Parfois, on ne sait pas s'il faut rire ou pleurer lorsqu'on entend un Antillais s'exprimer dans le seul idiome qu'ont pratiqué ses ancêtres pendant trois siècles.
C'est que la francisation de cette idiome est devenue telle aujourd'hui que presque plus personne ne s'en rend compte et ceux qui en ont conscience ne s'en formalisent pas ou plus du tout. A quoi bon ? haussent-ils les épaules. Le train de la modernité va à une telle vitesse qu'embarquer à bord du kabouré (Martinique)/kabwet (Guadeloupe), autrement dit de la charette du créole, n'est qu'une perte de temps. Peu de gens ont, en effet, conscience que cette langue est en quelque sorte "la boite noire de notre culture" comme l'écrivait la sociolinguiste guadeloupéenne Dany Bébel-Gisler dans son ouvrage "La langue créole, force jugulée" (1985). Expression qui signifie que lorsque notre culture se sera "crashée", c'est à travers cet idiome que nos lointains descendants tenteront de la déchiffrer un jour.
Car qui écarquille les yeux en entendant la phrase ci-après :
"Ou sé di frè-w la anchay fwa pli konbatif ki'w" : On dirait que ton frère est beaucoup plus combatif que toi.
QUI ? Personne !
Or, le créole dispose bel et bien d'un mot pour dire "combatif" : bektan.
Il provient du monde du pit (gallodrome) et des combats de coqs. Il désigne soit un volatile qui d'entrée de jeu vole toutes plumes déployées sur son adversaire soit un volatile qui, malgré des coups sévères infligés par son adversaire, continue à lutter quand même. Parfois jusqu'à la mort. Dans "bektan", il y a le mot français "bec" et le verbe qui l'accompagne à savoir "bêqueter" a bien donné en français le gérondif "bêcquetant" mais ce dernier ne signifie aucunement "combatif". Il désigne le fait, pour un volatile, de donner des coups de bec pour se nourrir ! Il est synonyme de "picorer".
Le terme créole bektan ou plutôt sa signification ("combatif" donc) est une pure création de la langue créole (le terme de "créole" lui-même provenant, soit-dit en passant, de "créer" comme trop peu de gens le savent).
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite