Un tiers seulement des ados américains utilisent Facebook. La part des 13-17 ans qui se rendent sur le réseau social est passée de 71% en 2015 à 32% en 2022. Chute vertigineuse enregistrée par une étude détaillée du Pew Research Center. Les pontes de Facebook commencent à serrer les fesses-book. Recherche parade désespérément.
C'est donc clair, Facebook est devenu un réseau social de croulants plus du tout dans le coup. " La plupart des pré-adultes perçoivent Facebook comme un espace destiné aux personnes qui oscillent entre 40 et 50 ans ". Autrement dit, un gang de quadra et de quinquagénaires ringards. Obsolètes les papys qui font de la résistance, boostés par leurs mamies blue. Un ramassis de vieux croûtons. Quant aux sacs à acné à peine sortis de l'école, ils perçoivent le contenu de Facebook comme ennuyeux, trompeur et négatif ". Comme si eux étaient brillants et inventifs. Tjiiippp !!! ( onomatopée superbement martiniquaise ).
Ceux qui taillent des croupières au joujou de Mark Zuckerberg sont un garnement prénommé Tik Tok et surtout un sniper vidéaste, You Tube.
L’application mobile du groupe chinois ByteDanc a été lancée il n'y a pas si longtemps à l’international, c'était en 2017, mais ses vidéos courtes, triées en fonction des goûts de chacun par des algorithmes puissants, ont d'emblée connu un succès phénoménal.
La plateforme chinoise s'est lancée dans une nouvelle conquête de l'ouest. Les puces informatiques remplacent les mustangs d'OK Corral et les clics ont supplanté claques et coups de poings que les cow-boys s'échangeaient dans tous les saloons au-delà de la Sierra Nevada. Tik et Tok, sorte de duo Shaolin adepte de Kung Fu électronique, sont nés dans l'Empire du Milieu. Ils se sont lancés dans une concurrence effrénée avec les systèmes aux ordinateurs interconnectés jusqu'ici triomphants en Occident. Ces derniers ont dû s’adapter pour ne pas trop céder de terrain. Ainsi le format des vidéos Tik Tok et You Tube (de l'écurie Google) a été copié de façon éhontée par Meta, maison mère de Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp. Sont donc apparus comme les champignons hallucinogènes après l'ondée, les « Reels » et les « Shorts ". Concentrés très aboutis d'inepties numériques. Repaires de ces denrées désormais envahissantes que l'on peut désigner en un tournemain : futilité, frivolité, vacuité, nullité. L'ère du vide est digitale. Les ados boutonneux s'en gavent dans la plus totale insipidité.
A noter ce triomphe légitimement immodeste: You Tube remporte la palme des applications qui cartonnent sur les smartphones, ces téléphones pas toujours aussi intelligents qu'on nous le serine. Je soupçonne à cet égard tous les avatars répertoriés de Big Brother de nous bourrer copieusement le mou. En l'occurrence, 95 % des post-pubères américains avouent se faire entu....disons.... youtuber avec bonheur. A la vérité toute nue, l'expertise du leader-entubeur en matière de vidéos longues ou courtes reste, à ce jour, indépassable.
Dans ce classement de l'indigence, viennent ensuite Instagram et Snapchat, autres lieux de villégiature sur inter-pas-net pour apprentis glandeurs raccordés au tout à l'ego. Ceux-là sont congénitalement atteints d'une irrépressible infatuation du " moi " et du " je ". D'une prolixité exponentielle dans la diffusion de messages inarticulés mais pusillanimes face au processus de création. « Les gens ont un choix très large pour passer le temps. Et des applis comme Tik Tok grandissent très vite » déclarait récemment Mark Zuckerberg, le patron de Meta qui en a ras la casquette (de base-ball) de se faire brouter ses marges bénéficiaires par les nouveaux prédateurs du web, encore puceaux de fraîche date. Son constat est cruel mais va encore au-delà de ses craintes initiales.
Le géant des réseaux prétendument sociaux venait de présenter des résultats peu flatteurs. Pour la première fois, en effet, il avait enregistré un début d'hémorragie d'utilisateurs. Des vétérans ci-devant férus impénitents de la plateforme historique. Dans ce contexte maussade, que va devenir Facebook ? Un hospice pour séniors dématérialisés ? Un EPHAD cellulaire ? Un jamboree de vieux nasos défranchisés. Au rebut les vieux schnocks ?
En réponse à cette question encore incongrue à l'instant T, la paire Tik et Tok rétorque du tac O tac. " Nous ne jouons pas dans la même cour. Nous sommes une plateforme de divertissement ". Foi de Blake Chandlee, un haut-responsable de l’application. Pour ce dirigeant, qui a passé 12 ans dans l'entreprise Made in California, Facebook est " une plateforme sociale ". Et d'expliquer doctement que le cœur de métier de la célébrissime caverne d'Ali Baba riche de ses trois milliards de pratiquants invétérés, " ce sont ses algorithmes basés sur les relations sociales ".
Au-delà de ces évolutions, un cri du coeur. Le mien. Les jeunes mous du bulbe rachidien désertent mon réseau social préféré ? Très précisément celui que je laboure quotidiennement de mes assauts plumitifs. Bon débarras. Marre de voir leurs méga-débilités s'afficher sur tous les murs et autres " news feed ", sur toutes les pages ouvertes à tous les vents dans tous les groupes eux-mêmes transformés en passoires. Insupportable de voir le dérisoire et l'inachevé perpétuel prendre le pouvoir, l'ascendant, le magistère neuronal. Ras le bol d'avoir à ingurgiter leurs vidéos moutonnières, minimalistes et superficielles. Des " stories " sans queue ni tête dont l'épilogue s'apparente régulièrement à une tête à queue narratif. Sans contenu intermédiaire entre le début et la fin. Assez d'avoir à m'auto-infliger leurs numéros de nombrilisme immature. Novices, cassez-vous ! Il est temps de regarder internet au fond des vieux.
Que voulez-vous...les jeunes ont ce que je n'ai plus : la jeunesse.
PATRICK CHESNEAU
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