Ecoutons attentivement le discours ci-après (cf. vidéo plus bas) du maître du Kremlin.
Il s'y prend au président français, Emmanuel Macron, qu'il accuse de vouloir destabiliser la Russie et déclare que cette dernière a toujours su vaincre ses ennemis "depuis les agressions mongoles de l'Antiquité jusqu'au régime d'Hitler au 20è siècle". Belle leçon d'histoire amnésique, cher Vladimir ! Donc si l'on comprend bien, elle est restée sagement à l'intérieur de ses frontières pendant des siècles et des siècles, n'est-ce pas ?
Ah oui ?
Or, pas besoin d'un doctorat en histoire pour savoir qu'elle a pratiqué le "colonialisme de proximité" tout comme l'Europe de l'Ouest a pratiqué "le colonialisme extérieur". Cette dernière, à compter de Christophe Colomb (1492), a envahi les trois-quarts de la planète et son suprématisme s'est poursuivi par le biais de cette Extrême-Europe que sont les Etats-Unis. Cela jusqu'à aujourd'hui soit durant 5 siècles ! Or, qu'a fait la Russie entre temps ? Elle n'a pas eu de conquistadors qui ont affronté les mers du globe mais a envahi ses voisins le plus tranquillement du monde : Turkménistan, Tchétchénie, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kirghizistan, Sibérie en tant d'autres pays. La Russie des tsars et l'Union Soviétique Russie furent des empires au même titre que les empires anglais, français ou espagnol et la Russie actuelle continue de l'être après que ces différents pays eurent acquis leur "indépendance". Le Khazakstan ou la Biélorussie sont aussi maitres de leur destin que le Bénin ou le Cameroun.
En réalité, la Russkazakstan ou la Russtchétchénie ne diffèrent guère de la Françafrique !
Pas étonnant dès lors que l'extrême-droite ouest-européenne et étasunienne soient pro-Poutine. Sinon, le vrai avertissement de Poutine à Macron contient un message subliminal suivant :
"Arrêtez, vous les Européens de l'Ouest, de nous combattre ! Vous n'avez toujours pas compris que l'ennemi, le vrai ennemi est le Sud Global à savoir ces milliards de Chinois, d'Indiens, d'Arabes, d'Africains et de Sud-Américains et que face à cela, nous les Blancs, nous les Judéo-chrétiens, il importe de nous unir sans délai au sein du Nord Global. Votre soutien, à l'Ukraine est tout simplement ridicule et contribue à affaiblir, voire à miner la pérénnité de notre domination sur le reste du monde".
Et ce message subliminal d'informer Macron et ses comparses ouest-européens que l'Occident de papa, c'est fini ! L'OTAN c'était au 20è siècle. C'est du passé. Qu'il faut bâtir un Nouvel Occident, un Occident flambant neuf, qui cette fois englobera la Russie. Il aura pour nom le "Nord Global". Trump l'a compris. Poutine l'a compris. Mais peut-être que les Ouest-Européens l'ont déjà compris en leur for intérieur et que par fierté, ils ne peuvent se résoudre à n'être qu'un pion au sein de cette Nouvelle Alliance. C'est dur, en effet, de se résigner à n'avoir plus qu'un statut de dominion quand on a colonisé les trois-quarts de la planète. Très dur !
NORD GLOBAL : Etats-Unis et Russie + des dominions (Europe de l'Ouest et de l'Est, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, israël).
Dès lors, il convient de considérer la Russie comme un espion, un cheval de Troie, au sein des BRICS. Il faut l'en exclure. De toute urgence...
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02/04/2025 - 07:56
Anthony Cortes ("L'Humanité")
29/03/2025 - 11:48
25/03/2025 - 11:42
12/03/2025 - 19:53
Commentaires
Il fallait oser...
Zotolan
05/04/2025 - 13:54
Comparer la "Russakazakstan" ou la "Russtchétchénie" à la Françafrique, rien de moins !
J'invite l'auteur de cet article à tenter de convaincre les Africains qui sont les premières victimes de la Françafrique qu'ils subissent depuis les "indépendances" des années 1960, de ses élucubrations géopolitiques sur l'Eurasie. Non pas que je me désintéresse de ce qui se passe dans ces lointaines contrées, pour les ressortissants caribéens que nous sommes. Mais puisque l'auteur évoque la Françafrique, il me donne l'occasion de saisir la balle au bond.
La revue Réseau International publie ce jour deux articles édifiants sur l'Afrique dans le contexte géopolitique contemporain :
Le premier "L'Afrique sans la France : où se trouve la véritable dépendance ?" signé de Mohamed Lamine Kaba indique sans détours que l'Afrique, en se libérant du néocolonialisme français, s'élève comme un phare de souveraineté et de prospérité, tandis que la France, en déclin, s'accroche désespérément à un passé toxique.
Le second, sur lequel je m'attarderai davantage est signé de Mikhail Gamandiy-Egorov et s'intitule "AES-Russie : l'officialisation d'une alliance panafricaine et multipolaire". Il fait suite à la visite en Russie des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance -Confédération des Etats du Sahel, "marquant une étape supplémentaire fort importante dans le renforcement des liens d'alliance entre les pays de l'AES et Moscou".
Les déclarations des ministres Africains présents :
"Le ministre Malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souligné que la coopération avec la Russie permettra au pays d'approfondir ses liens avec elle et d'élargir de nouvelles perspectives, tant dans le domaine de la défense et de la sécurité que dans celui du bonheur de notre population.
Le chef de la diplomatie du Burkina Faso, Karamoko Jean Marie Traoré, a souligné que la coopération des pays de l'AES avec la Russie contribue au développement de la sécurité, de l'économie, du commerce, de l'innovation et des nouvelles technologies, ainsi qu'au développement institutionnel.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangar, a déclaré que le Niger comptait sur le soutien de la Russie dans la lutte contre le terrorisme et l'expansion des livraisons d'armes. Cette rencontre constitue donc un pas de géant vers la reconnaissance internationale de l'Alliance des Etats du Sahel."
Un retour de quelques années en arrière nous rappelle dans quelle situation se trouvaient les populations de ces trois pays de l'Alliance, et singulièrement celle du Niger, qui est l'un des principaux producteurs d'uranium de la planète. En 2018, le taux de raccordement à l'électricité était de moins de 13,4%, dont 1% en milieu rural, où vivent plus de 80% de la population. Il est passé à 18,75% en 2022, l'année ayant suivi celle du coup-d'état contre Mohamed Bazoum, le protégé de la France et de l'Union Européenne qui est devenue la puissance tutélaire de ce pays.
Malgré toutes les tentatives de déstabilisation de la CEDEAO, bras armé de la France et de l'Union Européennes, orchestrées contre ces trois pays, l'Alliance résiste; d'autres pays, le Togo et le Tchad, pourraient ne pas tarder à la rejoindre.
N'en déplaise aux russophobes et poutinophobes pathologiques, les peuples Africains savent aujourd'hui que la Russie est leur principal allié pour les aider à se débarasser des vestiges du néocolonialisme occidental.
La Russie post-communiste s'inscrit dans la continuité de l'Union Soviétique dans l'appui apporté aux mouvements anticolonialistes en Afrique. Les guerres de libération en Angola et au Mozambique avec l'appui des troupes cubaines, le soutien au FLN en Algérie, et bien d'autres actions illustrent parfaitement cette réalité historique.
Il est naturel que tous les mouvements panafricanistes qui se détournent de l'Occident cherchent à nouer des relations avec les pays qui prônent l'émergence d'un ordre mondial multipolaire, dont les chefs de file sont la Chine et la Russie.
Dans une intervention à Moscou, Kémi Séba a fait la mise au point suivante en prévenant les Russes et les Chinois que les Africains ne toléreront plus jamais de remplacer un colon par un autre. L'avenir nous dira s'il avait raison ou pas.
Aujourd'hui, pour de nombreux Africains, la relation entre la Russie et l'Afrique représente une opportunité de développement pour le continent Noir, dans un cadre partenarial plus équilibré que celui de l'héritage colonial et post esclavagiste occidental, sans occulter le danger que représente la décadence spirituelle et morale de l'occident. Il est difficile d'admettre le contraire.