Arrivé il y a tout juste 130 jours à la tête de la Banque mondiale, Ajay Banga est un leader agile et force de propositions. Resserrant les liens avec le FMI, il parie sur l’écologie et la fin de la pauvreté dans le monde… Portrait.
Le nouveau visage de la Banque mondiale, Ajay Banga, est en train de secouer les fondations de cette institution financière internationale vieille de presque 80 ans. En seulement 130 jours depuis sa prise de fonction, ce banquier américain d'origine sikh a entrepris un marathon mondial, visitant des projets, rencontrant des gouvernements, des organisations et des acteurs du secteur privé sur presque tous les continents, détaille Le Figaro ce vendredi 13 octobre. Son approche résolument tournée vers l'action et la transformation a déjà suscité l'enthousiasme et l'approbation de nombreux observateurs.
Ajay Banga est catégorique sur sa vision pour la Banque mondiale : il veut la rendre « meilleure » et plus efficace, dans le but de « créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable ». Sa conviction la plus profonde est que tous les problèmes, qu'il s'agisse de l'insécurité alimentaire, du changement climatique ou de l'urgence en matière de développement, sont étroitement interconnectés. Pour lui, la nouvelle feuille de route de la Banque mondiale doit répondre à ces défis en mettant l'accent sur une évaluation rigoureuse basée sur vingt critères clefs, indiquent nos confrères.
L'une des premières actions marquantes de Banga a été de déclarer une mobilisation accrue des ressources financières. Son objectif est ambitieux : dégager 157 milliards de dollars supplémentaires sur une décennie. Il prévoit d'atteindre cet objectif en prenant plus de risques et en optimisant le capital grâce à des instruments de garantie et de capital hybride. L'Allemagne, suivie par les pays du Golfe, s'est d’ores et déjà engagée à soutenir cette initiative. Les États-Unis pourraient également apporter un soutien considérable aux garanties de portefeuille, débloquant potentiellement 25 milliards de dollars.
L'accent mis par Banga sur la lutte contre le changement climatique a par ailleurs été salué par de nombreux délégués lors des assemblées d'automne de la Banque mondiale tenues à Marrakech, jeudi 12 octobre. Les pays africains à faible revenu, en particulier, qui dépendent fortement de l'agriculture, voient en lui un allié pour faire face aux effets du réchauffement climatique. D’après certains, le fait que Banga soit d'origine indienne renforce sa crédibilité pour plaider en faveur des plus démunis.
Au-delà de l'aspect financier, Banga s'attaque aux lourdeurs administratives de la Banque mondiale. Une position que Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie français, a particulièrement saluée à Marrakech, relevant « le travail remarquable » d’Ajay Banga, qui « a pris à bras-le-corps la surcharge administrative et la lenteur des procédures ». Pour le nouveau chef de la Banque mondiale, il faut bousculer l’organisation de l’institution, dont le moindre projet prend en moyenne « vingt-sept mois avant qu’un seul dollar ne soit débloqué », avec parfois plus de dix ans avant de voir des bénéfices tangibles.
Banga pousse également pour l'utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI par les banques de développement, en vue d'aider les pays fragiles. À ce sujet, il propose aussi la création d'un fonds pour les pays les plus vulnérables et plaide pour une reconstitution de l'IDA (Association internationale de développement) à une échelle sans précédent. Les négociations sur cet instrument dédié aux pays pauvres, qui octroie des dons et des prêts à des taux très bas, débuteront en décembre avec une échéance en 2024.
En définitive, Ajay Banga est déterminé à transformer la Banque mondiale en une institution plus agile, plus efficace et plus centrée sur l'action. Son approche audacieuse et son engagement en faveur de la lutte contre la pauvreté et le changement climatique en font un futur leader incontournable dans le paysage financier international. Et Kristalina Georgieva, la patronne du FMI, l’a bien compris, s’affichant régulièrement à ses côtés. Ces deux visages du multilatéralisme ont en effet tout intérêt à afficher leur connivence et à travailler main dans la main, car comme Ajay Banga le dit lui-même : « Le temps presse. »
Capital (avec 6medias)
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite