La famille d'Agnès Rogliano-Desideri a été la cible de plusieurs internautes après la publication d'un article sur l'adoption de leur fils Antoine, né au Congo-Brazzaville. Malgré une vague de haine sur les réseaux sociaux, la mère de famille se dit particulièrement touchée par les nombreux messages de soutien.
"Des messages abjects."
Mardi 25 novembre, Corse Matin publie un article sur l'adoption en Corse et met en photo principale Agnès Rogliano-Desideri et son fils Antoine, né au Congo-Brazzaville. Si le dossier du quotidien s'attarde sur la complexité du système d'adoption sur l'île, certains internautes se focalisent sur la couleur de peau du lycéen. Sur les réseaux sociaux, les remarques racistes affluent et prennent directement pour cible l'adolescent de 16 ans et sa famille. "Je m'attendais à des réactions virulentes mais pas à ce point, confie la maman. J'ai vu des messages horribles, dont plusieurs à caractères sexuels."
Face à cette vague de haine, la famille d'Agnès Rogliano-Desideri a été partagée entre douleur et incompréhension. "La première chose qu'Antoine m'a dite, c'est 'je ne comprends pas', raconte la Bastiaise. Dans son quotidien, il n'a jamais été pris à partie pour sa couleur de peau. Au foot, au catéchisme, au conservatoire ou au lycée, mon fils a pu vivre normalement, sans faire face au racisme. Nous l'avons toujours averti et rassuré ce qui lui permet aujourd'hui de prendre du recul sur tout ça."
Parmi les commentaires, si certains sont explicitement haineux, d'autres questionnent le choix d'Agnès Rogliano-Desideri et de son mari d'adopter un enfant né sur le continent africain et non en France. Des reproches qui exaspèrent la mère de famille : en tant que présidente de la branche corse d'Enfance & familles d'adoption (EFA2B), la Bastiaise relève le "manque de connaissance de beaucoup sur le système d'adoption. Très peu d'enfants français sont adoptables, explique Agnès Rogliano-Desideri. Beaucoup d’enfants placés devraient, selon moi, le devenir dans leur intérêt supérieur mais le fait est, qu’actuellement, ils ne le sont pas." Dans les rares cas où l'adoption est possible, les démarches durent en moyenne 4 à 5 ans pour arriver à terme, informe l'Aide Sociale à l'Enfance.
Ce n'est pas la première fois que la famille est la cible d'attaques racistes. En 2014, Antoine, alors petit garçon, est pris en photo lors de l'anniversaire de la naissance de Pasquale Paoli dans les bras Gilles Simeoni. Paré d'un bandeau blanc pour représenter la bandera, il fait l'objet d'une controverse sur les réseaux sociaux, certains évoquant "le grand remplacement" tandis que d'autres accusent le nouveau maire de Bastia d'orchestrer "coup médiatique".
Onze ans plus tard, le président du conseil exécutif de Corse a appelé personnellement Agnès Rogliano-Desideri pour lui apporter son soutien. Jeudi 27 novembre, au début de la session de l'Assemblée de Corse, c'est sa présidente, Marie-Antoinette Maupertuis, qui a pris la défense de la famille : "Zéro tolérance pour les dérives abjectes sur les réseaux sociaux. Ùn si pò lascià fà è lascià dì parullace simule".
"Nous avons reçu beaucoup de soutien, de la part d'amis, d'inconnus mais aussi de personnalités publiques", se réjouit la maman. Cela nous a vraiment fait chaud au cœur, il y avait très peu d'anonymes contrairement à ceux qui ont vomi leur haine sur internet. Ce flot de messages d'amitié est un parfait contre-feu au racisme et a l'horreur." Les membres de son foyer ont, pour l'occasion, tenu à remercier toutes les personnes qui ont exprimé leur soutien.
Antoine rejoint sa famille en 2013, à l'âge de 4 ans. • © Rita Scaglia / Laura Desideri / X
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