C’est bientôt le 74e Festival du film de Berlin (Allemagne) et le «Forum de la Berlinale», du 15 au 25 février 2024, où sera projeté un film sur la vie à Blida, en Algérie, du psychiatre Frantz Fanon qui prendra alors conscience de la réalité du colonialisme en Algérie. Une illustration de cette réalité fut révélée à travers l’internement des malades dans les services de psychiatrie relevant de l’hôpital de Joinville avant, et devenant, à l’indépendance, Hôpital Frantz-Fanon.
Arrivé de Lyon, en France, où il venait d’obtenir son doctorat spécialité en psychiatrie, le jeune médecin découvrira les chaînes privant de liberté les malades mentaux, limitant leurs déplacements à l’intérieur même de l’hôpital. Sa première action était d’ôter ces chaînes avilissantes. L’ergothérapie entrait en jeu et ce sera les malades eux-mêmes qui bâtiront la cafétéria existant jusqu’à nos jours. Le principal acteur du film, Alexandre Desane, déclarera qu’il était bouleversé par ce qu’il avait découvert comme réalités du quotidien des malades. Déjà une ségrégation entre malades indigènes et malades pieds-noirs. L’acteur français d’origine haïtienne n’en revenait pas en face de la masse de travail sur les archives accumulée par le réalisateur Abdennour Zahzah. Ce dernier s’intéresse au médecin Fanon depuis «Mémoire d’asile» réalisé en 2002, et a pu vingt ans après faire un film sur Fanon d’une durée d’une heure trente et qui met en lumière le travail du psychiatre de 1953 à 1956, soit en pleine guerre de Libération. Des séquences tirées du vécu quotidien illustrent la démence des indigènes devant les actes du colonisateur : dépossession des terres, disparition de membres de leurs familles suite à la montée au djebel d’éléments fuyant l’incorporation, … Le réalisateur assurera le visionnage de l’efficacité du travail du médecin au travers de l’itinéraire de trois malades, joués par Chanane, Guerrach et Bencherchali. Nettoyer le parquet, ramasser les ordures, mettre les tables, s’occuper de l’alimentation des vaches et des moutons dans la bergerie créée à cet effet par le médecin, s’entraîner au sein d’une équipe de football et intéresser alors les malades à la compétition sportive.
Ainsi, ce long métrage de fiction saura intéresser tout un chacun sur la personnalité du médecin et politicien Fanon, cet auteur de «Peau noire, masques blancs», «Les Damnés de la terre» et «L’An V de la révolution», autant d’œuvres qui reviennent au-devant de la scène à la lumière de l’actualité internationale. Des conflits éclatent un peu partout dans le monde et le réalisateur, tout autant que l’acteur principal, touchent du doigt un des plus grands problèmes en cette fin du premier quart de siècle. Le film a été entièrement tourné au CHU Frantz-Fanon, dans les pavillons et les services où déambulait le médecin Fanon, même dans sa villa de l’époque devenue depuis peu le musée Fanon puisque les portes du musée ont été ouvertes au courant de l’année 2023. La restauration des lieux a veillé au respect de l’architecture initiale et à la préservation du mobilier de l’époque.
Le Dr Yebrir, exerçant actuellement au CHU Frantz-Fanon, a participé à la création du musée et a joué le rôle du médecin Slimane Asselah, victime en 1957 d’un enlèvement à sa clinique d’Alger. Le film retrace également le combat diplomatique de Fanon, qui fut ambassadeur du GPRA au Ghana, en 1960.
Le médecin, combattant, diplomate et journaliste mourra d’une leucémie en 1961, à l’âge de 36 ans.
A. M.
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite