Avant d'en venir au sujet de cet article, un petit commentaire sur la photo qui l'illustre. C'est celle de l'affiche du FESTIVAL KREOL de la République des Seychelles qui se déroule depuis 22 ans pendant tout le mois d'octobre. Manifestation à laquelle sont invités des créolophones du monde entier. L'homme qui tient l'affiche est l'artiste qui l'a conçue.
Tout en bas de celle-ci, on peut lire "Victoria, capitale du monde créole". Preuve s'il en était besoin que dans ce pays indépendant, personne ne parle de "langue seychelloise" contrairement à certains colonisés incapables d'arracher la souveraineté de leur île mais qui, dans un délire narcissique et nombriliste, parlent de "langue martiniquaise". Bref...
Venons-en à notre sujet : le flot de réactions suscité par le vote de co-officialisation du français et du créole par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique). Il y en a une qui est d'une malhonnêteté crasse et qui consiste à dire que la question du créole n'est pas le problème le plus important qui affecte la Martinique et qu'il faut d'abord s'occuper du chômage, du développement économique, de la crise démographique, de l'autonomie énergétique, de la violence, du trafic de stupéfiants etc...
Or, qui a jamais prétendu que la question du créole était la plus importante de la Martinique ?
Personne ! Même pas les spécialistes du créole à savoir les linguistes qui travaillent sur cette langue depuis les années 70 du siècle dernier et qui n'ont jamais cherché l'appui des politiques pour faire avancer la cause de notre langue. Ainsi, ce n'est pas grâce aux politiques :
. que le créole a été introduit à l'ex-Université des Antilles et de la Guyane dans les années 70 du siècle dernier. Ni qu'une Licence, un Master et un Doctorat de créole y ont été créés.
. qu'un CAPES (en 2000) et une Agrégation (2022) de créole a vu le jour.
. que la "JOURNEE INTERNATIONALE DU CREOLE" chaque 28 octobre a été décidée.
. que des grammaires et des dictionnaires du créole ont été publiés.
. que des journaux entièrement en créole comme Grif An Tè ou partiellement en créole comme Antillq-Kréyol ont été diffusés.
. que des romans, pièces de théâtre, recueil de poésie etc... en créole ont été publiés.
Etc...etc...
Le combat pour le créole a été mené jusqu'à aujourd'hui par des linguistes, des enseignants, des écrivains, des journalistes etc..., pas par des politiques. Le créole ECRIT et non le créole ORAL car tout ce travail, tout ce combat, a été mené pour transformer le créole en LANGUE ECRITE DE PLEIN EXERCICE. Que Ti-Sonson ait des difficultés à comprendre ce point, est pardonnable mais que des alphabétisés et diplômés continuent à raconter qu'on cherche à faire les gens "parler créole" est tout simplement consternant. Ou relève là encore de la pure malhonnêteté intellectuelle.
Donc, non, les créolistes n'ont jamais prétendu que le créole est la question la plus importante de la Martinique ! Car, soyons logiques, si cela avait été le cas, ils se seraient rapprochés des politiques, des décideurs, depuis un demi-siècle que ces créolistes se battent. Or, ils n'en ont rien fait ! Les avancées qu'ils ont obtenues résultent de leur propre combat et quand ils voient, enfin !, des politiques s'intéresser au sujet comme avec ce vote en faveur de la co-officialisation, vont-ils faire la fine bouche ? Ou vont-ils hausser les épaules ? Que les choses soient claires : quel que soit le parti au pouvoir à la CTM qui aurait fait voter cette co-officialisation, les créolistes auraient approuvé cette dernière. Raconter qu'il s'agit d'un ralliement au PPM relève donc de la malhonnêteté intellectuelle pure et simple. Pourquoi ceux qui portent pareille accusation n'ont-ils pas co-officialisé le créole quand ils étaient au pouvoir à l'ex-Conseil Régional, puis à la CTM ? Oui, pourquoi ?
Le créole est L'UNE des questions importantes de la Martinique et aucunement LA PLUS importante...
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite