L'impensable a fini par se produire dans cette île soi-disant "aux fleurs" où, en réalité, tout n'est pas luxe, calme et volupté mais corruption, lâcheté et indécence. En effet, alors qu'il y a deux décennies de cela, l'avion qui emmenait Jean-Marie Le Pen à la Martinique avait été empêché d'atterrir à l'aéroport du Lamentin (aujourd'hui aéroport Aimé Césaire) et avait été contraint (après 8h de vol !) de faire demi-tour, des manifestants ayant envahi la piste, voici qu'aujourd'hui la Section-Martinique du Rassemblement National de sa fille Marine a fait tranquillement sa rentrée politique à l'hôtel Batelière ! Cela ne s'est pas fait dans le plus grand secret puisque les médias locaux y avaient été invités quelques jours avant. Or, zéro manif ! Zéro protestation ! Le responsable de ladite section a ainsi pu s'exprimer tout aussi tranquillement sur les radios et télés. Il est vrai qu'aux dernières élections présidentielles, des dizaines de milliers d'électeurs martiniquais avaient voté pour Marine Le Pen et Eric Zemmour. A quoi tient pareil désastre et à qui en faire porter la responsabilité ? Nous laissons à nos lecteurs et lectrices le soin d'y apporter une réponse....
Scientifique de la politique
Dans ce pays surréaliste qu'est devenue la Martinique on peut désormais entendre tout et n'importe quoi sans que cela ne choque personne. Ainsi, il y a deux mois, un débat était organisé autour de la gestion de la crise du covid-19 en présence d'élus, de syndicalistes, de responsables d'associations, de sociologues, de militants etc... A un moment, un élu municipal, par ailleurs membre du secteur médical, a commencé son intervention ainsi : "Je vais m'exprimer d'abord en tant que scientifique, puis en tant que politique". Son intervention terminée, ce fut au tour d'un certain député martiniquais de prendre la parole et celui-ci de s'exclamer, bombant le torse, "Je suis un scientifique de la politique !". Tonnerre d'applaudissements de ses partisans présents dans la salle...
Haine du créole
Le vote de la co-officialisation du créole par la CTM (à l'unanimité moins une abstention) continue de faire des vagues et de susciter des réactions virulentes de la part de gens qui semblent être "nés avant la honte". L'indécence y atteint des niveaux stratosphériques sans que personne ne demande à ces anti-créoles de la fermer un peu. Car, tonnerre de Dieu !, les arrière-grands-parents de ces gens-là étaient des Neg-Djinen, des Kouli-mandja, des Chabens-prel-si, des Milat-mal-zorey qui coupaient la canne, s'agissant des hommes, et amarraient la canne, s'agissant des femmes, au profit du Béké et qui ne parlaient qu'une seule et unique langue : le créole. Cracher aujourd'hui sur la langue de ses aïeux juste parce qu'on est modeste prof de collège, simple médecin généraliste ou petit entrepreneur n'est rien moins qu'UNE HONTE. Au fait, comment dit-on "arriviste" dans l'idiome de nos chers aïeux ? Ah, oui, ceci : Neg ki wè lajan ta...
Chlordécone
Alors qu'il aurait fallu mobiliser dès 2005 "les masses populaires" contre ce terrible pesticide, qui a pollué notre pays pour les 150 ans à venir, nos partis politiques autonomistes et indépendantistes, nos syndicalistes, nos intellectuels etc...avaient, de toute évidence, d'autres chats à fouetter. Ainsi, quand en février 2007, les écologistes L. Boutrin et R. Confiant, qui venaient de publier un ouvrage intitulé Chronique d'un empoisonnement annoncé, organisèrent une conférence de presse dans l'enceinte même de l'Assemblée nationale, conférence à laquelle assistèrent les principaux médias hexagonaux, aucun des 8 députés martiniquais et guadeloupéens ne jugèrent bon d'y participer ! Boutrin et Confiant n'étaient entourés que des écologistes français Corinne Lepage et Alain Lipietz. La semaine d'après, Le Nouvel Observateur titrait en couverture : "Les Antilles empoisonnées". Puis, le temps passa, nos deux écologistes publièrent un deuxième ouvrage : "Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise" et le scandale du chlordécone, qui fait de la Martinique la championne du monde du cancer de la prostate, intéressa tout le monde. Des partis et des syndicats s'en emparèrent, des manifestations furent organisées, le président du PPM se fit nommer président d'une commission d'enquête parlementaire sur la chlordécone alors que son parti avait, en 2007, rassemblé les revendeuses des différents marchés de Fort-de-France dans une association appelée Machann Foyal qui défila dans les rues en conspuant les noms de Boutrin et Confiant jugés coupables de leur retirer "le pain de la bouche" en écrivant que les légumes qu'elles revendaient étaient contaminés par le chlordécone. Bref, le pesticide fut sur toutes les lèvres, dans tous les discours, et chaque parti ou micro-parti en fit son fromage, manière de s'attirer la sympathie de la population. Enfin, le coup de marteau s'abattit sur nos crânes : non-lieu décidé par le Tribunal de Paris où l'affaire avait été délocalisée. Circulez ! Y'a plus rien à voir ! Nous payons quoi aujourd'hui ? Le sectarisme politique, la démagogie, l'opportunisme et l'indécence de certains chefaillons. Bon, intérêt supérieur de la Martinique oblige, il faudra quand même continuer à participer aux prochaines mobilisations anti-chlordécone. En fait, comme l'avaient proposé les auteurs de Chronique d'un empoisonnement annoncé dès 2013, il aurait fallu porter l'affaire au plan international. Une Première Ministre comme celle de la Barbade, Mia Motley, pourrait nous être fort utile, elle qui est applaudie à l'ONU quand elle dénonce le réchauffement climatique et la responsabilité des grands pays industrialisés. Mais bon, Barbade peut fêter le 48è, le 49, le 51e etc...anniversaire de son indépendance, il n'y a AUCUN REPRESENTANT d'aucun parti soi-disant souverainiste ou indépendantiste à ces cérémonies...
Tailler un costume
Quoique nous soyons en admiration béate devant la langue de Molière (et de Djamel Debbouze), la plupart d'entre nous ne connait pas ou en tout cas n'utilise pas certaines expressions pourtant bien françaises. Telle celle-ci : tailler un costume à quelqu'un. Ce qui signifie le remettre à sa place en lui clouant le bec. C'est ainsi que lors d'une séance plénière récente de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), un certain député martiniquais (toujours le même !) a cru bon sombrer dans la pire des démagogies : réclamer une dotation de 180.000 euros pour le développement du créole alors que 90.000 euros étaient proposés, ce qui est tout à fait raisonnable puisque le créole n'est que l'une des questions importantes de l'ex-île-aux-fleurs et non la plus importante. Devant la démagogie risible de notre cher député dont nul ne connait jusqu'à aujourd'hui la moindre action en faveur de la langue de nos aïeux, une conseillère territoriale lui a rétorqué : Bel kostim pa ka fè'w pli prélè. Autrement dit : porter un beau costume ne vous rend pas plus élégant. La dame lui a donc "taillé un costume" et la proposition de 180.000 euros fut, à juste titre, rejetée.
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite