Vie politique en l'île aux fleurs fanées : quand le "kout-jounal" est remplacé par le "kout-tiktok"

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     Rien ne reflète mieux la décrépitude, voire la dégénérescence du paysage politique martiniquais que le remplacement du "kout-jounal" par le "kout-tiktok".

     Jusqu'à il y a une dizaine d'années, les partis politiques s'affrontaient par voie de presse-papier, puis de presse-Internet (sites-web) et si l'on se donnait des coups de griffe, au moins y développait-on des arguments. Et puis les réseaux sociaux ont déferlé, notamment cette peste numérique, cette instrument de crétinisation massive qu'est Tik-Tok et désormais n'importe énergumène ou fraichement libéré de Fleury-Mérogis peut y tenir le crachoir, crtiquer vertemment tel ou tel et même se prendre pour un prophète. En Guadeloupe, il y a eu Ibo Simon et en Martinique Soeur Julienne qui rassemblaient des foules en prétendant les sauver.

    Mais le pire n'est pas que des énergumènes tiktokisent à longueur de journée. Le pire c'est que nombre de nos politiques leur répondent par le même canal ! Désormais, ça s'échange des "kout-titok" qui n'ont qu'un seul effet : décrédibiliser encore davantage les politiques et crédibiliser leurs détracteurs. A QUI LA FAUTE ? La réponse est nette et claire : c'est celle de nos politiques de tous bords qui au lieu de mettre en place des organes d'information sérieux se contentent de vidéos mal ficelées et de newsletters indigestes. Car enfin où sont les outils informationnels du PPM, du MIM, du RDM, de BATIR, de PEYI-A etc... ? Où est Le Progressiste dans lequel Aimé Césaire écrivait de temps en temps ? Il ne reste plus comme organe sérieux que celui du Parti Communiste Martiniquais, Justice, lequel est plus que centenaire et dont le contenu sauve chaque semaine l'honeur du monde politique martiniquais (du moins sa partie de gauche). 

    Sinon, c'est le désert ! La porte librement ouverte aux tiktokeurs semi-incultes et aboyeurs de talent. 

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