Rarement formule mathématique a explosé aussi bruyamment à la face du monde ! Je veux parler de la recette de calcul des fameux tariffs, les taxes douanières décidées par Donald Trump dans sa guerre commerciale contre le monde entier. À leur annonce, personne ne comprenait d’où venaient ces incroyables taux de douane « réciproques », grimpant jusqu’à 46 % et 47 % (Vietnam, Madagascar) ou même 50 % (Lesotho), censés tenir compte de toutes les distorsions de concurrence imaginables — taxes, divergences de réglementation, etc.
Mais le mystère fut vite dissipé et la formule de la Maison-Blanche éclaira le monde :
Delta taui = (xi – mi)÷(epsilon x phi x mi)
Ça semble plutôt simple pour de si grands accomplissements… mais c’est encore plus simple que ça ! D’abord i est simplement le numéro du pays concerné (par exemple le Lesotho). Ensuite x et m sont les quantités exportées et importées (en $), donc le numérateur est l’excédent commercial des USA avec le pays concerné (bon, ils ont choisi le mauvais signe, en fait ils veulent parler du déficit commercial). Puis epsilon et phi sont ce que les économistes nomment des élasticités et les mathématiciens des dérivées : des tendances de variation infinitésimale – tendance du consommateur à se détourner du produit plus cher car taxé, tendance du vendeur à baisser le prix pour rester compétitif malgré la taxe. Certes, c’est étrange d’utiliser ces coefficients pour un choc qui n’aura rien d’infinitésimal, mais de toute façon l’équipe Trump a fixé, un peu arbitrairement, l’un à 4 et l’autre à 1/4, de sorte qu’en fait epsilon x phi = 1 !
Et voici donc la formule dans sa simple nudité : tarif douanier = (déficit commercial) / (quantité importée). Autrement dit, c’est juste le taux qui, appliqué aux importations, permet de rembourser exactement le déficit commercial. Ah, et Trump accorde un « gentil » discount de 50 % sur le résultat final (mais se rattrape bien avec une taxe de 10 % pour les pays avec lesquels il y a excédent commercial).
De ce calcul Paul Krugman, prix Nobel d’économie (libéral modéré, néo-keynésien) a dit que la stupidité des formules présidentielles était encore plus effrayante que les taxes elles-mêmes. Mais comme toutes les formules d’économie, celle de Trump révèle un choix de valeurs. Dedans il n’y a ni valeur du travail, ni exigence sociale ou environnementale, ni liens avec des pays, rien : juste le vide, la volonté de rétablir l’équilibre commercial de force, sans aucune idéologie sous-jacente. Et qui sait où cela nous mènera ! La macro-économie est notoirement pleine d’imprédictible, ajoutons-y l’imprédictibilité de Trump.
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