Corruption, détournement de fonds publics, népotisme : le Fonds national de l’éducation défie et échappe encore à la Justice haïtienne

Robert Berrouët-Oriol

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Le vaste scandale de corruption, de détournement de fonds publics et de népotisme au Fonds national de l’éducation (FNE) connait de nouveaux rebondissements ces jours-ci en Haïti.

Le 17 juin 2025, nous en avons exposé les soubresauts dans un article paru en Haïti sur les 17 plateformes régionales du REPUH, le Regroupement des professeurs d’universités d’Haïti. Cet article, « L’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation : nouvelles acrobaties de Sterline Civil, profuse « missionnaire » du PHTK néo-duvaliériste », est paru le même jour sur Rezonòdwès (États-Unis) et sur Madinin’Art (Martinique) le lendemain. Dans cet article notre propos s’énonçait comme suit : « Depuis son inconstitutionnelle et délictueuse nomination par arrêté présidentiel et son installation le 18 février 2025 à la direction du Fonds national de l’éducation –la plus vaste entreprise modélisée de corruption dans le système éducatif d’Haïti--, l’illusionniste Sterline Civil a revêtu les habits spécieux de « Madame mains propres » et a peaufiné le dispositif palabreur de ses prises de parole ciblées. Elle s’efforce ainsi d’occuper l’espace communicationnel des réseaux sociaux, s’agite sur diverses tribunes et cumule des « annonces » aussi abondantes que surréalistes et artificieuses. Sterline Civil, dévouée et dévote missionnaire du PHTK néo-duvaliériste, fait partie de l’écurie kleptocratique de Claude Joseph, ancien Premier ministre et l’un des plus puissants caïds du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste au pouvoir en Haïti ces douze dernières années. L’on observe que Claude Joseph a « casé » la jeune Sterline Civil, née en 1994, au poste de directrice des Affaires consulaires du ministère des Affaires étrangères d’Haïti bien qu’elle soit dénuée de la moindre expérience diplomatique avérée. Il l’a ensuite « propulsée », en tant que « diplomate chevronnée », au poste de ministre-conseiller à la Mission permanente d’Haïti auprès des Nations Unies à New-York. La plus récente mise en orbite népotique de Sterline Civil a été sa nomination, en février 2025, au poste de directrice du Fonds national de l’éducation : le puissant PHTKiste Claude Joseph a su manœuvrer pour l’imposer à un Conseil présidentiel de transition comateux, stérile et mutique et qui, à défaut d’assurer la direction politique du pays, tente d’exister en égrenant le chétif chapelet de ses fantasmes… ».

 

Les six articles amplement documentés que nous avons publiés entre avril 2024 et juin 2025 sur la corruption au Fonds national de l’éducation fournissent chacun un éclairage analytique sur LE SYSTÈME FNE : le FNE raketè, le FNE piyajè, le FNE gran manjè, le FNE mégaloptère. En effet l’on observe que le FNE n’est pas seulement l’un des neuf organismes placés sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale par la Loi du 17 août 2017 : le FNE est d’abord et avant tout un vaste SYSTÈME DE CORRUPTION, il a été organisé et modélisé comme tel, à l’échelle nationale, par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste de 2011 à 2017 et de 2017 à nos jours.

 

Ce SYSTÈME est une STRUCTURE comprenant plusieurs ACTANTS, ceux-ci sont des individus et des institutions engagés dans un processus transactionnel caractérisé comme suit :

 

  1. Des ÉMETTEURS placés en diaspora au point A et effectuant des appels téléphoniques soumis à taxation vers le point B, vers Haïti ; les émetteurs sont des personnes qui effectuent des appels téléphoniques ou des transferts d’argent vers Haïti.

 

  1. Un RÉCEPTEUR, le CONATEL, placé en Haïti au point B, qui intercepte les appels téléphoniques ou les transferts d’argent et procède à l’attribution d’une taxe.

 

  1. Le CONATEL achemine les taxes cumulées vers le point C, le compte bancaire du FNE à la Banque de la république d’Haïti.

 

  1. Le compte bancaire du FNE à la Banque de la république d’Haïti, le point C, devient à son tour un ÉMETTEUR lorsque le FNE distribue divers montants d’argent vers le point D constitué des écoles réparties sur le territoire national.

 

  1. Le point D, constitué des écoles réparties sur le territoire national, devient à la fois un RÉCEPTEUR et un ÉMETTEUR : le récepteur reçoit divers montants d’argent en provenance du compte bancaire du FNE à la Banque de la république d’Haïti, tandis que le récepteur distribue divers montants d’argent dans des écoles réparties sur le territoire national. Ces divers montants d’argent sont attribués par le FNE pour payer des salaires ou des arriérés de salaires, et/ou payer des loyers, et/ou payer des travaux de réfection des écoles, et/ou construire de nouvelles infrastructures scolaires, et/ou doter des écoles de matériel scolaire.

 

L’on observe que c’est dans l’espace-temps compris entre les points B, C et D que s’activent divers mécanismes de détournement de fonds publics et d’invisibilisation de la corruption : les fonds collectés sont dirigés/détournés vers des comptes zombis détenus par des écoles zombis, pour payer des arriérés de salaire zombis, des loyers zombis, des travaux de réfection zombis, pour construire de nouvelles infrastructures scolaires zombis, pour doter des écoles zombis de matériel scolaire zombis. Dans ces circuits institutionnalisés de détournement d’argent, de nombreux relais opérationnels sont à l’œuvre, ce sont des « récepteurs/répartiteurs » bénéficiaires employés dans les différentes institutions de la chaîne de corruption (le CONATEL, la BRH, le FNE, les directeurs d’écoles, les prestataires de services zombis). Plus loin dans cet article, nous reviendrons sur la problématique des sommes d’argent cumulées et/ou distribuées par le FNE.

 

Il faut prendre toute la mesure que le site officiel du Fonds national de l’éducation ne comprend aucun document d’information de la catégorie « état financier » validé par un rapport d’audit comptable et couvrant la période 2011 à 2017 et 2017 à 2025. Plus précisément, il ne fournit aucun document officiel relatif (1) au total des sommes prélevées chaque année sur les appels téléphoniques entrants ; (2) au total des sommes prélevées chaque année sur les transferts d’argent vers Haïti pour la période allant de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 ; (3) aux états financiers du Fonds national de l’éducation pour la période allant de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025, et (4) aux audits comptables qui auraient éventuellement été réalisés par la Cour supérieure des comptes ou par une firme externe pour la période allant de 2011 à 2017 et de 2017 à 2024. NOTEÉtat financier : « Bilan, état des résultats, état de l'évolution de la situation financière (ou tableau de financement) et autres documents de synthèse sur lesquels figurent des données financières ou comptables propres à une entité, présentées d'une façon organisée » (Grand dictionnaire terminologique).

 

Au chapitre de ses sources de financement, la loi autorise le FNE à ratisser large. Selon la Loi du 17 août 2017 (« Chapitre III – Des sources de financement du Fonds national de l’éducation » -- Article 24 : « Les ressources financières du Fonds national de l'éducation (FNE) proviennent des :

(a) Redevances et droits institués à l'article 25 de la présente Loi ;

(b) Dotations budgétaires inscrites au Budget de la République ;

(c) Dons, subventions budgétaires ou contributions éventuelles de l'État ;

(d) Dons, subventions ou contributions éventuelles des Collectivités territoriales ;

(e) Dons des partenaires nationaux ou internationaux ;

f) Emprunts que l'État peut contracter tant auprès des institutions financières locales qu'étrangères ;

(g) Taxes fixées par la loi;

(h) De la taxe spéciale de gratuité (TSG) qui sera prélevée sur chaque employé du secteur public (professeur excepté) et sur les impositions annuelles déclarées des acteurs du secteur informel ;

(i) D'une taxe spéciale qui sera prélevée sur chaque bouteille de gazeuse, sur chaque carte téléphonique et équipement électronique vendus dans le pays par les compagnies ;

(j) D'une taxe spéciale sur produits et services (TPS) pour chaque achat opéré exception faite sur des produits de première nécessité ;

(k) D'une taxe spéciale sur les rentrées mensuelles des boites de nuit ;

(l) D'une taxe spéciale provenant des rentrées annuelles des écoles et des universités privées accréditées ;

(m) D'une taxe spéciale provenant des obligations scolaires cumulées des écoles privées ;

(n) D'une taxe spéciale de soutien aux enseignants (TSE) provenant de chaque produit de luxe, de chaque chaque article de pèpè importé, de chaque chambre d'hôtel occupée par un étranger, de pièce de voiture vendue et de chaque voiture importée ;

(o) D'une taxe spéciale provenant des pensions mensuelles des enseignants d'écoles publiques et des professeurs d'universités publiques de la première année à la dixième année de pension ;

(p) Autres moyens jugés conformes aux lois du pays. »

Dans un article paru le 1er décembre 2021 sur le site Tripfoumi.info, « Où sont passés les 1.50 $ sur les transferts, destinés au FNE ? », il est précisé que l’économiste Etzer Émile « (…) a pu décrypter la dilapidation qui se fait du Fonds national de l’éducation (FNE) provenant essentiellement des transferts entrants et sortants d’Haïti dont la taxe est fixée à 1.5 $ chacun. Établi depuis 2011, après les dix ans du pouvoir PHTK, personne ne sait où sont investies ces centaines de millions de dollars US. La décision de prélever 1.5 dollar sur tous les transferts qui proviennent de l’étranger et sortant d’Haïti a été prise le 20 mai 2011, seulement 6 jours après la prise du pouvoir de Michel Joseph Martelly comme président d’Haïti, le 14 mai 2011, d’après le professeur et économiste Etzer Émile. Cette mesure était illégale puisqu’elle ne faisait pas l’objet d’une loi ratifiée par le parlement à cette époque. Il [a fallu] attendre 2017 pour que cette disposition ait une couverture légale après avoir été votée [par] le Sénat, même si elle avait déjà été votée par la Chambre basse en 2012, toujours d’après l’auteur du livre « Haïti a choisi de devenir un pays pauvre », Etzer Émile. En ce sens, il est clair que le gouvernement a rassemblé cette taxe pendant 6 ans en dehors de la loi. La République n’a aucun détail sur la façon dont elle a été utilisée. Juste après sa ratification par le Sénat en 2017, la Cour supérieure des comptes est montée au créneau pour révéler des doutes de gestion liés à ce fonds d’après un rapport de la Banque de République d’Haïti (BRH) datant de septembre 2018, sept ans après l’application de cette mesure illégale. Le mois d’avril de cette même année, l’un des mois les plus rentables, il y avait environ1 988 000 transferts dont 1,50 $ a été prélevé sur chaque appel, ce qui avait donné approximativement un montant de 2 872 000 dollars US pour seulement un mois, d’après le calcul de M. Émile. En effet, toujours selon le rapport de la BRH, 120 130 745 dollars US ont déjà été collectés pour les sept ans, de 2011 à 2018Il faut noter que le rapport de la BRH [publié] en 2018 est le seul document rendu public qui permet de se faire une idée de la valeur de ce fonds. En effet, Etzer Émile, étant un curieux, a pu découvrir que, en moyenne 1 600 000 transferts ont [été] effectués par mois d’après le rapport de 2018 de la BRH. Alors en 2021, après 3 ans, équivalant à 36 mois, 86 400 000 dollars US ont été comptabilisés, selon le bilan effectué par Etzer Émile ». [Le souligné en gras est de RBO]

 

Vaste structure de « pompage » et d’escroquerie des ressources financières de l’État haïtien, le Fonds national de l’éducation a été la cible de nombreuses dénonciations citoyennes. Ainsi, « Depuis sa création, le Fonds national de l’éducation a (…) fait l’objet de vives critiques notamment pour sa gestion occulte. En effet, personne ne sait avec précision combien d’argent a déjà été collecté au nom de cet organisme par la Banque centrale et le CONATEL, le Conseil national des télécommunications. L’absence de transparence dans la gestion du FNE a même suscité l’inquiétude de certains secteurs de la société civile. À ce propos, voici ce que le dirigeant de l’initiative de la société civile (ISC) Rosny Desroches eut à déclarer le 7 aout 2012 :  « L’orientation que prend ce Fonds nous inquiète en tant que citoyen, car elle va dans le sens de la concentration des pouvoirs aux mains de l’Exécutif, de l’affaiblissement du Ministère et de la négation des principes démocratiques de participation, de contrôle, de transparence, d’équilibre des pouvoirs » (…) Initialement, lorsque le chef de l’État [Michel Martelly] a lancé le Fonds national de l’éducation, il projetait de collecter au moins 180 millions de dollars sur les appels téléphoniques [en provenance de l’étranger] et le même montant sur les transferts [d’argent vers Haïti] pendant une période de cinq ans. Ce qui revient à dire qu’il voulait collecter un montant de 360 millions de dollars sur cinq ans pour scolariser 1, 5 million de jeunes haïtiens privés d’éducation. Et selon les calculs faits par le pouvoir, quand il combine les deux taxes, celles-ci devraient rapporter au moins 8 millions de dollars par mois pour alimenter le FNE. (…) Le 30 septembre 2011, le principal conseiller de Michel Martelly en éducation, George Mérisier (…) a annoncé que 28 millions de dollars US avaient déjà été collectés dans le cadre du financement du Fonds national de l’éducation. (…) Le vrai scandale éclatera lorsque, le 7 janvier 2012, dans un article du New York Times, Denis O’Brien, fondateur de la Digicel a déclaré que sa compagnie avait déjà versé 11.1 millions de dollars américains au CONATEL. Il a indiqué également qu’il en avait parlé au président Martelly des rumeurs concernant les 26 millions de dollars manquants et qu’il allait en faire une affaire personnelle. Il réclame un audit. Dans une note rendue publique le 10 janvier 2012, la compagnie confirme les déclarations du patron et annonce que le virement des frais de décembre se ferait le 20 janvier pour un montant de 1.945 million de dollars américains. Ce qui porte à 13 millions de dollars américains le montant total des frais versés seulement par la Digicel au CONATEL sans compter les autres opérateurs téléphoniques présents sur le marché haïtien » (New York Times, 7 janvier 2012, cité dans l’article « Où est l’argent du Fonds national de l’éducation ? », Haïti liberté, 29 janvier 2013). Toujours au chapitre des recettes amassées par le Fonds national de l’éducation, Joseph Frantz Nicolas, ex-directeur général sortant du ministère de l’Éducation, a publiquement déclaré « qu’avec un peu plus de 7 milliards 521 millions de Gourdes versées dans ce Fonds, plus de 5 milliards 513 millions ont été investis de 2018 à 2021 dans divers chantiers et programmes résumant l’utilisation de ces fonds durant ses 3 ans en poste » (voir l’article « Haïti – Éducation : Fonds national de l’éducation, 5 milliards 1/2 investi en 3 ans », Haïti liberté, 22 décembre 2021). Joseph Frantz Nicolas n’a toutefois fourni aucune information documentée sur un éventuel audit comptable de l’utilisation de ces énormes recettes qui, faut-il encore le rappeler, ne sont pas inscrites dans le Budget de l’État haïtien et ne sont l’objet d’aucun contrôle du Parlement.

Il est utile de ne pas perdre de vue que la saga du Fonds national de l’éducation créé par le PHTK néo-duvaliériste rappelle celle instituée par le dictateur François Duvalier pour asseoir un vaste système de corruption et de « pompage » des ressources financières du pays à travers la Régie de tabac et des allumettes dès le milieu des années 1960. L’une des caractéristiques opérationnelles de cette régie de la dilapidation gangstérisée était l’utilisation d’un « compte non-fiscal » créant un monopole du tabac. Ce dispositif a par la suite été instrumentalisé dans d’autres entreprises gouvernementales qui ont servi de caisse noire et sur lesquelles aucun bilan n’a été trouvé. Dans son ouvrage « Idéologie de couleur et classes sociales en Haïti » (Presses de l’Université de Montréal / Cidihca, 1987), la sociologue Micheline Labelle nous enseigne qu’« une grande part des recettes extra-budgétaires, provenant surtout de la Régie du tabac et des allumettes et représentant au moins 40% des recettes totales de l’État, alimente largement les dépenses en frais militaires non encourues par le budget de la défense (Girault, 1975 : 62). On sait que cet organisme est le grand pourvoyeur de fonds du budget de répression et que le gouvernement refuse encore la fiscalisation de ses comptes, en dépit des demandes de rationalisation administrative (…) de tous les organismes internationaux à ce jour ». De la Régie de tabac et des allumettes à l’actuel Fonds national de l’éducation qui n’est pas soumis au moindre contrôle du Parlement haïtien au demeurant asphyxié par le PHTK, la filiation duvaliériste est historiquement établie et une telle donnée historique ne figure certainement pas dans les critères d’attribution par l’International des importantes sommes transférées à Haïti dans le domaine de l’éducation. Il importe de rappeler que l’ancien titulaire de facto de l’Éducation nationale Nesmy Manigat –économiste de formation, familier des procédures de gestion administrative internationale et fort de son passage à la présidence du Comité de gouvernance, d’éthique, du risque et du financement du Partenariat mondial pour l’éducation–, n’est pas sans savoir qu’il y a une parenté historique directe entre la Régie de tabac et des allumettes et le Fonds national de l’éducation. Sur ce registre, il y a communauté de vue parmi les meilleurs spécialistes haïtiens qui constatent que l’« amnésie sélective » pratiquée d’une main de maître par l’ancien ministre de facto de l’Éducation nationale Nesmy Manigat dans le dossier du Fonds national de l’éducation fait de lui la caution intellectuelle de la stratégie du PHTK dans la reproduction de la corruption systémique au sein du système éducatif national.

Pour sa part dans l’article daté du 27 janvier 2022, « Haïti – Éducation : taxes de la diaspora. Bilan de 3 ans du FNE », le site Haïti libre informe que « Jean Ronald Joseph, directeur général du Fonds national de l’éducation (FNE), a fait un résumé bilan des efforts déployés par le FNE depuis 3 ans qui ont contribué à l’augmentation de l’offre scolaire dans laquelle plus de 5,5 milliards de Gourdes ont été investis (…) » dans différentes actions (rénovation de bâtiments scolaires, frais scolaires, etc.). Une fois de plus, les déclarations du directeur général du FNE n’étaient accompagnées d’aucune documentation attestant la véracité et la légalité de ses dires, et encore moins des états financiers de son institution ou d’un quelconque audit comptable élaboré depuis son arrivée au FNE en 2021.

 

L’on peut déjà observer que le FONDS NATIONAL DE L’ÉDUCATION EST UN ÉTAT DANS L’ÉTAT : il collecte depuis 2011 différentes sortes de taxes mais ses entrées fiscales, ses recettes fiscales ne sont pas budgétisées, elles ne sont pas consignées dans le Budget officiel de la République d’Haïti. Alors même que le ministre des Finances, selon la Loi du 17 août 2017, est statutairement vice-président du Conseil d’administration du FNE, il n’exerce dans les faits aucun contrôle sur la gestion administrative et financière de cet organisme d’État. Aucun ministre des Finances, de 2011 à 2025, n’a publié un quelconque rapport dans lequel est analysé le bilan financier du FNE. État dans l’État, le FNE bénéficie --dans la chaîne de corruption modélisée mise sur pied dès 2011 par le PHTK néo-duvaliériste--, d’une « complicité systémique organisée » au CONATEL et au sein de la Banque de la République d’Haïti qui, elle non plus, n’a publié aucun rapport annuel ces six dernières années (voir sur le site Web de la BRH la rubrique « Rapport annuel »). Il faut prendre toute la mesure que la BRH ne publie pas non plus d’audit financier depuis 2022 alors même qu’elle s’était engagée auprès du FMI à publier l’audit de 2023… en août 2025. Le communiqué de presse du FMI, daté du 1er mai 2025, est explicite à cet égard : « L'engagement des autorités budgétaires et monétaires à maintenir le financement monétaire du déficit à zéro est louable et doit se poursuivre. L'audit financier de la BRH pour l'exercice 2023 est urgent et sa publication éventuelle d'ici août 2025 serait importante pour démontrer la transparence » (voir le document « La direction du FMI approuve la première revue du programme de référence en faveur d’Haïti », 1er mai 2025).

 

Connu dans le milieu de l’enseignement en Haïti comme étant une « vache à lait », une prolifique et rentable « poule aux œufs d’or », le Fonds national de l’éducation est donc un véritable SYSTÈME DE CORRUPTION, il a tissé sa toile prédatrice dans toutes les structures du système éducatif national ainsi que dans certaines institutions, notamment le CONATEL et la Banque de la République d’Haïti. Nous en avons exposé diverses facettes dans nos articles parus en Haïti et en outremer. Ces articles ont pour titre :

 

1 -- Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste, Rezonòdwès, 20 avril 2024.
2 -- La corruption au Fonds national de l’éducation en Haïti : ce que nous enseignent l’absence d’états financiers et l’inexistence d’audits comptables entre 2017 et 2024, Madinin’Art, 3 mai 2024.   

3 -- En Haïti le Fonds national de l’éducation, haut-lieu de la corruption, tente de s’acheter une impunité « à vie » à Radio Magik9, Haïti Inter, 7 janvier 2025.

4 -- En Haïti, la corruption généralisée au Fonds national de l’éducation met encore en péril la scolarisation de 3 millions d’écoliers , Rezonòdwès, 18 février 2025.

5 -- Le parachutage de Sterline CIVIL à la direction du Fonds national de l’éducation : vers le renforcement de la corruption et de l’impunité dans le système éducatif national d’Haïti, Rezonòdwès, 5 mars 2025.

6 L’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation : nouvelles acrobaties de Sterline Civil, profuse « missionnaire » du PHTK néo-duvaliériste , Rezonòdwès, 17 juin 2025.

 

Amplement diffusés en Haïti auprès des enseignants et des directeurs d’écoles, ces articles fournissent un éclairage analytique documenté et actualisé sur le Fonds national de l’éducation, la plus vaste arnaque installée et modélisée ces douze dernières années dans le système éducatif national par les autoproclamés « bandits légaux » du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste. Il y a lieu de préciser que toutes les fois que nous procédons à l’évaluation analytique du Fonds national de l’éducation --au titre d’une institution de l’État, d’un dispositif kleptocratique établi à l’échelle nationale--, nous tenons compte de ses dimensions structurelles, sociolinguistiques et politiques ainsi que de plusieurs caractéristiques du système éducatif haïtien. Ces dimensions sont les suivantes : (1) trois millions d’enfants sont en cours de scolarisation dans les écoles haïtiennes que le FNE a pour mandat de subventionner ; (2) avec un salaire moyen estimé à 133 $ US par mois, les enseignants sont sous-payés et font face à des arriérés de salaire récurrents alors que l’actuelle directrice du FNE, Sterline Civil, perçoit un salaire mensuel de 4 875 $ US (650 000 gourdes) ; (3) plus de 60% des enseignants haïtiens sont sous-qualifiés pour l’ensemble des matières enseignées ; (4) les enseignants ne disposent pas d’outils didactiques standardisés pour l’ensemble des matières enseignées, en particulier pour l’enseignement DU créole et l’enseignement EN créole ; (5) ces douze dernières années, les interventions du ministère de l’Éducation nationale ont revêtu les habits artificieux et fallacieux d’un amoncellement de pseudo « réformes », à la fois confuses et inabouties, notamment en ce qui a trait à l’aménagement du créole dans les écoles du pays ; (6) de manière générale ces interventions ont été lacunaires et amateures, souvent sans lien entre elles et elles ont pris le chemin chaotique d’une vision propagandiste pro-PHTK plutôt qu’éducative ; (7) de la réforme Bernard de 1979 à aujourd’hui, les interventions du ministère de l’Éducation nationale ont été effectuées en l’absence d’une politique linguistique éducative conforme aux articles 5, 32 et 40 de la Constitution haïtienne de 1987. Toutes ces dimensions structurelles et politiques contribuent à la perpétuation d’une École haïtienne sous-qualifiée, sous-équipée, sous-financée, fonctionnant à plusieurs vitesses, une École haïtienne erratique et incapable d’instituer une éducation inclusive et de qualité.

 

Le Fonds national de l’éducation dans le collimateur de la presse et de l’ULCC (Unité de lutte contre la corruption)

 

Ces derniers temps, le journal en ligne Hebdo24 a publié plusieurs articles sur diverses facettes de la corruption au Fonds national de l’éducation :

 

  1. « Corruption au Fonds National de l’Education : l’ULCC ouvre une enquête » (Haïti24, par la rédaction, 4 juin 2024) ;
  1. « FNE : Sterline Civil ou la transparence douteuse » (par Jenny Toussaint, 28 février 2025).
  2. « Les doutes persistent sur la capacité de Sterline CIVIL à la tête du FNE » (par Bernadin Jules, 5 mars 2025) ;
  3. « Quand la Nation demande des comptes : Nesmy Manigat et sa mauvaise gestion au MENFP » (par Naïka Eugène, Hebdo24, 12 avril 2025) ;
  4. « FNE : Le CEREH exige des clarifications sur les 19 milliards de gourdes destinés aux écoles en proie à l’insécurité », (par Naïka Eugène, Hebdo24, 8 mai 2025) ;
  5. « Quand Nesmy Manigat choisit la voie du contournement médiatique plutôt que la reddition de comptes » (par Jenny Toussaint, 12 juin 2025) ;
  6. « FNE : Ésaïe Beauchard dépose une plainte auprès de l’ULCC contre la directrice générale Sterline Civile » (par Bernadin Jules, 18 juin 2025).

 

Ces articles éclairent à plusieurs niveaux les malaises, les maux, les scandales de détournement de fonds et le népotisme qui ont cours au Fonds national de l’éducation depuis sa création informelle en 2011 et depuis sa légalisation en 2017. Ainsi, alors même que le FNE accusait des arriérés de salaire de l’ordre de 4 milliards de gourdes en 2016, l’on observe que la scandaleuse bamboche salariale, à l’œuvre dans le système dilapidateur du Fonds national de l’éducation, est évoquée dans l’article « Au Fonds national de l’éducation, l’argent se gaspille par « millions de gourdes » publié le 1er avril 2024 par le site hebdo24.com. En voici un extrait : « Depuis le weekend dernier, le Fonds national de l’éducation fait l’objet de graves dénonciations. En effet, le FNE constituerait une vraie vache à lait pour certaines personnes, dont son Directeur général. Selon des documents consultés par Hebdo24, le salaire mensuel de Jean Ronald Joseph s’élève à 650 000 gourdes [4 875 $ US]. Additionné sur 12 mois, son salaire est de 7 millions 800 mille gourdes annuellement. De plus, les dépenses salariales au sein du bureau de monsieur Joseph totalisent 24 millions de gourdes par an pour sept personnes, tandis que son cabinet, composé de dix-sept membres, représente une dépense annuelle de 49 millions de gourdes. Dans ces documents figurent des noms de firmes, d’écoles, de journalistes et d’autres contractuels, qui perçoivent des sommes astronomiques pour leurs services. C’est le cas de l’ancien député Déus Déroneth, qui reçoit un montant de 350 000 gourdes à titre de contractuel ».

La saga de la corruption endémique au FNE n’a pas échappé non plus à l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC) comme en fait foi un article fort éclairant paru sur le site Gazette Haïti News le 4 juin 2024. Ainsi, « Les locaux du Fonds national de l'éducation (FNE) ont été le théâtre ce mardi 4 juin 2024 d'une descente des lieux de l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Selon une source digne de foi, des agents de cette institution ont confisqué des téléphones et archives lors de cette opération survenue suite aux accusations de corruption pesant sur le FNE et son directeur général, Jean Ronald Joseph. Dès leur arrivée, les agents de l'ULCC ont pris des mesures strictes : les téléphones des employés présents ont été confisqués, et ceux-ci ont été contraints de rester à l'intérieur de l'institution pendant toute la durée de l'opération. L'objectif de cette descente était clair : collecter un maximum de documents pour enquêter concernant les allégations de corruption qui minent l'institution. Les enquêteurs de l'ULCC ont concentré leurs efforts sur les archives de l'institution, en particulier celles relevant de la direction générale, de l'administration et de l'unité de passation des marchés. Fait notable, le directeur général du FNE, Jean Ronald Joseph, ainsi que le directeur de cabinet et l'administrateur de l'institution étaient absents au moment de la descente. Cette descente survient dans un climat déjà tendu autour du FNE. Les premières allégations de corruption ont été soulevées par l'avocat Caleb Jean Baptiste, qui a dénoncé des « pratiques douteuses » au sein de l'institution. Selon lui, des fonds destinés à des projets éducatifs auraient été détournés, et des contrats auraient été attribués de manière irrégulière, favorisant des proches du directeur général et ses amis » (voir l’article « L’ULCC fait une descente des lieux au FNE, des archives confisquées, le directeur général absent », Gazette Haïti News, 4 juin 2024 ; voir aussi « Des enquêteurs de l’ULCC ont perquisitionné le FNE », Le Nouvelliste, 4 juin 2024). 

Au moment de la rédaction du présent article, dans la documentation accessible en ligne nous n’avons retracé ni un rapport intérimaire ni un rapport final rédigé suite à la perquisition effectuée dans les locaux du FNE par les enquêteurs de l’ULCC le 4 juin 2024. Il n’est donc pas attesté que l’ULCC ait déjà déposé une plainte formelle, pour corruption avérée au FNE, par-devant la Justice haïtienne : L’INVISIBILISATION DE LA CORRUPTION AU FONDS NATIONAL DE L’ÉDUCATION se poursuit donc au sein de cet organisme d’État placé sous la tutelle administrative du ministère de l’Éducation nationale…

 

Il y a lieu toutefois de rappeler que l’ULCC avait mis en lumière, en novembre 2023, des faits avérés de corruption au ministère de l’Éducation nationale alors dirigé par le PHTKiste Nesmy Manigat. En effet, « Dans un rapport rendu public ce mercredi 15 novembre 2023, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a révélé des cas de corruption au ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle. Selon le rapport, des contrats de location de plusieurs bâtiments pour le compte du MENFP ont été signés avec seulement la signature des directeurs généraux, sans celle des ministres. C’est un (…) rapport qui donne de la sueur froide. (…) La Commission dit avoir constaté que pour la période allant de 2015 à 2020, le ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle a loué 17 immeubles pour loger ses services et directions. D’autres faits ont été évoqués par l’ULCC (…) certains cadres du MENFP, quoiqu'ils ne soient pas dotés de l'autorité administrative pour engager le Ministère, signent des contrats de location de bâtiment au nom de l'État. L’ULCC estime que ce fait viole le décret portant organisation de l'Administration centrale de l'État. Parmi les contrats de location contrôlés, certains ont été négociés, conclus et signés par deux directeurs généraux, en l'occurrence les sieurs Louis Mary CADOR, décédé et Meniol JEUNE, et un coordonnateur général du projet dénommé « Éducation pour tous » (EPT), monsieur Norbert STIMPHIL, précise le rapport. Il en est de même pour la propriété située à Delmas 60, appartenant à la dame Geneviève ANGLADE. La commission a identifié deux signataires du MENFP en l’occurrence Louis Mary CADOR, ex-directeur général et Meniol JEUNE, actuel directeur général du ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP). Ils ont, chacun, depuis le 20 février 2017, engagé l'État Haïtien dans des contrats [d’une valeur] de 40 320 $ USD par an à titre de loyers révèle le rapport » (voir l’article « Rapport-ULCC : l'actuel directeur général Meuniol Jeune et un autre haut responsable du MENFP sous la sellette », Gazette Haïti News, 16 novembre 2023). Au moment de la rédaction du présent article, dans la documentation accessible en ligne nous n’avons pas retracé une quelconque mise en mouvement de l’action publique, au ministère de la Justice, à la suite du dépôt de ce rapport. Là encore, l’invisibilité de la corruption au FNE s’alimente du déni de justice, des ratés et des silences complices de l’État haïtien car les faits avérés de détournement de fonds dans la chaîne de corruption évoquée plus haut –chaîne qui comprend le CONATEL, la BRH, le FNE, les directeurs d’écoles zombis, les prestataires zombis de services zombis--, impliquent un grand nombre de corrupteurs et de corrompus, souvent placés au sommet des appareils d’État, et qui bénéficient tous du SYSTÈME FNE : le FNE raketè, le FNE piyajè, le FNE gran manjè, le FNE mégaloptère.

 

Reproduction des mécanismes de la corruption au FNE / Actualisation de la stratégie de l’enfumage démagogique par Sterline Civil, directrice PHTKiste du FNE, « la poule aux œufs d’or »

 

Nommée le 18 février 2025 à la direction du Fonds national de l’éducation par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste, Sterline Civil s’efforce depuis lors, fallacieusement, de donner l’image publique d’une « Madame mains propres » et elle intervient d’abondance sur les réseaux sociaux comme dans les médias traditionnels.  Son intervention publique, datée du 14 juin 2025, est un condensé fort révélateur de la stratégie de communication tous azimuts mise en œuvre dès son arrivée à la direction du Fonds national de l’éducation. Au creux d’une démagogique stratégie de l’enfumage, le Sterline Civil a énoncé en ces termes les objectifs de son Saint-Évangile de la « transparence » : « Je ne détournerai pas l’institution de sa mission fondamentale. Fini les projets de construction et de réhabilitation injustifiés. Fini les demandes de subvention approuvées sans fondement. Fini les contrats attribués par népotisme », déclare la directrice générale du Fonds national de l’éducation (FNE), Sterline Civil, en réaction aux accusations de détournement de fonds au sein de l’institution sous son administration. Sterline Civil affirme qu’elle ne distribuera pas les fonds publics destinés à l’éducation des enfants haïtiens pour satisfaire des intérêts personnels ou politiques. Dans un message publié sur X, elle réaffirme sa volonté de servir Haïti avec intégrité » (Déclaration de Sterline Civil, directrice du Fonds national de l’éducation, Radio Télé Galaxie, 14 juin 2025).

 

L’on observe que lors de cette profession de foi démagogique Sterline Civil n’a fourni aucun document officiel consultable à l’appui de son « virulent » réquisitoire contre l’administration précédente du FNE alors dirigée par Jean Ronald Joseph et réputée avoir favorisé des « contrats attribués par népotisme ». Ainsi, du 18 février 2025 à août 2025, « Madame mains propres », qui prétend fallacieusement œuvrer avec « transparence », n’a présenté :

 

--aucun état financier du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 ;  

--aucun audit des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 ;  

--aucun rapport de l’ULCC ou d’une institution telle que la Cour supérieure des comptes relatif aux hypothétiques états financiers et aux hypothétiques audits des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025.

 

L’absence d’états financiers et d’audit des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 contribue puissamment à la reproduction et à l’invisibilisation de la corruption au Fonds national de l’éducation. Et compte-tenu du fait que le budget du FNE –à l’instar de celui de la Régie des allumettes sous François Duvalier durant les années 1960--, n’est pas inscrit au budget officiel de la République d’Haïti, il n’est pas soumis au contrôle du Parlement désormais décapité par le PHTK néo-duvaliériste : le Fonds national de l’éducation ne rend compte de son action et de ses dépenses budgétaires à aucune institution nationale, il ne rend compte qu’au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste… Il y a lieu de préciser que les deux ministres PHTKistes de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet et Nesmy Manigat portent lourdement la responsabilité d’avoir couvert de leur autorité et/ou bénéficié directement du SYSTÈME FNE : le FNE raketè, le FNE piyajè, le FNE gran manjè, le FNE mégaloptère. En effet, selon la Loi du 17 août 2017 le Fonds national de l’éducation est placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation (article 2) ; le ministre de l’Éducation nationale est membre du Conseil d’administration du FNE (article 6) ; la présidence du Conseil d’administration du FNE est assurée par le ministre de l’Éducation nationale et la vice-présidence par le ministre des Finances (article 7). Selon l’article 10 de la Loi du 17 août 2017, le Conseil d’administration du FNE a pour attributions, entre autres, d’élaborer les plans et programmes ainsi que le budget annuel de l’institution, il approuve les rapports mensuels sur la gestion du FNE ainsi que les rapports trimestriels sur la situation financière du FNE. L’article 10 précise également que le Conseil d’administration du FNE valide le choix des vérificateurs externes ainsi que leurs rapports d’audit administratif et financier qui doivent être publiés six mois après la clôture d’un exercice financier. Il précise enfin que les acteurs de l’éducation et les partenaires du FNE doivent être informés des activités et de l’exécution des programmes du cette institution.

 

L’on observe que du 18 février 2025, date de sa nomination à la direction du FNE, à août 2025, « Madame mains propres » n’a présenté aucun document attestant qu’elle aurait souscrit à chacune de ces obligations consignées dans la Loi du 17 août 2017. C’est pourtant la même Sterline Civil qui déclamait pompeusement le Saint-Évangile de la « transparence » qu’elle prétendait instituer au FNE en ces termes : « Je ne détournerai pas l’institution de sa mission fondamentale. Fini les projets de construction et de réhabilitation injustifiés. Fini les demandes de subvention approuvées sans fondement. Fini les contrats attribués par népotisme » (Déclaration de Sterline Civil, directrice du Fonds national de l’éducation, Radio Télé Galaxie, 14 juin 2025).

 

Sur le même registre, il faut prendre toute la mesure qu’au fil de sa stratégie de l’enfumage démagogique, « Madame mains propres » n’a présenté aucun document attestant qu’elle aurait sollicité de la Cour supérieure des comptes un audit des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025. Elle n’a pas non plus demandé au ministère de la Justice de mettre l’action publique en mouvement au motif de faits avérés de corruption au sein du FNE…

 

Il est utile de le préciser à nouveau : l’invisibilité de la corruption au FNE s’alimente du déni de justice, des ratés et des silences complices de l’État haïtien car les faits avérés de détournement de fonds dans la chaîne de corruption évoquée plus haut –chaîne qui comprend le CONATEL, la BRH, le FNE, les directeurs d’écoles zombis, les prestataires zombis de services zombis--, impliquent un grand nombre de corrupteurs et de corrompus, souvent placés au sommet des appareils d’État, et qui bénéficient tous du SYSTÈME FNE : le FNE raketè, le FNE piyajè, le FNE gran manjè, le FNE mégaloptère.

 

Une récent manifestation de l’invisibilisation de la corruption au FNE

 

Dans le secteur scolaire en Haïti, la nouvelle a eu l’effet d’un tsunami : le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, a officiellement déposé le 9 octobre 2024 une demande d’audit financier et administratif auprès de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Augustin Antoine enjoint la CSCCA d’accorder « une suite urgente à cette requête » et précise que l’audit devra être effectué « au niveau du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle ainsi que dans les directions techniquement déconcentrées et autonomes suivantes :

  • Le Programme national de cantine scolaire (PNCS) 
  • L’Unité de coordination et de programmation (UCP) 
  • La Secrétairerie d’État à l’alphabétisation (SEA) 
  • La Commission nationale haïtienne de coopération avec l’UNESCO (CNHCU) 
  • L’École nationale de géologie appliquée (ENGA) 
  • L’Institut national de formation professionnelle (INFP) 
  • L’Office national de partenariat en éducation (ONAPE) 
  • L’École nationale supérieure de technologie (ENST)
  • Le Fonds national de l’éducation (FNE) ». (Source : « Le ministre Augustin [Antoine] exige un audit financier des entités du ministère de l’Éducation nationale », Haïti express, 12 octobre 2024).

Dix-mois après son dépôt, cette demande d’audit financier et administratif auprès de la Cour supérieure des comptes n’a pas eu de suite avérée, le Conseil présidentiel de transition ayant choisi –sous la pression du PHTK néo-duvaliériste encore puissant au ministère de l’Éducation nationale--, de désavouer le ministre Augustin Antoine et de décapiter sa demande d’audit en nommant Sterline Civil à la direction du FNE sans attendre le moindre avis de la CSCCA…

 

L’invisibilisation de la corruption au Fonds national de l’éducation : de la difficulté de retracer ses flux financiers de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025

 

Tel que mentionné auparavant, le Fonds national de l’éducation ne dispose d’une existence légale que depuis 2017, avec l’adoption de la Loi du 17 août 2017 : entre 2011 et 2016, le Fonds national de l’éducation fonctionnait dans l’informel, au sens où il ne disposait pas encore du statut légal d’une institution d’État. Cela a porté plusieurs institutions à le classer déjà, en 2011, parmi les instances opaques de l’Administration publique haïtienne, qui amassent illégalement des sommes d’argent au montant indéterminé et qui ne sont pas consignées dans le Budget national, ce qui les soustrait au contrôle du Parlement. Avec l’adoption de la Loi du 17 août 2017, le Fonds national de l’éducation possède un cadre légal de fonctionnement, un conseil d’administration, un personnel administratif et des règlements internes, des objectifs, des droits et des obligations.

 

Qu’en est-il des sommes collectées par le Fonds national de l’éducation de 2011 à 2025 ? Jesse Jean fournit quelques données dans son « Étude de l’aide internationale pour la réalisation de l’éducation pour tous en Haïti » (thèse de doctorat, Université Paris-Est Créteil Val de Marne, 13 janvier 2017). Dans cette étude Jesse Jean précise qu’« en 2013, soit deux ans après la création du Fonds national de l’éducationles montants collectés (…) sur les appels téléphoniques étaient évalués, d’après les chiffres indiqués par le Conseil national des télécommunications, à 58 066 400 dollars américains. [Et se fiant aux chiffres fournis par le CONATEL, l’auteur précise que] (…) les taxes prélevées sur les transferts d’argent entrants et sortants s’élevaient à plus de 45 238 095 dollars US » (Jesse Jean, op. cit., page 132). [Le souligné en italiques et gras est de RBO]

 

Retracer les flux financiers du Fonds national de l’éducation entre 2011 et 2025 est une entreprise ardue tant la gestion administrative et financière de cette institution de l’État est opaque et soumise aux puissants et fort complexes mécanismes de l’invisibilisation garants de l’efficience et de la pérennisation de la corruption au FNE. Et comme nous l’avons auparavant précisé, l’absence d’états financiers et d’audits des états financiers du FNE contribue amplement au système d’invisibilisation et de pérennisation de la corruption dans cette institution. En voici une illustration à l’aide des tableaux 1 et 2.

Les tableaux 1 et 2 sont une indication des sommes perçues sur les transferts privés internationaux par le Conseil national des télécommunications (CONATEL), pour la Banque de la république d’Haïti, entre 2011 et 2016 et de 2017 à 2018. Le CONATEL achemine ensuite ces sommes vers le Trésor public. Les tableaux 1 et 2 ne prennent pas en compte les sommes prélevées sur les appels téléphoniques en provenance de l’étranger car la recherche documentaire que nous avons menée pour rédiger le présent article ne nous a pas permis d’avoir accès à des documents officiels décrivant les opérations de retenues sur les appels téléphoniques.

TABLEAU 1 – Total des sommes investies dans les « axes d’intervention majeurs » du Fonds national de l’éducation selon les déclarations de son directeur général (2019-2024) + Ventilation des frais administratifs annuels

5 ANS (2019-2024)

GOURDES

DOLLAR US

MOY/ 5 ANS

 

GDES

$

$ US

programme spécial de gratuité de l’éducation

3 147 598 122

23 607 576

4 721 515

programme spécial de gratuité de l’éducation

3 147 598 122

23 607 576

4 721 515

rénovation des infrastructures

2 775 914 120

20 819 876

4 163 975

mobiliers scolaires

525 715 000

3 942 961

788 592

cantine scolaire

255 666 422

1 917 546

383 509

universités/ rech.

30 000 000

225 006

45 001

univ./bourses (1500)

285 500 000 sur 5 ans

2 141 304

428 261

subventions (229)

133 157 717

998 708

199 742

TOTAL  

7 153 551 381

652 977

730 595

 

 

 

 

par bourse (1500 bo.)                              

  190 333

1 428

286 *

par étudiant (229 ét.)              

581 475

4 361

872 *

Taux de conversion : 133 gdes/ 1 $ us. || l’astérisque * renvoie à une moyenne annuelle.

Frais administratifs annuels

salaire du dg

7 800 000

58 501

 

bureau  (7 pers.)

24 000 000

180 005

 

cabinet (17 pers.)

49 000 000

367 509

 

TOTAL

80 800 000

606 015

 

Source 1 : Déclaration du directeur général du FNE, point de presse du 31 janvier 2024, site officiel du Fonds national de l’éducation ; Source 2 : Hebdo 24, 1er avril 2024.

TABLEAU 2 – Fonds national de l’éducation / Banque de la République d’Haïti : frais perçus sur les transferts privés internationaux / 2011-2018

 

PÉRIODE

NOMBRE DE TRANSFERTS

FRAIS PERÇUS de 1,50 $ en milliers de dollars US

juillet 2011-juin 2012

7 431

11 146

juillet 2012-juin 2013

8 313

12 469

juillet 2013-juin 2014

8 745

13 117

juillet 2014-juin 2015

10 927

16 392

juillet 2015-juin 2016

12 198

18 297

juillet 2016-juin 2017

13 451

20 176

juillet 2017-juin 2018

16 062

24 093

TOTAL

77 127

115 690

Source Banque de la République d’HaïtiDirection financière - Service contrôle financierRapport mensuel des frais perçus sur les transferts privés internationaux versés au compte du Trésor publicÉtabli du 28 juillet 2011 au 12 septembre 2018.

 

Commentaire analytique / Le tableau 1 fournit un éclairage fort instructif sur le total des sommes investies dans les « axes d’intervention majeurs » du Fonds national de l’éducation, selon les déclarations de son directeur général. Ces données déclaratives, exposées par le directeur général du FNE, durant son point de presse le 31 janvier 2024, n’étaient pas accompagnées du moindre document officiel attestant leur véracité : ce constat est de première importance car toutes les recherches documentaires que nous avons menées, y compris sur le site officiel du Fonds national de l’éducation, n’ont pas permis de retracer les états financiers et encore moins les rapports d’audit comptable du FNE.

L’on observe, en examinant la « chaîne de camouflage » à l’œuvre au FNE, que l’on est en présence d’un système de gestion financière opaque, qui n’offre pas les instruments de compréhension des dépenses publiques qu’un organisme public prétend avoir effectuées pour remplir la mission de service public que lui confère la Loi du 17 août 2017. Les déclarations du directeur général du Fonds national de l’éducation ne permettent pas, non plus, de savoir, en référence à des documents officiels consultables, si l’institution a effectivement rempli sa mission, si les sommes injectées dans des programmes et des activités ont été dépensées avec rigueur, ou encore si des instances indépendantes ont émis des rapports de conformité à propos de telle ou telle réalisation. Par exemple, le directeur général du FNE a déclaré ingénument que son institution aurait investi 2 775 914 120 Gourdes sur 5 ans –soit 20 819 876 $ US--, dans la rénovation des infrastructures scolaires. Il aurait été utile de fournir des documents énumérant le nombre d’infrastructures scolaires rénovées, leur localisation géographique, le nombre d’élèves ayant bénéficié de ces rénovations ainsi que les rapports techniques émis par des firmes d’ingénierie attestant le respect de la conformité aux normes sismiques. Il aurait également été utile de savoir si un appel d’offres a été émis en vue du choix des firmes ayant réalisé la rénovation des infrastructures scolaires ainsi que les qualifications de ces firmes. Il aurait tout autant été utile de savoir si l’attribution des contrats à ces firmes a été effectuée de gré à gré. Ce qui, habituellement, ouvre la porte au favoritisme, au népotisme et à diverses formes de malversation.

Il en est de même des sommes injectées dans les cantines scolaires : combien d’élèves ce programme, que l’on dit d’envergure nationale, a-t-il permis de rejoindre ? A-t-il donné la priorité aux produits locaux de proximité et permis l’embauche d’une main-d’œuvre locale ? Et sur quels critères le FNE s’est-il basé pour attribuer 1 500 bourses scolaires de l’ordre de 286 $ US en moyenne annualisée sur 5 ans (Gourdes : 190 333 = 1 428 $ US) ? Dans un pays, qui compte environ 3 millions d’enfants en cours de scolarisation, comment expliquer que le FNE n’ait accordé que 286 $ US en moyenne annualisée pour 1 500 bourses scolaires au modeste montant de 190 333 Gourdes (1 428 $ US) ? 

En référence au scandale des détournements de fonds au PSUGO --programme lui aussi créé par le PHTK néoduvaliériste--, mais dénoncé par les enseignants et vilipendé dans un premier temps par l’ex-ministre de facto de l’éducation nationale Nesmy Manigat, qui, dans un second temps, l’a reconduit dès son retour à la direction du ministère de l’Éducation nationale en novembre 2022, quelles sont les données vérifiables relatives à ces 1 500 bourses scolaires ? S’agit-il de bourses scolaires zonbi, comme il y a eu au PSUGO, s’agit-il d’écoles zonbi, de directeurs d’écoles zonbi, de professeurs zonbi et des chèques zonbi ? NOTE --Sur la vaste entreprise de détournement de fonds qu’est le PSUGO voir notre article «  Le système éducatif à l’épreuve de malversations multiples au PSUGO », journal Le National, 24 mars 2022 ; voir également les articles « Le PSUGO, une menace à l’enseignement en Haïti ? (parties I, II et III) - Un processus d’affaiblissement du système éducatif »Ayiti kale je (Akj), AlterPresse, 16 juillet 2014 ; voir aussi sur le même site, « Le PSUGO, une catastrophe programmée » (parties I à IV) », 4 août 2016 ; voir enfin l’article fort bien documenté « Le PSUGO, une des plus grandes arnaques de l’histoire de l’éducation en Haïti », par Charles Tardieu, Port-au-Prince, 30 juin 2016].

Dans notre article du 24 mars 2022, publié en Haïti dans le journal Le National, « Le système éducatif à l’épreuve de malversations multiples au PSUGO », nous avons mentionné les liens qui existent entre le PSUGO et le Fonds national de l’éducation comme suit : « selon un rapport du ministère de l’Éducation acheminé le 22 décembre 2014 au journal Le Nouvelliste et qui présente, semble-t-il, « le bilan annuel des deux (…) exercices 2011-2012 et 2012-2013, le PSUGO est financé essentiellement grâce au Fonds national pour l’éducation (FNE), à hauteur de 1,9 milliard de gourdes, et du Trésor public, à hauteur de 800 millions de gourdes, pour un total de 2,7 milliards de Gourdes ».

Il est fort révélateur que deux institutions majeures du système éducatif national haïtien, le FNE et le PSUGO, soient pareillement et pour les mêmes motifs dénoncés par les enseignants, les syndicats d’enseignants et par des observateurs indépendants en raison de leur gestion financière opaque et de leurs mécanismes opaques d’attribution et d’exécution de projets.

La seconde partie du tableau 1 présente le montant total, par catégories, des « Frais administratifs annuels » du Fonds national de l’éducation. Ces frais administratifs, 80 800 000 Gourdes (soit 606 015 $ US) sont extrêmement élevés pour un organisme autonome rattaché à un ministère, celui de l’Éducation nationale. Mais ce qui interpelle avant tout l’observateur, c’est la pléthore du personnel en poste au bureau (7 personnes) et au cabinet (17 personnes) du FNE. Cette pléthore est en lien avec les vieilles et complexes pratiques de favoritisme et de népotisme, l’un des visages de la corruption dans l’Administration publique haïtienne. Habituellement, le favoritisme sert à « récompenser » ceux que l’on désigne par l’expression « ayant droit du système » et qui servent de courroie de transmission des opérations de détournement de fonds publics.

Le deuxième tableau, « Fonds national de l’éducation / Banque de la République d’Haïti : frais perçus sur les transferts privés internationaux / 2011-2018 », est lui aussi fort instructif 

Il atteste, d’une part, une nette augmentation, de juin 2012 à juin 2018, du nombre de transferts, soit 7 431 à 16 062. D’autre part, il atteste une nette augmentation de plus du double des frais perçus en milliers de dollars US, de juin 2012 à juin 2018, soit 11 146 à 24 093. Pareille augmentation se traduit par l’ample progression du montant total des frais perçus, qui passent de 11 146 à 115 690. En raison de la forte dégradation de la crise économique de 2018 à 2024, il est loisible de poser que, durant cette période, le volume de transferts d’argent vers Haïti a considérablement augmenté. Il en est résulté que les frais, perçus sur les transferts privés internationaux, ont augmenté de manière significative, passant, en toute bonne hypothèse indicative, de 24 093 à 48 000. Pareille augmentation est en lien direct avec le poids économique énorme des transferts de la diaspora haïtienne vers Haïti, comme l’atteste un document officiel de la Banque de la république d’Haïti, daté de novembre 2019 : « Transferts de la diaspora et taux de change réel : le cas d’Haïti ». Ainsi, « (…) les transferts sans contrepartie vers Haïti ont-ils presque décuplé entre 1998 et 2018, alors que leur poids par rapport au Produit intérieur brut (Pib) est passé de 8.8% à 32.5% sur la même période. Ils sont désormais, de loin, la principale source de devises du pays, soit 3.6 fois la valeur des exportations, 10 fois celle des flux d’aide au développement et 37 fois le montant des investissements directs étrangers ».

En amont de la rédaction du présent article, nous avons, plusieurs fois, procédé à la consultation méthodique du site officiel du Fonds national de l’éducation, afin de savoir si une éventuelle et récente mise à jour de la rubrique « Notre action » rassemblait des données pertinentes, relatives aux états financiers ainsi qu’à l’audit des états financiers du Fonds national de l’éducation. La rubrique « Notre action » comprend les sous-rubriques suivantes : « Financement de l’éducation », « Infrastructures », « Renforcement de capacités », « Subventions », « Cantine scolaire » et « Carte des interventions ». Lorsque l’usager, désireux d’être informé de leur contenu, clique sur l’intitulé de chacune de ces sous-rubriques, il obtient à l’écran, pour chacune de ces sous-rubriques, une page vide, comprenant uniquement les mentions suivantes : « Notre action », « Latest Posts », et « There are no posts ».

L’usager, désireux d’être informé du contenu de la rubrique curieusement nommée « Information » --qui comprend les sous-rubriques « Infolettre », « Mécanismes de financement », « Appui aux études » et « Financement de projet éducatif »--, lorsqu’il clique sur chacune de ces sous-rubriques, il obtient à l’écran une page-écran vide, comprenant uniquement la mention… « Transparence ». L’usager désireux d’être informé du contenu de la rubrique « Ressources » --qui comprend les sous-rubriques « Documents », « Rapports et publications » et « Liens utiles »--, lorsqu’il clique sur l’intitulé de chacune de ces sous-rubriques, il obtient une page-écran vide, comprenant uniquement la mention « Ressources ». Il n’a donc accès ni aux « Documents » ni aux « Rapports et publications ». Ce vide informatif, pour de si nombreuses rubriques du site officiel du Fonds national de l’éducation, n’est pas fortuit. Il correspond à une orientation stratégique majeure, celle de l’invisibilisation des données financières au cœur du dispositif de la corruption systémique du Fonds national de l’éducation.

L’on observe que plus « Madame mains propres », Sterline Civil, s’agite dans la presse et sur les réseaux sociaux, plus s’enracine l’invisibilisation de la corruption au Fonds national de l’éducation… 

 

Les récentes déclarations publiques de « Madame mains propres » relèvent du registre de l’affabulation, de l’enfumage, de la démagogie politicienne et de la manipulation idéologique : en cela, elles appartiennent au même corps d’idées véhiculées par les ex-ministres de l’Éducation nationale, les PHTKistes Pierre Josué Agénor Cadet et Nesmy Manigat. Car nous sommes en présence d’une structure opérationnelle bénéficiant de l’impunité et amplement performante : LE SYSTÈME FNE, le FNE raketè, le FNE piyajè, le FNE gran manjè, le FNE mégaloptère.

 

Précisons-le une fois de plus et en guise de conclusion : l’on observe que lors de ses récentes déclarations publiques, fallacieuses et démagogiques, Sterline Civil ne fournit aucun document officiel consultable à l’appui de son Saint-Évangile de la « transparence ». « Madame mains propres » ne fournit en effet

 

--aucun état financier du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 ;  

--aucun audit des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025 ;  

--aucun rapport de l’ULCC ou d’une institution telle que la Cour supérieure des comptes relatif aux hypothétiques états financiers et aux hypothétiques audits des états financiers du FNE de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025.

 

Sterline Civil se hisse sans états d’âme au sommet de la délinquance à cravate que cultivent en toute impunité les « bandits légaux » du PHTK néo-duvaliériste puisqu’elle ne respecte pas les obligations contenues dans la Loi du 17 août 2017 comme nous l’avons exposé plus haut dans le déroulé du présent article. Pour mémoire, l’on ne perdra pas de vue que le Décret du 17 mai 2005 « portant organisation de l’administration centrale de l’État » stipule, en son article 148, que le contrôle financier de toutes les administrations de l’État et des organismes autonomes est exercé par la Cour des comptes.

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  • Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

    ILS ONT COLONISE...

    Albè

    22/08/2025 - 10:45

    ...le MONDE ENTIER depuis 5 siècles (depuis Christophe Colomb) et maintenant que ce monde entier Lire la suite

  • Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

    "Tou", Où ai-je écrit...

    Frédéric C.

    22/08/2025 - 07:07

    ...que j’évoquais une "victimisation de gentils musulmans innocents"... Lire la suite

  • Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

    Vous évitez l'essentiel .

    tou

    21/08/2025 - 17:03

    En évoquant systématiquemnt la victimisation dont pâtiraient les gentils Musulmans innocents ,vou Lire la suite

  • Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

    Tou, l’Islamophobie est souvent...

    Frédéric C.

    21/08/2025 - 13:21

    ...la "feuille de vigne" de la haine des Maghrébins (c’est d’ailleurs en jouant là-dessus que pro Lire la suite

  • Retailleau : encore une honteuse sortie de piste raciste !

    Considérer...

    tou

    19/08/2025 - 19:55

    ...qu'une accompagnatrice musulmane de sortie scolaire ne doit pas être voilée n'est pas un acte Lire la suite