Immigration au Royaume-Uni: un nouveau rapport ravive les blessures du scandale Windrush

Les affaires liées au contrôle de l’immigration sont légion au Royaume-Uni, et une affaire qui avait fait la Une des journaux il y a quatre ans ressurgit après la publication ce lundi 17 avril d’un nouveau rapport confidentiel de l'ONG Human Rights Watch, qui pointe les atrocités du scandale Windrush à l’encontre d’immigrés antillais. 

l y a un peu plus de quatre ans, sous le gouvernement de Theresa May, le scandale Windrush avait révélé que le gouvernement britannique tenait des objectifs chiffrés pour expulser des personnes en situation irrégulière. Mais pour comprendre l’amplitude du désastre, il faut expliquer quelle est la communauté touchée par l’affaire Windrush, qui tire son nom de l'Empire Windrush, le bateau qui a amené des milliers d’immigrés au Royaume-Uni en provenance des Caraïbes, notamment de Jamaïque, juste après la Seconde guerre mondiale pour aider à reconstruire le pays. D’où leur nom de « génération Windrush ».

Des excuses embarrassées 

C’était alors le symbole du multiculturalisme à l’anglaise. Détail important : à l’époque, le gouvernement ne jugeait pas utile de régulariser ces immigrants. En 75 ans, ces familles se sont établies légalement au Royaume-Uni, ont travaillé, payé leurs impôts. Or, depuis quelques années, la politique est de les expulser, de les renvoyer dans « leur » pays, où ils n’ont pour la plupart jamais mis ou remis les pieds.

Il y a quatre ans, la Première ministre Theresa May s’était excusée de cette politique, tandis qu’Amber Rudd, la ministre de l’Intérieur, s’embourbait à expliquer pourquoi ces 550 000 immigrés qu’on était allé chercher étaient tout d’un coup en situation irrégulière. Entre-temps, il a été question d’en indemniser une partie.

Le nouveau rapport de Human Rights Watch met en évidence les zones d’ombre au sujet des indemnisations 

Ce que l’enquête menée par Human Rights Watch révèle, c’est un « système d’indemnisation hostile ». Déjà, on demande aux victimes de fournir des preuves tellement abracadabrantes que la plupart sont exclues d’office du protocole. Les décisions sont arbitraires et en cas de refus, il n’y a pas de recours pour faire appel. En janvier, sur 11 500 personnes éligibles, seulement 12,8% avaient été indemnisées. Aujourd’hui, le gouvernement britannique est sommé de garantir un programme transparent et équitable.

Le rapport souligne enfin qu’au-delà de la question de l'indemnisation, ce nouveau scandale de Windrush est encore exemple de « racisme institutionnalisé », à un moment où le Royaume-Uni est particulièrement confronté aux conséquences de son passé colonial et esclavagiste.

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Commentaires récents

  • 59 députés français (sur les... 577) votent une résolution sur la dette imposée à Haïti

    Parfaitement exact

    MARTIN T@M@R

    13/06/2025 - 16:03

    Et en plus, les mêmes qui sont censés savoir qu'il faut actuellement se débattre dans un gouffre Lire la suite

  • Dépité lapo-lonyon !

    Sandec

    MARTIN T@M@R

    13/06/2025 - 15:38

    C'est vrai que ça contraste avec certaines situations rencontrées par ailleurs.

    Lire la suite
  • Ces barbares n'ont pas honte d'arrêter des enfants !

    POURQUOI "BARBARES" ?

    Albè

    13/06/2025 - 09:05

    Les Occidentaux (Européens + Etasuniens) ont TOUJOURS agi de la sorte avec les Amérindiens, les N Lire la suite

  • Elle est simplement revenue dans le pays où elle est née et dont ses parents furent expulsés en 1948 !

    Rima Hassan et les autres personnes qui étaient....

    Frédéric C.

    12/06/2025 - 11:49

    ...à bord de la "Flottille de la Liberté", doit-on les qualifier d’"ACTIVISTES" ou de "MILITANTS" Lire la suite

  • LE GENOCIDE A GAZA ET L’HYPOCRISIE MONDIALE

    Cet article est convainquant, recadre bien les choses...

    Frédéric C.

    10/06/2025 - 18:32

    ...une nuance seulement. Parler d’"hypocrisie mondiale", n’est-ce pas exagéré voire erroné? Lire la suite