux Négropolitains etc...

   Pli ta, pli tris !

 

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