Le présentateur vedette a été écarté de l'antenne. Une deuxième plainte a été déposée par une ancienne collègue pour des faits datant de 1988.
De nouveaux éléments à charge. Le journaliste Jean-Jacques Bourdin, déjà visé depuis janvier par une enquête après une plainte déposée pour "tentative d'agression sexuelle", qui a depuis été "temporairement" écarté de l'antenne de RMC et BFMTV, est l'objet de nouvelles révélations de Mediapart (article payant), lundi 14 février. Le site d'information a notamment recueilli le témoignage de plusieurs femmes qui évoquent des comportements inappropriés du présentateur vedette des médias du groupe Altice. Une deuxième plainte, consultée par la cellule investigation de Radio France, a aussi été déposée mercredi à Paris pour "agression sexuelle", "harcèlement" et "exhibition". Interrogé par Mediapart, ce dernier n'a pas souhaité répondre. Franceinfo résume les accusations qui pèsent contre lui.
Elle avait porté plainte début janvier, mais on ne connaissait pas son nom. Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de RMC et BFMTV, passée ensuite par "Thalassa" (France 3), révèle dans Mediapart être à l'origine de la plainte pour "tentative d'agression sexuelle" visant Jean-Jacques Bourdin. Selon elle, les faits remontent à 2013, lors de l'Open de pétanque de Calvi, en Corse, où le présentateur de la matinale est lui aussi convié par celui qui est alors le PDG du groupe, Alain Weill.
Un matin, elle nage dans la piscine de l'hôtel. Selon son récit, Jean-Jacques Bourdin se serait alors rapproché "très rapidement", l'aurait "attrapée par le cou, sur le côté", et l'aurait "attirée vers lui brusquement" en essayant de l'embrasser "à plusieurs reprises". "Prise de court", elle dit n'avoir "pas crié", mais s'être "débattue" et être parvenue à sortir de l'eau. Le présentateur lui aurait alors lancé : "J'obtiens toujours ce que je veux", selon la plainte de la trentenaire. Une phrase qui "a ponctué (ses) cauchemars pendant des années". Et que Fanny Agostini dit avoir vécu "comme une menace de la part de quelqu'un qui avait un ascendant hiérarchique".
Elle assure ensuite qu'entre septembre 2014 et le printemps 2015, l'animateur lui a adressé, au milieu d'échanges professionnels, de nombreux messages à connotation sexuelle, dont l'un d'eux a été consulté par Mediapart. "Tu me tentes tous les matins... J'aime ton regard", lui écrit-il en novembre 2014, sur son adresse mail professionnelle. La plainte de la journaliste a déclenché l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Si Fanny Agostini est pour l'instant la seule à avoir porté plainte, les policiers ont entendu plusieurs femmes dans le cadre de ce dossier, selon les informations de Mediapart. Par ailleurs, une enquête interne à BFMTV et RMC a également été lancée en janvier.
Après ces premières accusations, la candidate des Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, a apporté son soutien aux femmes victimes de violences sexuelles lors d'une émission en prime time présentée par Jean-Jacques Bourdin. Dans la foulée, un autre candidat, Yannick Jadot, a annulé sa venue au micro de la matinale. Le journaliste a ensuite été écarté "temporairement" de l'antenne, le 23 janvier, pour "éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire", selon un communiqué du groupe Altice, le propriétaire de BFMTV et RMC. De son côté, Jean-Jacques Bourdin "conteste fermement avoir eu des agissements ou des attitudes susceptibles d'être réprimés par la loi, tant dans sa sphère professionnelle qu'en dehors", selon un communiqué transmis à l'AFP par son avocat, Me Christian Saint-Palais.
La journaliste Sidonie Bonnec, animatrice sur France 2 et France Bleu, témoigne aussi dans Mediapart d'un comportement qu'elle a jugé déplacé. Jeune journaliste désirant faire de la radio, elle est conviée en 2010 à un festival à Calvi (encore) par Jean-Jacques Bourdin. Elle l'avait auparavant vu plusieurs fois pour des déjeuners et des dîners de travail, ce dernier lui ayant laissé entrevoir la possibilité d'une chronique dans sa matinale sur RMC.
L'animateur, selon le témoignage de la jeune femme, lui assure qu'elle sera logée à l'hôtel. Mais avant le départ, il l'appelle pour lui dire que l'établissement est plein et que, par "chance", il a "une villa avec un ami". Il ajoute, selon Sidonie Bonnec : "Il y a une piscine, n'oublie pas ton maillot de bain". "Cette phrase m'a coupé les jambes", explique-t-elle à Mediapart, car "ce n'était plus professionnel du tout". La jeune journaliste décide donc de ne pas aller au festival, et de partir à Calvi avec son compagnon puisqu'elle a déjà pris ses billets d'avion. "Après cela, je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Evidemment, je n'ai jamais eu le job", précise-t-elle.
Une autre femme, qui témoigne sous le pseudonyme de Julie, raconte au média d'investigation un épisode similaire à la fin des années 1990. Alors âgée de 19 ans, elle vient de terminer un stage à RTL, dont le journaliste est déjà l'une des voix emblématiques. Ce dernier lui propose d'aller prendre un café à l'extérieur de la rédaction pour évoquer son avenir professionnel. Elle accepte. Jean-Jacques Bourdin lui aurait alors expliqué être "l'auteur d'histoires érotiques", qu'elle "l'inspirai(t) beaucoup et que ce serait bien si (elle) pouvai(t) l'accompagner dans les lieux de ses récits", assure la journaliste à Mediapart. "J'ai compris que j'avais été piégée, qu'il ne voulait pas du tout m'aider. Je me suis sentie trompée, humiliée". "J'ai failli arrêter le métier en pensant que ça se passait comme ça", assure-t-elle également.
Parmi les autres témoignages recueillis par Mediapart, une ancienne salariée de RMC dit avoir reçu une proposition à teneur sexuelle de Jean-Jacques Bourdin il y a une quinzaine d'années, juste après avoir annoncé sa démission. Lors d'un dîner au restaurant avec une partie de l'équipe de la matinale, l'animateur lui aurait proposé de se rendre dans un club échangiste avec lui. Elle assure que rien dans son comportement n'avait pu laisser penser qu'elle serait désireuse d'entretenir ce type de relation avec lui.
Dans les années 2010, Jean-Jacques Bourdin a utilisé son compte Twitter officiel pour échanger des messages à caractère sexuel avec de jeunes femmes, révèle Mediapart. Une pratique qui n'est évidemment pas interdite si les deux parties sont majeures et consentantes. En revanche, ce compte très suivi était aussi utilisé par des community managers, chargés de diffuser des contenus sur les réseaux sociaux. "Soit parce que la messagerie privée était laissée ouverte, soit parce que des messages ou notifications s'affichaient en direct, au moins six journalistes ont (...) été témoins" de ces conversations où le présentateur échangeait par exemple sur ses pratiques sexuelles préférées, relate Mediapart.
Or, le Code du travail prévoit qu'un employeur doit s'assurer de la protection de son personnel contre tout type de danger, y compris contre l'exposition à des contenus sexuels non sollicités. La justice a ainsi déjà sanctionné le "harcèlement sexuel d'ambiance", en raison de l'exposition de salariés à des "blagues" ou à des insultes sexistes ou encore à des images suggestives.
Une deuxième femme, qui a été standardiste dans l'entreprise Méditraining, à Neuilly-Plaisance, où travaillait Jean-Jacques Bourdin en plus de son poste de journaliste à RTL dans les années 1980, a déposé plainte pour "agression sexuelle", "harcèlement" et "exhibition", que la cellule investigation de Radio France a pu consulter jeudi 17 février. Les faits qu'elle dénonce sont prescrits.
Cette femme, âgée aujourd'hui de 60 ans, explique qu'au printemps 1988, quand elle avait 26 ans, Jean-Jacques Bourdin lui a proposé de visiter les studios de RTL, ce qu'elle a accepté. En arrivant à la radio, dans la voiture, le journaliste a sorti son sexe, pris la main de la jeune femme et l'a posée dessus, assure la plaignante. Selon elle, il lui a ensuite proposé 2 000 francs en échange. Elle précise qu'il a par ailleurs essayé de l'embrasser "de manière assez brutale, en [la] coinçant contre l'intérieur de la portière".
Elle raconte également que Jean-Jacques Bourdin s'est masturbé devant elle dans les locaux de Méditraining à plusieurs reprises et l'a appelée à son poste "tous les jours pendant deux semaines".
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite