Se rendant compte qu’ils ont une difficulté de plus en plus grande à étouffer le scandale de l’empoisonnement de notre peuple par les pesticides, les agents de la domination coloniale mènent une offensive massive de diversion en fabriquant le « scandale de l’éthéphon ».
Tout comme le pouvoir colonial et les profiteurs du système l’ont fait lors de la pandémie de Covid 19 pour imposer la politique qu’ils menaient au service des multinationales pharmaceutiques, ils manipulent l’information afin de développer des comportements irrationnels et nuisibles à l’intérêt de la population.
Le premier objectif de cette nouvelle provocation est de faire oublier la responsabilité des grands planteurs de banane dans l’empoisonnement conscient de notre peuple et de notre environnement par les pesticides ;
On aura remarqué la diligence avec laquelle, préfet et procureur, écornant la séparation des pouvoirs, sont montés au créneau pour annoncer enquêtes et sanctions ! Pendant ce temps, les annonces de non-lieux planent ; les crimes vieux de 40 ans restent impunis et sans réparations. Ce n’est certainement pas un hasard si des représentants d’empoisonneurs sont les premiers à avoir , cyniquement, publié un communiqué pour « condamner fermement ces pratiques illégales » révélées concernant l’utilisation de l’éthéphon.
Le deuxième objectif de l’offensive est de détourner la population de la consommation des produits locaux et de saboter les efforts menés pour avancer vers l’autosuffisance alimentaire.
La « banane jaune » est une base importante de notre alimentation. La pointer du doigt relève manifestement de la manipulation. Si l’intention n’était pas malsaine, on aurait porté à la connaissance du public, dès le départ, que l’éthéphon, le produit incriminé, est autorisé en Europe depuis le 1er Aout 2007, largement utilisé à travers le monde, sur un nombre excessivement important de cultures. IL s’agit d’un éthylène de synthèse utilisé pour accélérer la croissance et la coloration de beaucoup de fruits et légumes. Dans la propagande, on a insisté sur son utilisation pour l’ananas, renforçant ainsi les inquiétudes quant à la production martiniquaise, sans indiquer qu’il est utilisé pour les cerises, les pommes, les pêches, les raisins, les tomates, le blé , l’orge, le seigle, le tournesol, le maïs doux. Les consommateurs vont-ils boycotter tous ces produits importés comme certains le font pour la banane jaune ?
Va-t-on désormais interdire l’usage des fongicides et du chlore dans les bacs de lavage des hangars de bananeraies ? On sait que ces produits ont des effets désastreux sur la santé des travailleurs. Va-t-on mettre fin à l’utilisation de l’éthylène qui a cours dans toutes les mûrisseries de bananes en France avant mise sur le marché ?
Le troisième objectif de la provocation est de faire de nos frères Haïtiens des boucs émissaires et donc de détourner contre eux la colère populaire.
Ce n’est pas non plus un hasard si un ancien représentant du Front National a été le premier à monter au créneau pour les accuser d’être responsables du « scandale de l’éthéphon » ! S’il est vrai que des planteurs Haïtiens font usage de ce produits et d’engrais nocifs à une agriculture responsable, ils sont loin d’être les seuls ! Nous ne saurions accepter que la communauté haïtienne dans son ensemble soit stigmatisée sous un prétexte fallacieux.
Après la campagne honteuse menée par les empoisonneurs qui prétendaient que leur banane était « la plus vertueuse du monde », après la présentation d’un sondage truqué qui annonçait que la population martiniquaise les soutenait en grande majorité, après la campagne mensongère et méprisable claironnant que leur secteur allait créer des centaines d’emplois qualifiés, cette nouvelle offensive massive de désinformation vient prouver les intentions malfaisantes du pouvoir colonial et des empoisonneurs qu’il protège.
Nous devons absolument éviter de tomber dans le piège qui nous est tendu !
Le CNCP invite tous les Martiniquais et toutes les Martiniquaise à faire échec à la manœuvre !
Privilégions la consommation des produits locaux et détournons-nous des produits importés, loin d’être plus sains que les nôtres et qui accentuent notre dépendance alimentaire.
Combattons résolument toute forme de xénophobie à l’égard de nos frères et sœurs de la Caraïbe. L’intégration dans notre environnement naturel et une fraternelle solidarité entre les peuples caribéens sont des conditions indispensables à la construction d’un meilleur avenir pour notre pays.
Menons la lutte pour la pratique d’une agriculture saine, débarrassée de tout produit chimique dangereux pour la santé et l’environnement. C’est l’agriculture productiviste promue par des gouvernements au service de multinationales pourvoyeuses de produits chimiques, que nous devons combattre. Ce sont les normes et les autorisations de complaisance de l’Union Européenne que nous devons dénoncer.
C’est , surtout, l’impulsion d’activités alternatives et coopératives dans le secteur de l’agriculture qui nous donneront les moyens d’atteindre nos objectifs d’émancipation et de bien-être..
Pour le CNCP
Le Président Jean ABAUL
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
Commentaires
Logiciel
OuiNon
03/09/2022 - 14:03
Les services du préfet l’informent que des planteurs utilisent sur la banane jaune un pesticide interdit pour ce fruit : l’étéphon. Bien sûr, le préfet est au courant du scandale du chlordécone. Il n’a pas envie de se coltiner une nouvelle affaire de ce genre. Il informe donc la justice.
A ce moment, le CNCP accuse le préfet de vouloir faire oublier le chlordécone. Cependant, en soulevant une nouvelle affaire de pesticide sur la banane, c’est tout le contraire qui se passe. On se dit : "Encore !", en se remémorant le chlordécone !
A noter que si le préfet n’avait pas réagi, le CNCP le lui aurait reproché de même. "Un pesticide interdit est utilisé, le préfet ne dit rien, etc…", je vous laisse imaginer la suite (c’est facile).
Le CNCP dit que le préfet fait du battage autour de l’étéphon pour saboter les efforts en faveur de l’autosuffisance alimentaire. En effet : "la banane jaune est une base importante de notre alimentation", dit-il. Sur ce site, le 29 août, un article prétendait pourtant le contraire, concluant : "En clair, les Martiniquais ne bouffent pas des bananes tous les jours". En fait, sans les statistiques correspondantes, tout ce qu’on écrit ainsi n’est pas probant.
Il reste que le CNCP soulève la question de la consommation de la banane jaune. En effet, certains pesticides contaminent le fruit, ce qui pose la question de la consommation de celui-ci. Apparemment, ce serait donc le cas de l’étéphon ? Si c’est vrai et s’il est vrai aussi que "la banane jaune est une base importante de notre alimentation", n’est-il pas d’autant plus judicieux d’informer sur l’usage le concernant d’un pesticide interdit ?
On notera que tous les pesticides ne contaminent pas le fruit. C’est le cas du chlordécone, qui ne monte pas dans le bananier, épargnant les bananes. On peut bouffer des bananes dessert tous les jours, sans risquer le cancer de la prostate.
Enfin, le CNCP met en doute la dangerosité de l’étéphon car utilisé sur d’autres productions. Moi, je n’en sais rien. Je sais qu’il y a des médicaments bons pour l’adulte mais pas pour l’enfant et non plus pour la femme enceinte, par exemple. Mais qu’importe : si l’étéphon n’est pas mauvais pour la banane jaune, la logique serait de demander d’urgence son autorisation. Dans le passé, la profession bananière a bien demandé l’autorisation du chlordécone… Alors, pourquoi pas ?
P.S. : Je n’évoque pas la possibilité de s’abstenir d’utiliser des produits interdits, ce qui manifestement n'entre pas dans le logiciel de beaucoup de monde.