__VOL DE TERRES.
Notaires et géomètres se sont toujours faits discrets, voire invisibles, depuis la nuit des temps en terre franco-antillaise. Enfin, n'exagérons pas ! Depuis, disons, l'abolition de l'esclavage quand petit à petit des descendants d'esclavagisés ont commencé à acheter ici et là de petits bouts de terrain le plus souvent incultivables car à flanc de morne.
Avant l'abolition, des "gens de couleur libres" ou Mulâtres avaient commencé à le faire sans que cela pose problème. Sauf que la Martinique n'étant, hélas, pas extensible et les Békés ayant conservé l'essentiel des bonnes terres, est arrivé le moment où mêmes les terrains en pente ou situés "derrière le dos du Bon Dieu" ont commencé à intéresser des promoteurs immobiliers. La population ayant augmenté et des gens venus lot bò dlo souhaitant s'installer au pays du soleil et de la mer bleue, certains notaires et géomètres ont commencé à profiter de l'absence ou de la perte de documents de propriété chez nombre de descendants d'esclavagisés encore coincés dans une forme d'oralité. De plus, chez ces descendants l'indivision est devenue une véritable plaie que nos chers élus n'ont jamais cherché à cautériser. Alors, tel ou tel héritier vivant sur une partie des terres familiales a considéré qu'elles lui appartenaient à lui seul et non à ses six, huit ou dix frères et soeurs. Sauf que ledit héritier n'a très fréquemment pas de titre de propriété, cette dernière n'ayant pas été léguée et partagée devant notaire avec sa parentèle comme le veut la loi de la République Une et Invisible.. D'où un imbroglio monstre qui a profité à des bourgeois locaux sans "conscience nationale" et à des retraités non-locaux venus finir leur vie pas trop loin de la mer bleue et des cocotiers.
On mesure donc à quel point la situation est complexe. Du coup, des avocats de gauche, marxistes, révolutionnaires, indépendantistes, souverainistes ou noiristes se sont trouvés devant une terrible obligation : défendre le droit de propriété. De propriété privée s'entend, ce que Marx, Lénine et d'autres considéraient comme du..."vol". Rien de contradictoire vu que l'île aux iguanes (Wanakaéra dans l'idiome des premiers habitants, les Kalinagos) est devenue un OPNI (Objet Politique Non Identifié)...
__HARCELEMENT.
Deux maires de l'île aux 4.000 jeunes autochtones obligés de fuir à l'étranger chaque année faute de perspective professionnelle et au même nombre de retraités non-locaux s'installant au soleil, se voient pointés du doigt par la justice ces jours-ci. Deux maires qui sont des frères et portent le même patronyme. Le premier d'entre eux, chef d'entreprise renommé, est accusé d'avoir reçu un prêt de son...fils, ce qu'aucun article de loi de la République n'interdit jusqu'à preuve du contraire, et d'avoir utilisé cet argent pour une campagne électorale, ce qu'aucune loi ne prohibe non plus. Ensuite, il est inquiété au sujet d'un complexe hôtelier pour des raisons plus ou moins obscures et s'est vu gardé à vue une journée entière comme un vulgaire malfrat. On lui a pris ses empreintes digitales, son empreinte ADN et sa photo de face et de profil comme dans les feuilletons policiers américains. Curieux tout de même qu'aucun Béké n'ait jamais subi le même sort ! Ceux qui pillèrent le Crédit Martiniquais sont morts de leur belle mort dans leur lit tellement la justice a mis du temps à les... juger. Amen !
__10 BRIQUES DISPARUS.
Très curieux aussi que trois universitaires, révoqués de l'Université et radiés à vie de la fonction publique en 2016 suite à deux rapports accablants de la Cour des Comptes et un du Sénat, n'aient toujours pas été amenés à la barre des tribunaux, les sanctions subies par eux n'étant que purement administratives. En dépit de 5 mises en examen, parmi lesquelles le "faux en écritures publiques" et le "détournement de fonds publics en bande organisée au détriment de l'Union Européenne", il n'ont jamais eu à répondre, depuis 8 ans déjà, de leurs actes alors même que 10 millions d'euros se sont mystérieusement volatilisés. Précisons qu'ils avaient eu le culot de contester ces sanctions administratives jusqu'à aller devant la plus haute juridiction française à savoir le Conseil d'Etat et qu'ils ont été déboutés. Sauf que la somme volatilisée ne sera jamais restituée et que ces messieurs continuent à mener tranquillement leur petite vie. Vous avez dit bizarre ?...
__EMPRESSEMENT.
Toujours au sujet de la justice en terre insulaire et à son mode de fonctionnement, une très mauvaise habitude a été prise depuis des décennies : délocaliser certaines affaires au Tribunal de... Paris. Si la délocalisation peut se comprendre dans des cas très particuliers, elle se doit d'être motivée par des raisons sérieuses. Or, celles généralement avancées dans l'île aux fleurs ne tiennent pas la route ou sont complètement farfelues. Troubles probables à l'ordre public, impossibilité pour la justice de faire sereinement son travail et tutti quanti. Ouais !... Va-t-on nous faire croire que 100 ou 150 personnes qui manifestent devant le Tribunal de Foyal à chaque procès vont provoquer une révolution ? Ils auraient été 1.000 ou 10.000, là on aurait pu comprendre qu'il y a nécessité à délocaliser ! Toujours est-il que comme dans les affaires du Crédit Martiniquais et du chlordécone, transborder celles-ci à Paris revient à leur faire un enterrement de première classe vu qu'elles finiront dans les archives du tribunal des bords de la Seine. En outre, on note une étrange propension, voire un empressement, à juger certaines personnes et une lenteur de mòlòkoy à en juger d'autres. Bizarre, non ?
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Démographie.
Edouard
24/04/2024 - 17:31
Depuis les années 1950, la population martiniquaise a constamment augmenté, sauf de 1975 à 1979, où elle connut un fléchissement.
Elle augmenta, même pendant la période BUMIDOM, où elle passa de 298.000 (1963) à 328.000 (1982).
Toutefois, une nette diminution s'est observée de 2008 (398.000) à 2020 (361.000).
Cette diminution a commencé l'année du décès d'Aime Césaire, suivie en 2009 de mouvements sociaux d'ampleur.
Quelle en est l'explication démographique ?
Depuis les années 1950, le solde naturel de la population (nombre de naissances diminué du nombre de décès) est sur une courbe descendante mais il est demeuré légèrement positif jusqu'en 2020.
La baisse de population actuelle (environ -3.800 personnes par an) est donc essentiellement imputable à un solde migratoire négatif (nombre d'arrivées diminué du nombre de départs).
A cet égard, l'article explique que 4.000 départs sont le fait de " jeunes autochtones obligés de fuir à l'étranger chaque année faute de perspective professionnelle".
Mais curieusement, l'article ajoute qu'il y aurait un "MÊME NOMBRE de retraités non locaux s'installant au soleil". C'est moi qui souligne "même nombre". Si c'était vrai, cela signifierait que tous les ans, 4.000 arrivées de retraités compenseraient (en nombre) les 4.000 départs de jeunes. En conséquence, le solde migratoire serait nul, voire même positif, puisqu'il y a d'autres arrivées que celles de retraités.
Or le solde migratoire n'est pas nul, il est négatif, voisin du nombre de jeunes qui partent ! Dès lors, quid des retraités non locaux ?
ILS NE SONT PAS COMPTABILISES...
Albè
24/04/2024 - 18:11
...ces retraités non-locaux dans la population marrtiniquaise pour la simple raison qu'ils passent la moitié de l'année (printemps-été) dans l'Hexagone et l'autre moitié (automne-hiver) aux Antilles. D'autre part, trop vieux, ils ne font pas d'enfants aux Antilles, enfants qui auraient pu devenir des "Zoréol" (Zoreys Créoles) comme on dit à la Réunion, chose qui aurait pu contribuer un peu à ralentir la baisse de la démographie.
Durée des présences et absences.
Edouard
24/04/2024 - 22:39
L'article parle du départ de 4.000 jeunes autochtones par an, avec concomitament l'arrivée de 4.000 retraités non locaux. Ce qui peut donner l'impression d'une espèce de remplacement de population.
Dans mon commentaire, j'ai voulu dire que cette impression ne se justifie pas, puisqu'en définitive, le solde migratoire est négatif, proche du nombre de jeunes qui partent.
Albert s'intéresse à la durée de présence des retraités non locaux. Il nous dit qu'ils ne séjournent en Martinique qu'à mi-temps. Effectivement, c'est le cas de certains. Et tous n'y élisent pas domicile. Leur statut se rapproche alors de celui des touristes, qui ne sont pas comptabilisés.
Personnellement, je doute que 4.000 retraités non locaux arrivent chaque année et que beaucoup partagent leur temps entre la Martinique et un autre lieu. En effet, avoir plusieurs résidences est onéreux, surtout quand on est à la retraite et que des voyages aériens s'imposent.
Mais c'est vrai que la présence des retraités non locaux est précaire. Non seulement par leurs séjours à mi-temps mais aussi parce qu'ils sont âgés. De ce fait, la maladie les conduit à retourner assez vite vers d'autres cieux, où l'offre médicale est meilleure, et les EHPAD plus nombreux. Au total, l'arrivée des retraités non locaux impacte donc peu le solde migratoire de l'île.
Il n'en est pas de même pour les jeunes autochtones. Qu'il y en ait 4.000 qui partent chaque année n'aurait pas d'importance si 4.000 revenaient dans le même temps. Mais ce n'est pas ce qu'il se passe. Leurs départs sont fréquemment définitifs ou, à défaut, leur absence très longue (... jusqu'à la retraite !) Leur contribution au solde migratoire est donc massif.
REDIRE
Albè
25/04/2024 - 07:37
A quoi bon redire ce que j'ai expliqué dans mon post et qui contredit totalement votre premier post ? Vous vous déjugez ou quoi ?