Alors même qu'elle croulait déjà sous le poids d'une pseudo-dette (en réalité une rançon) imposée par la France en 1825 afin que cette dernière accepte de reconnaitre son indépendance, rançon d'un montant de 150 millions de franc-or (soit 27 milliards de dollars d'aujourd'hui), Haïti a démontré a plusieurs reprises que le combat qu'elle avait mené contre le système esclavagiste concernait tous les peuples du monde.
La photo qui illustre le présent article, prise à New-York lors d'une manifestation récente contre les expulsions d'immigrés haïtiens par Donald Trump, en témoigne : des Grecques remercient Haïti d'avoir été le tout premier pays à appuyer le combat de la Grèce pour s'affranchir du joug ottoman et reconquérir son indépendance (1821-1829). A cette époque Haïti n'était elle-même indépendante (le 1er janvier 1804) que depuis seulement une petite vingtaine d'années et aucune des puissances européennes de l'époque (Angleterre, France, Allemagne etc.) n'avait jugé bon de soutenir le combat des Grecs. Peuple grec pourtant auquel ils doivent presque tout du point de vue linguistique et culturel !
Mais avant cela, la Première République Noire avait déjà (en 1815) soutenu la révolution des colonies sud-américaines contre l'Espagne. Simon Bolivar, le plus grand héros de l'Amérique latine, avait trouvé aide et refuge en Haïti au début du 19e siècle. Le 24 décembre 1815, en fuite face aux troupes de Ferdinand II, il débarqua aux Cayes où il fut reçu chaleureusement par les autorités de la ville.
Et n'oublions pas non plus qu'au cours de la Deuxième Guerre Mondiale alors que les Juifs d'Europe fuyaient le nazisme et ses alliés pétainistes, Haïti accorda la nationalité haïtienne à nombre d'entre eux. Parmi eux, certains firent souche dans leur pays d'accueil et leurs descendants actuels sont considérés comme des Haïtiens à part entière. Voici, par exemple, le décret de naturalisation d'une certaine dame Rosenthal prise le 06 juin 1940 par le Secrétaire d'Etat aux Relations Extérieures de la République d'Haïti :
Mais on peut remonter encore plus en arrière dans l'histoire. Lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis contre l'Angleterre, les Haïtiens avaient apporté une contribution importante aux côtés des insurgés américains dans leur lutte pour l'indépendance. L'une des batailles les plus notables où des soldats haïtiens ont combattu aux côtés des Américains est la bataille de Savannah en 1779. En fait, il s'était agi de tout un régiment d'"Hommes de couleur libres", selon l'expression de l'époque, à une époque où l'île ployait sous le joug esclavagiste français et n'était donc pas encore indépendante.
Les Haïtiens n'ont par conséquent jamais cessé de se battre pour la liberté tout au long de leur histoire. La leur d'abord, puis celle d'autres peuples opprimés. Or, que constate-t-on aujourd'hui où le pays de Toussaint-Louverture et de Dessalines est au bord de l'effondrement ? Ceci : une indifférence presque totale. Sans compter que des malhonnêtes s'emploient depuis des années à faire peser le désastre haïtien sur la République Dominicaine alors que si la politique anti-haïtienne de cette dernière est hautement condamnable et doit être dénoncée, elle n'est pas à l'origine dudit désastre. Les premiers responsables sont dans l'ordre :
1) la France qui avait imposé, en 1825, une rançon de 150 millions de franc-or au nouvel Etat, somme que ce denier a remboursé rubis sur l'ongle jusqu'en...1939, ce qui l'a empêché de pouvoir construire des routes, des écoles, des hôpitaux, des ports etc...au profit de son peuple. Le président Fançais Emmanuel Macron a décidé de créer une commission d'experts français et haïtiens pour en débattre, ce qui ne préjuge en rien d'un éventuel remboursement de cette somme colossale (le président Jean-Bertrand Aristide avait eu le malheur de l'évoquer et avait été chassé du pouvoir par une coaliton franco-américaine !) ;
2) Les Etats-Unis qui, en 1915, avaient décidé d'envahir Haïti au motif fallacieux d'y mettre fin à l'instabilité politique. Instabilité bien réelle puisque tout au long du 19è siècle, l'île connut une trentaine de présidents parmi lesquels certains furent renversés par des coups d'état et assassinés. Sauf que parvenir à diriger un pays dont 40% du budget national chaque année servait à payer la pseudo-dette à la France aurait relevé de l'exploit ! Or, les Etats-Unis en avaient profité pour piller tout l'or de la Banque Nationale d'Haïti ainsi que la production de café qui, à l'époque, connaissait un boom sur le marché mondial ;
3) la bourgeoisie mulâtre (et syro-libanaise) qui se comporta comme des néo-colons à l'égard de leur propre peuple, vénérant une France qui pourtant étranglait financièrement leur pays. Bourgeoisie qui méprisait les Noirs et les exploitait sans vergogne. Jean-Price Mars, éminent intellectuel haitien, avait, en 1925, qualifié ce syndrome de "bovarysme collectif" ;
4) la bourgeoisie nègre, assez compréhensiblement revancharde, qui avec François Duvalier (arrivé au pouvoir en 1957) dévoya, hélas, la Négritude en Noirisme, plongeant l'île dans une sorte de guerre civile anti-mulâtre pendant deux décennies jusqu'à ce que, en 1971, son fils, Jean-Claude, continue la même dictature obscurantiste; mais cette fois en se réconciliant (grâce à son mariage) avec la bourgeoisie mulâtre.
Tout ceci pour dire qu'il convient d'établir une hiérarchie dans les responsabilités du désastre haïtien et éviter de tomber dans le piège des grands médias occidentaux qui accusent la République Dominicaine d'en être la seule ou la principale responsable. D'autant que le général (et président de la République) Boyer avait envahi, en 1822, la future République Dominicaine pendant 20 ans, certes à la demande d'indépendantiste dominicains souhaitant se libérer du joug espagnol, mais chose qui n'a pas laissé des souvenirs impérissables aux Dominicains. Donc, OUI, TROIS FOIS OUI, Santo-Domingo doit être dénoncée pour le traitement inhumain que ses grands planteurs font subir aux coupeurs de canne à sucre haïtiens qui sont parqués dans des bateys ! Oui, la politique d'expulsion manu militari de l'actuel président dominicain, Luis Abinader, à l'endroit des migrants haïtiens, surtout des femmes enceintes, doit être combattue au niveau des instances internationales !
Mais, messieurs les Français, remboursez d'abord les 27 milliards que vous avez extorqué à Haïti entre 1825 et 1939 ! Messieurs les Américains, remettez à Haiti les tonnes d'or que vous avez dérobé dans la Banque Nationale d'Haïti lorsque vous avez occupé le pays en 1915 !
Qd on arrêtera de bloquer systématiquement mon compte ,je prendrai un pseudo définitif. Lire la suite
...un même commentateur ça finit par être pénible.
Lire la suite...taré, mon gars. Lire la suite
L'arabe ,le sanscrit..ouaaahhh !!! Lire la suite
...tu joues à l'idiot parce que tu n'as plus d'arguments. Lire la suite