Alors que la France coupe dans les budgets de l’enseignement et de la recherche, une ex-chercheuse dénonce la précarité du milieu scientifique et l’obsolescence des moyens. Un cri d’alarme face à un système à bout de souffle.
«C’est humiliant pour des gens qui ont sacrifié leur vie pour essayer de maintenir un pays avec un certain niveau de science.» Le constat est amer, mais il reflète une réalité de plus en plus partagée au sein de la communauté scientifique française. Invitée récemment sur le plateau de BFM Business, Elise Bordet, ex-chercheuse devenue entrepreneuse, a poussé un coup de gueule contre le système français. Un cri d’alarme survenu quelques semaines après que, lors du sommet Choose Europe for science, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen déployaient le tapis rouge pour attirer les chercheurs américains en Europe.
«On n’est rien sans la science», a-t-elle tout d’abord averti. Et d’expliquer : «Le problème, c’est accueillir des chercheurs quand on est en train de détruire la recherche française. Il faut savoir qu’en 2025 les coupes budgétaires pour l’enseignement et la recherche, c’est 493,3 millions d’euros.» «Il y a une diminution du nombre de nouveaux doctorants de 10% depuis 2011», souligne Elise Bordet. Avant de dénoncer : «On est vraiment en train d’assécher la recherche française et il est vrai que les conditions de précarité de nos chercheurs sont très fortes.»
Le parcours d’un jeune chercheur illustre cette dégradation. «Vous faites votre thèse, donc moi j’avais fait ma thèse, classes préparatoires, école d’ingénieur, thèse…»,témoigne l’ex-chercheuse, soit l’équivalent d’un bac+8. «Pour m’entendre dire par ma directrice de thèse : ‘C’est super que ton petit-ami gagne bien sa vie, ça sera ton argent de poche ton salaire de chercheur’.» «Mais une fois que vous avez fait ce bac+8, vous partez pour 10 ans de post-doctorat», poursuit la jeune femme.
Et au terme de ce long parcours, les chances d’obtenir un poste stable sont minimes… pour une rémunération peu valorisante. «Quand vous allez postuler au bout de ces 10 ans, pour devenir chercheur, il y a un poste pour 250 chercheurs. Ce n’est plus du tout une question de mérite. Pour un salaire de 1 800 euros brut», déplore-t-elle.
Face à cette réalité, les appels à un sursaut politique se multiplient, alors que la France persiste dans ses méthodes de recherche jugées obsolètes. «Ils sont en train de se battre les chercheurs pour nos chercheurs français pour nous maintenir à un niveau décent sur la scène internationale. Mais ils se battent avec des techniques qui ne sont plus utilisées, par exemple aux Etats-Unis depuis les années 80 pour faire des économies», souligne Elise Bordet.
Elise Bordet, ex-chercheuse devenue entrepreneuse, a poussé un coup de gueule contre la situation actuelle de la recherche française.© Capture BFM Business
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Il me faut vérifier ça. Lire la suite
a à peine été survolé par le prétentieux que je suis (La paille et la poutre, l’hospice qui se mo Lire la suite
...Manman la France, c'est tout ! Lire la suite
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