Une langue qui ne crée pas régulièrement des mots nouveaux ou "néologismes" est une langue qui est malade ou mourante.
Toutes les langues vivantes de part le monde forgent des mots et des expressions nouvelles et cela quasiment tous les jours s'agissant des langues de grande diffusion. Comment apparaissent les néologismes ? De deux façons : d'abord, de façon spontanée, chez n'importe quel locuteur ; ensuite, chez ces "manieurs" de langue que sont les écrivains, les journalistes, les intellectuels en général.
Chez les premiers, les locuteurs ordinaires, la création, spontanée, d'un mot nouveau obéit toujours aux règles de formation des mots en vigueur dans sa langue et que le locuteur a intégrées dès l'enfance et donc de manière inconsciente. Quand un locuteur créée "lamakoumétri" pour dire "homosexualité", son esprit n'a fait que se plier à l'une des formes de création de mots courante en créole (martiniquais en tout cas) : la + mot + ri. Comme dans :
__Lavakabonnajri / Larigoladri etc...
Par contre, lorsque c'est un intellectuel qui crée un mot nouveau, surtout dans les situations de diglossie (coprésence dans le même espace de deux langues de statut inégal), il y a le risque que son néologisme viole les règles de formation des mots. Et cela, dans notre situation particulière, soit parce que ledit intellectuel est trop influencé par le français soit parce qu'il ne maîtrise pas suffisamment bien le créole.
Ce qui fait que dans notre situation, seul le peuple, d'une part, et les linguistes, de l'autre, devraient être autorisés à proposer des néologismes.
Celui d'aujourd'hui vise à traduire la notion de "moderniser" et "modernisation". Nous proposons "nefté" et "neftaj" à partir du mot "nef" (neuf). Exemples :
. Lanméri désidé nefté chimen-an ki ka rivé jik an tet mòn-la (La municipalité a décidé de moderniser la route qui grimpe jusqu'au sommet de la colline).
. Adan péyi-tala, neftaj sé lopital-la vini an bagay ki irjan toubannman (Dans ce pays, la modernisation des hôpitaux est devenue quelque chose d'extrêmement urgent).
Evidemment, un néologisme ne vit et ne s'installe au sein de la langue que s'il est réutilisé (à l'oral ou à l'écrit) par un nombre conséquent de gens...
Raphaël CONFIANT
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite