Georges Lamming, géant méconnu en terre francophone

Charles Scheel

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    C'est une triste nouvelle en effet que le décès de George Lamming, grand écrivain barbadien né en 1927, méconnu dans la francophonie parce que ses œuvres (6 romans, des volumes d'essais et de poésies) ne sont pas traduites en français. J'avais essayé de le rencontrer à la Barbade en 2019 mais il était déjà trop affaibli pour accorder encore des entrevues. Trop tard donc, pour espérer lui faire revivre son voyage de 1950, en bateau depuis Trinidad vers le Royaume Uni, alors la « mère-patrie », transposé dans un roman fascinant, The Emigrants (1954), que j'avais entrepris de comparer avec un roman méconnu de Joseph Zobel, La Fête à Paris (1953), dont le premier chapitre est une transposition romanesque du voyage hors de Martinique, que fit Zobel sur le paquebot Colombie en 1946.

   Mon étude (intitulée « La traversée de l'Atlantique dans La Fête à Paris (1953) de Joseph Zobel et The Emigrants (1954) de George Lamming : un voyage vers les enfers ou les paradis métropolitains ? ») était destinée à un colloque – organisé notamment par le professeur Corinne Mencé-Caster, ex-doyenne de l'UFR LSH au campus de Schoelcher et ex-présidente de l'UA(G) –  prévu à Paris-Sorbonne en 2020. Ce colloque fut empêché par le Covid, comme on peut s'en douter, mais les études furent réunies par les professeurs Cécile Bertin-Elisabeth et Erick Noël dans un très beau volume, L'Atlantique, machine à rêves ou cauchemar sans trêve? publié chez Geste dans la Collection PUNA, en 2021.

   Peu d'études existent en anglais sur Zobel ou en français sur Lamming. Mais pour ce dernier, je signale que dans les réserves de la BU du campus de Schoelcher se trouve la magistrale thèse d'état de Yannick Tarrieu, ex-directeur du département d'anglais de l'UFR LSH à l'UA, « L’œuvre de George Lamming, romancier antillais engagé » (sous la direction de Jean Béranger, Université de Bordeaux 3, 1987, 4 vol., 1318 pages), étude qui n'a peut-être pas son équivalent en langue anglaise.

 

Charles W. Scheel

Professeur émérite de littérature américaine

UA (Université des Antilles) - Pôle Martinique

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  • "La pire erreur de ma vie !" (disent-ils)...

    Non !

    sol

    05/05/2025 - 21:46

    L'existence de cliques prédatrices en Afrique noire est parfaitement compatible avec la généralis Lire la suite

  • "La pire erreur de ma vie !" (disent-ils)...

    DONC...

    Albè

    05/05/2025 - 19:31

    ...ce sont d'abord ces dirigeants-là qui sont responsables des souffrances des "migrants subsahar Lire la suite

  • "La pire erreur de ma vie !" (disent-ils)...

    Bien sûr qu'Ibrahim veut aussi s'enrichir .

    sol

    05/05/2025 - 12:36

    Les trop nbreux coups d'Etat se succédant en Afrique noire ont hélas très souvent comme but réel Lire la suite

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    Equilibriste

    grand zongle

    04/05/2025 - 09:18

    Danser sur la corde raide est un exercice difficile .On rique a tout moment de tomber N’est pas e Lire la suite