Pas découragé pour un sou après l'annulation par le Tribunal Administratif du vote de la CTM pour la "co-officialisation du créole" aux côtés du français, pas ébranlé par les assimilationnistes au sein de son propre parti, le PPM, qui ont rué dans les brancards par voie de "lettres ouvertes", le Président du Conseil Exécutif de la CTM, Serge Letchimy, persiste et signe dans son action en faveur du créole.
Comme on le voit dans le courrier ci-après adressé au personnel de la CTM, non seulement des formules créoles pour les courriers officiels sont proposés, mais également le bannissement d'expressions infantilisantes comme "Outremer". Vu la créolophobie généralisée en Martinique (désormais masquée face à l'énorme travail abattu depuis quatre décennies par les créolistes), on peut se demander si l'entêtement de Letchimy n'est pas suicidaire politiquement parlant. Car enfin, les indépendantistes ont été au pouvoir par deux fois (une fois à l'ex-Conseil régional et une fois à la CTM) et jamais ils n'ont levé le petit doigt en faveur du créole écrit. Car la seule chose qui compte dans le combat en faveur du créole, c'est l'écrit et non l'oral. Se contenter de faire leurs meetings, émissions-radio en créole (un mauvais créole en plus !) ou signer leurs communiqués par Mèsi an chay! Mèsi an pil !" comme l'ont toujours fait les indépendantistes de tous bords revient à se donner bonne conscience à peu de frais.
Le créole deviendra une langue écrite ou bien il disparaîtra. Point barre !
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
Commentaires
Je ne sais que penser de telles tirades.
Emile
10/06/2024 - 14:30
Je ne sais que penser de telles tirades.
Il faut honorer "notre langue", est-il dit. On comprend que notre langue n'est pas le français, mais le créole.
D'où vient le créole ?
Si l'on s'en rapporte à Wikipedia, c'est "la cohabitation linguistique des colons et des déportés africains mis en esclavage dans la Caraïbe, en Louisiane et dans l’océan Indien (qui) a donné naissance aux langues dites créoles".
Cette cohabitation linguistique, comment s'explique-t-elle ? Par le colonialisme européen dans les régions concernées.
Ainsi, le créole martiniquais est-il un résultat de la colonisation.
Rejeter le passé colonial de la Martinique devrait conduire à rejeter son créole.
S'il prenait envie à la France de rejeter son passé colonial romain, elle devrait rejeter le français, langue dite "romane".
La Martinique a une culture spécifique. Qu'il faille la valoriser et l'épanouir, c'est d'accord. Mais en quoi consiste exactement cette "culture" ? Quand on recense l'offre culturelle, on voit qu'elle se réfère constamment à la mémoire de l'esclavage, de la colonisation.
ANALPHABETISME
Albè
10/06/2024 - 18:27
Quand on lit certains commentaires sur ce site on est en droit de se demander si on n'a pas à faire à deux catégories de gens qui n'ont rien à faire de leur temps libre : 1) soit des incultes qui n'ont jamais lu Césaire, Fanon, Ménil, Glissant, Chamoiseau, Bernabé et tat d'autres ; 2) soit des enculés de provocateurs. Quand est-ce que les responsables de Fondas supprimeront cette rubrique "Commentaires" ? Ne se rendent-ils pas compte que des incultes et provocateurs cherchent à décrédibiliser leur site ?
Non, Émile, vous vous trompez...
Frédéric C.
11/06/2024 - 04:11
...l'"offre culturelle" ne se réduit pas à la colonisation et à l'esclavage colonial. En musique, écoutez Mario Canonge, Marius Cultier, les Coppet, Stellio, Mona, Dédé St-Prix, Henri Guedon, Malavoi, Fall Fret.: ils n'y font quasiment jamais allusion, ce n'est pas "plaintif" ou "victimaire". Lisez les essais de Césaire, de Ménil, de Glissant, ses romans de Glissant, les textes d'écrivains Mquais contemporains : c'est le plus souvent tourné vers l'avenir. Évidemment, comme l'histoire de la Mque moderne commence "dans les câles des bateaux négriers" (dixit Césaire) et que l'esclavage chosifiantva duré plus de 2 siècles, il est impossible d'en faire abstraction... Mais documentez-vous vraiment avant d'écrire des commentaires de cet acabit. L'"offre culturelle" Mquaise est bp plus large dans son objet que vous ne le croyez. Faites un effort, vous ne serez pas déçu de cette richesse culturelle.
TRADUITS DANS TOUTES LES LANGUES DU MONDE
Albè
11/06/2024 - 07:26
Pendant que certains abrutis se croient autorisés à critiquer "l'offre culturelle en Martinique" qu'ils jugent médiocre, nos grands auteurs (Césaire, Fanon, Zobel, Glissant, Placoly, Chamoiseau etc.) sont traduits en japonais, allemand, italien, espagnol, portugais, anglais etc... et sont étudiés dans les grandes universités du monde. Notre musique a le même écho partout, nos arts plastiques également. Pour un pays si petit c'est tout simplement admirable. Dommage qu'ils soit peuplé d'ânes qui jugent notre production culturelle médiocre ! Ils sont QUI d'ailleurs pour porter pareil jugement ?
Je regrette.
Emile
11/06/2024 - 09:29
Je regrette le dernier paragraphe de mon commentaire. Tel que je l'ai écrit, c'est une bêtise. Ses critiques sont amplement méritées.
Je le regrette aussi car il occulte les paragraphes précédents, qui exprimaient ce que je perçois comme un paradoxe : célébrer le créole et rejeter le passé colonial.
En effet, le créole martiniquais est un fruit du passé colonial de l'île, avec sa "cohabitation linguistique des colons et des déportés africains mis en esclavage".
La co-officialisation du créole, appelé "notre langue", tend à réduire le rôle du français, langue du colonisateur, au profit du créole. Le créole n'est pas la langue du colonisateur. Seuls l'utilisent les Antillais (Békés compris). Mais c'est la langue de la colonisation : sans passé colonial, pas de créole.
C'est ce qui différencie les Antilles françaises des autres ex-colonies. Celles-ci ont pu remettre en selle des langues préexistantes à la colonisation, comme l'Algérie qui prône le retour à l'arabe (et au berbère).
Mais un tel retour n'a pas de sens en Martinique. Après l'éradication des Kalinagos, les langues préexistantes à la colonisation ont disparu. Le créole est concomitant à la colonisation, initialement destiné aux échanges au sein des habitations.