L'ancienne mandature à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) avait déjà lancé un concours pour un drapeau et un hymne martiniquais. Avec le peu de succès que l'on sait ! Certes, il avait servi à accueillir sur le tarmac de l'aéroport du Lamentin une délégation de médecins cubains venus nous prêter main-forte en pleine épidémie de covid ainsi que lors d'une réunion de l'OECS (Organisation des Etats de la Caraïbe Sud), mais la population s'en était désintéressée, certains s'en moquant même sur les réseaux sociaux, le qualifiant de "drapeau au lambi" avec toutes les connotations que comporte ce mot en créole. Quant à l'hymne choisi, qui l'a jamais entendu vraiment ?
En fait, le problème réside dans l'ambigüité du terme "drapeau" car officiellement__et c'est ce que fait à nouveau l'actuelle mandature avec ce deuxième concours__on prétend qu'il s'agit d'un simple "emblème" permettant à nos délégations sportives et culturelles d'afficher leur spécificité lors des matches ou des concerts lorsqu'elles sont en déplacement hors de la Martinique. Donc, si l'on comprend bien, celles-ci, soudainement, ne seraient plus "françaises" alors même qu'en passant la douane à Barbade, à Cuba ou au Canada, nos artistes et sportifs présentent bel et bien un passeport franco-européen. Résumons : 1) entrée dans le pays étranger ; passeport franco-européen ; 2) remise de médailles ou d'oscars dans le pays étranger : drapeau et hymne martiniquais.
Bipolarité ? Schizophrénie ? Compère-lapinisme ?
Un peu des trois, mais surtout nationalisme de pacotille. Quand nos politiques, nos intellectuels, nos décideurs, nos artistes etc... cesseront-ils de flatter le nombrilisme inconséquent de beaucoup, de trop de Martiniquais ? Car les mêmes qui braillent pour réclamer hymne et drapeau "bò kay" soutiennent mordicus l'équipe de France de football qui joue actuellement au Qatar ! Et pourquoi ? Parce qu'elle est majoritairement composée de Noirs. Sauf que ces derniers sont des joueurs français fiers de représenter la France et qui chantent "La Marseillaise" avant les matches. Là, on se mord carrément la queue ! Résumons : 1) je veux que mon équipe ait son propre drapeau martiniquais ; 2) je soutiens l'équipe de France parce qu'elle compte très peu de Blancs.
A la bipolarité, à la schizophrénie et au compère-lapinisme vient donc s'ajouter le noirisme pour faire une sorte de migan qui, en réalité, n'est que la traduction de l'impasse totale dans laquelle se trouve la Martinique.
J'ai le plus grand mal à comprendre l'attitude de la droite assimilationniste à l'égard du RPCRAC Lire la suite
...OUVERT. Tel devrait être le nouveau nom de la Martinique !
Lire la suiteIl y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
Commentaires
Tout à fait !...
Jean NEMAR
03/12/2022 - 12:44
Absolument d'accord ! En d'autres termes, et au-delà des "inclinations" politiques des uns et des autres, et des "partis" éponymes, ce n'est rien moins que du FOUTAGE de GUEULE, et dans les grandes largeurs.
S'agissant de la "Marseillaise", je soutiens que NOUS ne devons NOUS sentir nulle obligation de la "chanter", lors des cérémonies, notamment sportives, Ni que quelque "journaleux" que ce soit ou politicard (e) de mes deux, en fasse grief à tel ou tel, pour ne pas l'avoir entonnée : une attitude de "recueillement", de "respect", à cet instant là, me parait largement suffisante...
POURQUOI ?
Parce que la "Marseillaise" est par essence, un chant guerrier...délivrant une fausse impression de force aux français (je veux dire les français blancs), alors qu'ils ne sont que des lâches, ayant littéralement abdiqué en 39/40, lors de la "visite" du petit moustachu de Berlin : 40 millions d'habitants, et en dehors d'une poignée de Résistants, 40 millions de collabos...la "Marseillaise" existait déjà, me semble t-il...non ?
Cette impression de "force" qui n'est rien d'autre qu'une fausse impression de "force collective", transforme le "collabo" (ou son descendant) en "citoyen impétueux, courageux, téméraire et conquérant"...ce qu'il n'est pas (sauf à tomber à 50 contre 1)...le temps d'un hymne national.
Par ailleurs, un chant aux accents guerriers, alors que tous les dirigenats, notamment les nôtres, locaux ou nationaux, n'ont de cesse de protester de leurs ambitions pour la paix dans le monde : chacun aura noté la contradiction, si ce n'est l'hypocrisie !
Voici pour la "Marseillaise".
Alors je propose, hymne national pour hymne national, que l'on remplace la "Marseillaise" par "Le chant des partisans" : un chant qui vous prend littéralement aux tripes, vous met face à vous -même, dans un instant total et singulier de vérité personnelle, et vous permet d'évaluer votre COURAGE INDIVIDUEL, votre niveau d'HÉROÏSME RÉEL... Un chant d'authentique RÉVÉLATION à SOI...
Mais l'on peut douter, raisonnablement, que nos dépités 25% "sautent" sur une telle proposition...ces doucineurs-jouisseurs du système qu'ils prétendent "combattre"...
S'agissant de nos politicards à la mode de chez nous et du moment, je propose un référendum réduisant le nombre de mandatures à UNE par dépité. Point-trait, et au suivant !
A bas la "Marseillaise", et VIVE le "CHANT des PARTISANS" !
Concours
OuiNon
03/12/2022 - 14:55
La plupart des régions françaises ont un drapeau, un emblème, un logo, peu importe. Tout le monde connaît le drapeau breton et le drapeau corse. Les écussons de la gendarmerie dans ces provinces en reprennent les motifs (mouchetures d'hermine et tête de Maure).
Le drapeau aux quatre serpents de la Martinique était également connu. L'écusson de la gendarmerie le reproduisait. Son emploi dans telle ou telle circonstance se faisait sans souci. Mais l'on s'est avisé qu'il était devenu inacceptable. Qu'à cela ne tienne : il suffisait d'en changer !
Mais si le rejet du drapeau aux quatre serpents a été bien orchestré, il n'en est pas de même de son remplacement. Ainsi, l'Etat a-t-il supprimé sans barguigner l'écusson aux quatre serpents des gendarmes mais sans savoir par quoi il pourrait bien le remplacer. La gendarmerie en Martinique s'est donc concocté un écusson, sans serpents, mais aussi sans corrélation avec une représentation consensuelle de l'île que les Martiniquais peinent à faire émerger.
Certains veulent imposer leur drapeau RVN. La CTM a organisé une consultation, après appel à propositions. Il en est sorti le drapeau au lambi, finalement annulé pour vice de forme.
Une nouvelle opération est lancée par la CTM, dont bien peu connaissent les modalités. Avant même que les nouveaux projets soient présentés, le président du comité exécutif a déclaré qu'il ferait tout pour que soit adopté le drapeau RVN !
Cette déclaration liminaire d'une partialité stupéfiante a de quoi décourager les porteurs de projets. La question se pose aussi de savoir si quelqu'un proposera le drapeau RVN. Et qui ?Ses partisans, qui prétendent qu'il va de soi, se prêteront-ils au concours du président de Plateau Roy ?
Nationalisme de pacotille, négrisme? Chant des Partisans? Hum...
Frédéric C.
03/12/2022 - 21:53
N'étant pas psychiatre, je me garderais bien de parler de schizophrénie ou de bipolarité concernant mes compatriotes. Même si, en effet on peut noter pas mal d'incohérences dans les comportements individuels et collectifs. Les deux dernières années sont riches d'exemples. Et par exemple... oui, en effet, c'est choquant, les gens qui se disent "patriotes mquais", "militants culturels mquais" (y compris dans le Bèlè) et soutiennent l'équipe de France au "motif" qu'on y trouve beaucoup de Noirs. Mais si ce n'était pas ce "motif" il y en aurait sûrement un autre. Mais si çà se trouve, beaucoup de ces militants culturels ont "lâché " depuis longtemps la dimension politique du problème, et se "réfugient" dans le bèlè , et donc ne se mouillent pas publiquement et explicitement sur les questions d'évolution politique (et notamment statutaire) de la Martinique. Le "culturel" fonctionne alors en vase clos, sans débouché politique. Et bien sûr, aujourd'hui , beaucoup de "jeunes" pratiquant du bèlè ignorent tout de son entrée "En-Ville" à la fin des années 60, des luttes et travaux de l'AGEM d'alors, de Franck Hubert, des groupes indépendantistes des 1960's et 1970's qui liaient le politique et le bèlè comme arme de révolte contre le système colonial. Ces mêmes "jeunes" d'aujourd'hui s'accomodent du statut actuel qui leur permet à la fois de pratiquer le bèlè autant qu'il le veulent, tout en ayant un niveau de vie sinon consumériste, du moins relativement confortable par rapport à la plupart des pays voisins. Et tant pis pour la dignité collective!! Comme disait Raymond OCCOLIER après avoir adhéré au P.S. en 1981, le mot d'ordre est "Identité Mquaise, nationalité française"... La question de l'HYMNE NATIONAL est plus complexe. Le "Chant des Partisans" a effectivement quelque chose de beau. Le passage "Ami si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place" prône la solidarité dans la guerre de partisans. Et cela fait songer au passage final du "Message à la Tricontinentale" de Che Cuevara en 1967: "Qu’importe où nous surprendra la mort ; qu’elle soit la bienvenue pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu’une main se tende pour empoigner nos armes, et que d’autres hommes se lèvent pour entonner les chants funèbres dans le crépitement des mitrailleuses et des nouveaux cris de guerre et de victoire"... Mais, Jean Némar, le "CP" a AUSSI des accents guerriers. Le passage ci-dessus, mais aussi le 1er couplet s'achève par: "Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes". C'est donc AUSSI un chant guerrier, fût-ce une guerre de partisans... Mais SURTOUT: QU'EST-CE QUE "LE C.PARTISANS" AURAIT DE MARTINIQUAIS, au sens "national" du terme ? ABSOLUMENT RIEN! Au contraire... C'est un chant français, explicitement français, dont les paroles sont de J.Kessel et M.Druon (un sacré réactionnaire, donc). Il n'évoque absolument pas nos mornes, nos rivières, la Pelée, l'oppression et les luttes qui ont "jalonné" l'histoire de la Martinique. Ce serait donc une logique purement assimilationniste et "néo-départementaliste" et antinationale qui guiderait la revendication du "C.P." comme hymne "national" mquais. On se fond dans un ensemble plus vaste, on s'y dilue, on s'y dissout (même pas une émulsion!). C'est le contraire d'un hymne national! En plus, il est douteux que la libération nationale de la Mque se fasse par les armes, donc je ne vois pas trop ce qu'un chant guerrier viendrait faire là...