Chacun se souvient qu'il y a deux mois, les Australiens avaient refusé par référendum l'inscription du nom des Aborigènes comme "Peuple autochtone" dans la constitution du pays. Pourtant ces derniers y vivent depuis...40.000 ans.
60% des 26 millions d'Australiens avaient voté "NON" alors même que les organisations aborigènes ne réclamaient ni réparations financières ni restitutions des terres volées par les colons anglais qui avaient débarqué dans le pays seulement au 19è siècle. Ce vote pour le moins scandaleux n'a suscité aucun émoi chez les grandes âmes d'Europe et d'Amérique du Nord toujours promptes à dispenser des leçons de "Droits de l'Homme" à l'humanité entière. Que les quelques 980.000 Aborigènes, rescapés des massacres commis par les colons blancs depuis deux siècles, se la ferment ! Rien à foutre.
Or, voici qu'aujourd'hui, la même Australie vole au secours d'un minuscule archipel de Tuvalu, situé en plein Océan pacifique, qui se trouve menacé par la montée des eaux à cause du réchauffement climatique. Elle offre "l'asile climatique" aux 11.000 Tuvalais ! Deux des sept atolls composant leur pays ont déjà été submergés et à l'horizon 2050, ce sera le cas de la totalité d'entre eux et donc la disparition programmée de ce peuple. Or, voici que dans un élan de générosité sans précédent, l'Australie vole au secours de ce dernier. Il pourra s'installer en Australie, y travailler et y vivre définitivement.
Sauf qu'il y a un hic dans tout cela ! Deux hic plus exactement :
. Le premier est que l'Australie, grosse consommatrice de charbon et de pétrole, est co-responsable, tout comme les autres pays dits "développés", du réchauffement climatique qui, entre autres catastrophes, provoque l'élévation du niveau des océans et donc la submersion des îles à travers le monde, y compris dans la Caraïbe comme l'a dénoncé à la tribune de l'ONU, la Première Ministre de la Barbade, Mia Motley. L'Australie a donc des comptes à rendre à l'archipel des Tuvalu. Son geste d'accueil envers les Tuvalais ne relève donc d'aucune générosité comme elle le prétend mais de l'obligation morale.
. Le deuxième est que l'Australie refuse de reconnaître les droits les plus élémentaires de son presque million d'autochtones, les Aborigènes, mais ouvre les bras à la modeste population d'un peu plus de dix-mille âmes que compte Tuvalu. Or, dix-mille personnes seront vite diluées au fil du temps dans les 26 millions d'Australiens.
On est sidéré ces temps-ci, depuis la nouvelle guerre israélo-palestinienne en cours, par la manière avec laquelle les Occidentaux prennent les peuples du Sud pour de fieffés imbéciles. Jusque-là, le langage se faisait feutré, masqué, mais depuis le 7 octobre, les digues ont sauté. Tout peut être dit désormais, notamment sur les plateaux-télé, sans que cela provoque la moindre réaction. Plus c'est gros, plus ça marche, semble-t-il : "Les Arabes sont des barbares, des animaux !", "Les Pakistanais sont des primitifs", "Les migrants africains sont des envahisseurs" etc...etc...
Mais sachez que vous vous trompez, messieurs-dames : nous savons très bien que ce qui arrive aux Tuvalais, aux Aborigènes et aux Palestiniens relève d'une seule et même cause. Celle-ci : le suprématisme (capitaliste) occidental...
NB. La photo qui illustre le présent article est celle du Premier Ministre de Tuvalu tenant une conférence de presse pour alerter l'opinion mondiale sur la prochaine disparition de son pays...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite