Masafer Yatta est un ensemble de hameaux sur les collines d’Hébron, en Cisjordanie. S’y joue un nouveau tournant humanitaire, politique et juridique de la colonisation de la Palestine, de plus en plus violente, massive, irréversible et passée sous silence.
4 juillet 2022 à 18h06
Masafer Yatta (Cisjordanie).– C’est un anniversaire. Pas n’importe lequel : un quart de siècle. Il y a des ballons rouges sur lesquels il est marqué « I love you » ; des boissons toutes plus sucrées les unes que les autres ; de nombreux gâteaux dont le principal est recouvert d’une photo comestible du jeune homme dont on fête les 25 ans, souriant et accompagné de sa mère ; et des enfants qui s’ébattent dans tous les sens.
Tout pourrait sembler réjouissant si cet anniversaire ne se déroulait pas dans une grotte et si le jeune homme qu’on célèbre ce mardi de solstice d’été ne se tenait pas, immobile et couché sur un matelas à même le sol, les jambes relevées par un siège en plastique.
Haroun Abu Aram est en effet paralysé des jambes et des bras depuis qu’une balle tirée par un soldat israélien lui a traversé le cou, avant de ressortir par derrière, en endommageant irrémédiablement la moelle épinière. Deux amis doivent le porter pour l’installer sur un fauteuil roulant au dossier incliné afin de lui permettre de voir ses neveux et nièces couper le gâteau qu’il n’a pas la force lui-même d’entamer.
« Je n’ai jamais cru qu’il s’en sortirait, il était allongé dans son sang et ne bougeait plus, se souvient sa mère, Farissa, 48 ans et sept enfants. D’autant que les soldats ont ensuite tiré sur les pneus de la voiture qui l’emmenait à l’hôpital. » Après plusieurs opérations et dix mois passés entre différentes institutions médicales, Haroun est toujours vivant, mais ne peut plus bouger sans se faire aider et s’exprime avec grande difficulté.
Haroun Abu Aram entouré de ses parents, Rasmi et Farissa, dans la grotte qui sert d’habitation à la famille. © Photo Joseph Confavreux / Mediapart
En ce vendredi tragique de janvier 2021, Haroun était allé chercher sa fiancée, qui a rompu depuis la promesse de mariage, dans la petite ville avoisinante où il avait pour habitude de vendre les produits de la modeste ferme familiale : petits légumes et fromages issus de la douzaine de brebis possédées par la famille. Il devait passer le week-end avec elle, là où il vit, sur un pan de colline désertique au sud d’Hébron, en Cisjordanie occupée, auquel on accède à pied ou par une très mauvaise piste poussiéreuse, caillouteuse et cahoteuse.
Mais, au moment d’arriver chez ses parents, il découvre son père, Rasmi, 55 ans, et un voisin, en train de se faire frapper par des soldats de Tsahal. « J’ai voulu intervenir pour protéger mon père,raconte péniblement le jeune homme. Mais les soldats se sont retournés contre moi, m’ont poussé vers une Jeep, et c’est là que j’ai entendu la balle partir. » C’est au moment où les soldats voulaient partir avec le générateur électrique que Haroun est intervenu, puis que la balle a perforé son corps et son destin.
« L’enquête » diligentée par l’armée israélienne n’a abouti à aucune condamnation, concluant que le tir était accidentel et que les soldats se trouvaient menacés par une foule hostile, ce que démentent pourtant des vidéos amateurs, qui ne montrent pas le moment du tir lui-même mais laissent voir des Palestiniens peu nombreux et désarmés face à des soldats bien équipés.
https://datawrapper.dwcdn.net/nCIYj/1/ © Infographie Mediapart
Les militaires s’en étaient pris initialement aux deux hommes parce que ces derniers voulaient bâtir un abri pour leurs bêtes, alors qu’à Masafer Yatta, un ensemble de petits villages et de fermes isolées, les Palestiniens n’ont le droit de rien installer ni construire depuis une époque qui remonte à bien avant la naissance de Haroun.
En 1981, Israël décide en effet d’installer une nouvelle « zone de tir » et d’entraînement, la « zone 918 », s’étendant sur des dizaines de kilomètres carrés dans cette région aride qui domine ce que les Israéliens appellent le désert de Judée. La région de Masafer Yatta rejoint alors les plus de 15 % de territoires appartenant à la Cisjordanie considérés comme des espaces d’entraînement militaire et placés de ce fait en zone C, c’est-à-dire sous le contrôle complet d’Israël. La zone C couvre plus de 60 % de la Cisjordanie, tandis que les zones A, principalement les grandes villes, sont sous le contrôle de l’autorité palestinienne et les zones B sous contrôle mixte.
Panneau indicateur dans la région de Masafer Yatta. © Photo Joseph Confavreux / Mediapart
Un panneau métallique déjà en train de rouiller indique pourtant que nous sommes bien ici à l’intérieur des frontières de « l’État de Palestine ».Sami Hreni, qui tente d’organiser une campagne internationale de résistance aux expulsions, est un colosse roux de 24 ans originaire d’ici et portant un tee-shirt « Save Masafer Yatta » montrant une silhouette s’interposant devant un bulldozer. Il préfère en sourire. « C’est une manière de rester optimiste, mais dans ces conditions je ne vois pas où nous pourrions bâtir un État palestinien. Sur la lune, peut-être ? »
En aval de la décision prise au début des années 1980, l’armée israélienne procède, en 1999, à l’expulsion de 700 Palestiniens de Masafer Yatta au prétexte qu’ils « vivent illégalement dans une zone de tir ». Toutefois, après un recours introduit par les habitants, la Cour suprême israélienne émet un ordre provisoire permettant aux résidents palestiniens de retourner dans leurs villages. Il leur demeure cependant interdit de bâtir des maisons, et même la moindre structure en dur pour leurs troupeaux.
« Quand Haroun est rentré de l’hôpital, j’ai voulu faire construire une petite pièce pour qu’il soit dans de meilleures conditions,explique Farissa les larmes aux yeux, mais les Israéliens sont venus la détruire. Après, j’ai voulu installer une caravane, mais ça a été la même chose. Ils veulent nous faire partir par tous les moyens, alors que nous ne faisons pousser que quelques légumes. »
L’absence de permis de construire se double d’une frénésie de démolir, qui touche jusqu’aux réservoirs d’eau installés par les paysans dans cette région qui en manque terriblement. Au point que la famille de Haroun, comme de nombreux autres Palestiniens, finit, après que leurs habitations ont été détruites en 2020, par se réfugier littéralement sous terre, dans l’une des quelque deux cents cavités que l’on trouve dans cette région pierreuse.
En 2019, l’actuel ministre de la Défense, Benny Gantz, s’était vanté d’avoir « renvoyé Gaza à l’âge de pierre. » Désormais, le gouvernement en sursis auquel il appartient veut réduire les Palestiniens de Masafer Yatta à l’état d’hommes des cavernes.
Un abri de la famille Abu Aram détruit par l’armée israélienne. En haut à droite, la colonie de Ma’on. © Photo Joseph Confavreux / Mediapart
La grotte de la famille Abu Aram est certes relativement grande, dispose d’électricité grâce à des panneaux solaires, et une grande télévision est accrochée sur l’une de ses parois. Mais le plafond bas est noir de moisissures et, explique Farissa, « l’air n’est pas bon pour la santé de Haroun. En plus, l’entrée est difficile d’accès. On a déjà cassé deux fois son fauteuil roulant en voulant lui permettre de sortir un peu voir le soleil ».
Pendant les 23 années qui suivent la première expulsion des villageois palestiniens en 1999, celles où Haroun grandit dans un monde qui sert de décor grandeur nature pour les entraînements des soldats israéliens, la région demeure dans le brouillard juridique. Jusqu’au 4 mai dernier.
La Cour suprême décide finalement ce jour-là d’autoriser, après plus de vingt années de procédures, le déplacement forcé d’environ 1 200 Palestiniens installés dans huit hameaux de Masafer Yatta, suscitant un coup de tonnerre humanitaire, politique et juridique, au-delà des habitants de la région, dont certains ont déjà fait partie des expulsés de 1999…
Depuis le début du mois de mai, les destructions d’habitats et d’abris palestiniens se sont accélérées, prélude à l’évacuation décidée des populations. « Dix-huit structures, à la fois des maisons et des abris de bergers, ont d’abord été démolies la semaine qui a suivi la décision de la Cour, puis dix-sept autres une semaine plus tard. Le 1er juin, les bulldozers sont encore revenus pour détruire d’autres habitations et même les citernes. C’était horrible, tout le monde pleurait, les enfants tentaient d’emporter leurs livres d’école »,raconte Sami Hremi.
Plus grand monde ne s’intéresse au conflit israélo-palestinien.
Gadi Algazi, professeur à l’université de Tel-Aviv
L’application de la décision d’expulsion entraînerait un déplacement de population qui ne s’est pas vu en Cisjordanie occupée depuis des années. Mais elle inquiète en outre comme jamais les défenseurs des droits humains, par les motifs qu’elle développe et le précédent qu’elle crée.
La Cour suprême israélienne rompt en effet les amarres avec le droit international, puisque l’article 49 de la quatrième convention de Genève dispose que « les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la puissance occupante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non, sont interdits, quel qu’en soit le motif ».Et que l’article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale inclut parmi les « crimes de guerre » le « transfert, direct ou indirect, par une puissance occupante, d’une partie de sa population civile ».
La rupture de principe est d’autant plus forte que la Cour juge non seulement que cette expulsion ne viole pas le droit international mais affirme, dans sa décision, la primauté du droit israélien sur le droit international, relégué à une forme de législation coutumière.
Si Israël, qui n’est pas signataire du Statut de Rome et s’assoit sur plusieurs résolutions de l’ONU, n’en est pas à son premier fait d’armes en la matière, et s’il n’est pas inédit que des Palestiniens soient sommés de quitter leurs terres sous la pression israélienne, la validation juridique du fait accompli rend de plus en plus irréversible une situation d’occupation qui s’apparente à une forme d’annexion.
Une antenne satellite avec le drapeau palestinien dans la région de Masafer Yatta © Photo Joseph Confavreux / Mediapart
Professeur à l’université de Tel-Aviv et infatigable défenseur de l’égalité entre Palestiniens et Israéliens, Gadi Algazi voit dans ce qui se déroule à Masafer Yatta une étape décisive de ce qu’il nomme « l’épuration ethnique » et « quelque chose qu’on n’a pas vu depuis des décennies », même si cela s’inscrit dans un continuum historique.
« Cela devrait faire les gros titres et susciter une réaction internationale, mais plus grand-monde ne s’intéresse au conflit israélo-palestinien, déplore-t-il. Ce désintérêt est tragique, mais il n’y a plus de mouvement national palestinien et, pour la grande majorité des Israéliens, l’occupation n’existe pas. On n’en parle pas. On ne s’intéresse pas aux dizaines de Palestiniens tués par l’armée et les colons depuis le début de cette année. Le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh n’est pourtant qu’un parmi beaucoup d’autres. »
La décision de la Cour suprême a surpris celles et ceux qui croient encore que cette institution constitue un bastion progressiste dans un pays qui dérive de plus en plus vers la droite radicale. Mais sa composition a été modifiée lorsque Ayelet Shaked, figure emblématique de la droite la plus dure et actuelle ministre de l’intérieur dans la coalition au pouvoir, était ministre de la justice dans le précédent gouvernement Netanyahou.
Comme aux États-Unis avec le renversement de la jurisprudence constitutionnelle sur l’avortement, les nouveaux juges alignent de plus en plus leurs décisions sur un agenda politique sensible aux arguments des extrémistes religieux.
Sous le mandat d’Ayelet Shaked, six membres sur quinze de la Cour suprême ont été renouvelés. « Quand je suis entrée en fonction, expliquait-elle en 2019, je me suis fixé comme premier objectif de nommer des juges conservateurs. J’ai donc coopéré avec l’Association du barreau israélien et les politiques dans le comité. Aujourd’hui, la Cour suprême est plus équilibrée. Dans le passé, la vaste majorité des juges étaient des militants et des libéraux. » Ainsi qu’elle l’avait aussi expliqué devant la Cour suprême en 2017, « le sionisme ne doit pas, et je le dis ici, ne continuera pas à s’incliner devant le système de droits individuels interprétés de façon universelle ».
Les Israéliens savent qu’ils ne peuvent pas contrôler entièrement Hébron ni Naplouse, mais ils s’installent dans les collines environnantes.
Gadi Algazi, professeur à l’université de Tel-Aviv
« Il ne faut pas idéaliser la Cour suprême israélienne,juge Gadi Algazi. Elle a certes défendu les droits individuels, mais n’est presque jamais intervenue dans les affaires touchant à la colonisation des territoires occupés. Mais la campagne de dénigrement à son encontre menée par Netanyahou depuis plus de dix ans pour la présenter comme une institution aux mains des gauchistes, ainsi que la stratégie d’Ayelet Shaked de nommer de nouveaux juges favorables aux colons, ont fini par aboutir. On accepte maintenant quelque chose que personne n’aurait pu dire franchement à la Cour voilà seulement quelques mois. »
Cette instance, comme l’ensemble des institutions de l’État hébreu, se situe ainsi toujours plus au diapason de l’agenda des colons de Cisjordanie, qui sont désormais 450 000 à y résider, pour environ trois millions de Palestiniens : soit une augmentation de près de 25 % en moins de dix ans, sans compter les plus de 200 000 colons installés à Jérusalem-Est.
À l’appui de sa décision, la Cour suprême invoque le fait que nombre des habitants de Masafer Yatta ne résideraient pas en permanence sur les lieux. « C’est l’argument éculé qui consiste à présenter les Palestiniens que l’on veut expulser comme des “Bédouins” pour laisser croire qu’ils n’auraient pas de véritable lien à leur terre,remarque Gadi Algazi. Mais les Bédouins ici ne sont pas nomades, même s’il peut arriver aux personnes qui vivent à Masafer Yatta d’aller travailler quelques mois ailleurs, tant il est difficile de vivre avec les produits de cette terre. C’est déjà un miracle écologique ce qu’ils parviennent à faire dans cette région sans eau. »
Pour cet historien, « les Bédouins sont plus facilement manipulables que les paysans dans la mythologie coloniale sur laquelle s’appuie Israël pour priver les Palestiniens de leurs droits et de leurs terres ».
En réalité, la stratégie déployée à Masafer Yatta est selon lui très classique : « On commence par implanter des soldats dans ces zones stratégiques que sont les collines autour des grandes villes palestiniennes. Les Israéliens savent qu’ils ne peuvent pas contrôler entièrement Hébron ni Naplouse, mais ils s’installent dans les collines environnantes. Et l’installation prétendument provisoire de militaires laisse bientôt place à de nouveaux colons. »
Les seuls paysages verdoyants qui détonnent dans la région désertique de Masafer Yatta sont les colonies déjà présentes, qui captent les principales ressources d’eau, à l’instar de celles de Carmel ou Ma’on, situées à quelques encablures seulement de la grotte de la famille Abu Aram. Et c’est un colon venu de l’une de ces implantations où l’on produit principalement des cerises qui a brisé le nez de Jabar Dababsi en le frappant au visage.
Jabar Dababsi, devant sa maison, dans la région de Masafer Yatta. © Photo Joseph Confavreux / Mediapart
La scène s’est déroulée quatre semaines auparavant, dans le village de Bir Aled, alors que cet homme de 34 ans travaillant dans le BTP participait à une manifestation d’habitants de Masafer Yatta contre l’ordre d’expulsion validé par la Cour suprême.
« Nous étions moins d’une centaine, nous étions pacifiques, nous revendiquions seulement notre droit à rester sur nos terres,raconte-t-il. Mais les colons étaient plus nombreux que nous. Ils ont commencé par nous jeter des pierres puis nous ont attaqués en hurlant “Mort aux Arabes”, “Revanche, revanche” et “Cette terre est à nous, elle nous a été donnée par Dieu”. Et les soldats israéliens qui se trouvaient là ne sont pas intervenus quand ils ont commencé à nous frapper. »
Depuis le 4 mai, je ne bouge pas d’ici. Même pour la naissance de mon fils.
Jabar Dababsi
Cette manifestation pendant laquelle il a été blessé constituait la première sortie de Jabar Dababsi hors de son village de Khaleit el Dab’r depuis la décision de la Cour, au début du mois de mai. Assis sur un canapé usé dans une toute petite maison rectangulaire, il explique : « Depuis le 4 mai, je ne bouge pas d’ici. Même pour la naissance de mon fils, je n’ai pas été à l’hôpital. Je ne veux pas aller travailler, parce que je crains qu’il ne reste plus rien de mon village en rentrant le soir. Je suis né et j’ai grandi ici. Mon père est né ici il y a 83 ans. Je veux que mes cinq fils puissent vivre ici. »
Comme plusieurs autres des 75 familles du village craignant une application prochaine de la décision d’expulsion validée par la Cour suprême, celle de Jabar Dababsi s’est récemment réfugiée chez des proches, dans les villes palestiniennes alentour.
« C’est devenu trop dangereux,explique-t-il. Les soldats israéliens multiplient les entraînements et les tirs à balles réelles et ils ne nous voient pas. Nous sommes invisibles à leurs yeux. Mais en réalité ces histoires militaires ne sont qu’un nouveau prétexte pour nous déposséder de notre terre. »
Depuis cinq ans, rappelle-t-il, « ce sont déjà seize maisons de notre village qui ont été détruites. Et plus de 500 de nos arbres qui ont été coupés. Maintenant, tout ce que vous voyez autour de vous est menacé de disparaître : les gens, les maisons, les réservoirs d’eau, les fours à pain, même la baignoire que j’ai mise dehors… Mais je suis là et je ne m’en irai pas ».
De son côté, la famille Abu Aram pourrait-elle envisager de quitter Masafer Yatta, après ce qui est arrivé à leur fils et des décennies de harcèlement des militaires israéliens ? Comme souvent, c’est la mère de Haroun, Farissa, qui répond à la place de son fils affaibli et de son mari à moitié absent : « Masafer Yatta, c’est ma patrie, mon pays, ma terre, ma mémoire, ma vie. Mon fils s’est fait tirer dessus ici et il aime cet endroit. Nous ne voulons pas, en plus de tout ce qu’il a déjà perdu, qu’il perde son foyer. »
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite