Une chose est sûre : remanifester pour la énième fois contre le non-lieu dans le scandale du chlordécone, agiter des drapeaux, cogner le tambour, lancer des slogans, sauter-mater, tout cela a déjà été fait.
D'évidence, cela ne fait ni chaud ni froid à l'Etat français et à sa justice.
On vient d'en avoir une nouvelle preuve avec cet argument fallacieux sur lequel s'appuie la décision de non-lieu, argument selon lequel "les faits sont prescrits" alors même que des tonnes de chlordécone avaient été découvertes sur une "Habitation" (plantation) bien après l'interdiction de ce pesticide cancérogène en 1990, puis sa prorogation par dérogation jusqu'en 1993. Une quinzaine d'ouvriers agricoles ont ainsi déclaré sous serment que leurs patrons les avaient contraints à utiliser du chlordécone jusqu'en 2004. Leurs témoignages ont été transmis à la justice parisienne par les avocats de l'association POUR UNE ECOLOGIE URBAINE qui fut l'une des nombreuses associations écologiques, en particulier l'ASSAUPAMAR, qui avaient porté plainte en 2006 pour "empoisonnement" et "mise en danger de la vie d'autrui". Les juges n'en ont absolument pas tenu compte !
Que faire alors puisque manifester sans cesse ne produit aucun effet ?
Il y a d'abord la possibilité d'organiser une "JOURNEE ILE MORTE" qui verrait se fermer les commerces, les écoles, les transports, les administrations etc... Pour que pareille chose puisse avoir lieu il faudrait que l'initiative parte de nos politiques. De tous bords puisqu'ils viennent de donner publiquement l'image de leur "unité sur le chlordécone" lors d'une réunion majorité-opposition du conseil exécutif de la CTM (Conseil Territorial de Martinique). Ces messieurs-dames préparent, disent-ils, une "réponse politique". Ouais... Si c'est pour adresser une lettre grandiloquente et pleurnicharde à Emmanuel macron, cela n'a strictement aucun intérêt ! Si c'est pour faire voter en plénière une énième motion dénonçant le non-lieu, ce serait encore plus grotesque, le destin des motions étant généralement de finir à la poubelle.
Lequel de nos politiques aura assez de "graines" pour proposer l'organisation d'une "JOURNEE ILE MORTE" ? Les faux autonomistes et les pseudo-indépendantistes qui se partagent le pouvoir à tour de rôle depuis plus de trois décennies à la tête de la collectivité, il ne faut guère compter sur eux. A moins d'un petit miracle... La plupart ont des casseroles dans d'autres scandales que le chlordécone et n'ont pas intérêt à agiter le chiffon rouge devant le pouvoir macroniste. Entre retraites illégales et retraites-chapeau, golden parachutes et recasage ou embauche de leurs parents, amis et alliés, entre complicité ou passivité dans des détournements de fonds publics (SODEM, CEREGMIA, SMTVD) et magouilles maçonniques etc..., nos autonaumo-indépendantistes donnent une bien piètre image de ce qu'ils osent appeler "la responsabilité martiniquaise".
En fait, il faut sortir la question du chlordécone de son petit cocon martinico-guadeloupéen (bien plus martiniquais d'ailleurs si l'on en juge par le modeste intérêt qu'elle suscite en Guadeloupe). Il convient désormais d'internationaliser la question. Cela est déjà prévu au plan juridique puisque les avocats des parties civiles (associations écologiques) comptent aller devant la Cour Européenne de Justice au cas, fort probable, où l'appel à la décision de non-lieu qu'ils ont faite serait retoquée. Mais abandonner la question aux palais de justice feutrés c'est, comme dans d'autres scandales, notamment ceux mentionnés plus haut, courir le risque qu'elle finisse par être oubliée. Enterrée même...
Il faut donc un geste qui puisse interpeller l'opinion française et internationale. Un geste fort ! Organiser une "JOURNEE ILE MORTE" peut en être un. Mais puisque le carnaval approche, pourquoi ne pas proposer "TROIS JOURS DE MERCREDI-DES-CENDRES" ? Par le biais des médias et des réseaux sociaux, notre carnaval est regardé à l'extérieur. Voir donc des carnavaliers défiler trois jours durant vêtus uniquement de noir et de blanc ne peut pas ne pas interpeller en-dehors de la Martinique. Lundi gras : noir et blanc. Mardi-gras : noir et blanc. Mercredi-des-cendres : comme d'habitude.
Mais là encore, qui parmi nos décideurs politiques aurait assez de "graines" pour proposer pareille chose ?
Ce qui nous attend, pour ce carnaval, ce qui est couru d'avance, c'est la création d'un bwabwa dénonçant ou représentant le chlordécone. Comme ça nos décideurs pourront se donner bonne conscience à peu de frais. Prenons-en le pari ! Au plan extérieur, à l'étranger, ledit pantin de carnaval n'aura bien évidemment aucun effet. Mille fois moins d'effets en tout cas que trois jours de carnaval où tout le monde s'habillerait en noir et blanc.
Quoiqu'il en soit, sans une internationalisation de la question du chlordécone, le combat est perdu d'avance.
Il y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
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