Le Rassemblement national a placé sept candidats au second tour des élections législatives anticipées. Cette situation inédite est provoquée par un raz-de-marée de suffrages en faveur de la formation politique d'extrême droite qui compte plus de 81.000 voix. Du fait de la division de la gauche au premier tour, le RN sort en tête, mais ses électeurs sont bien moins nombreux que ceux des forces progressistes.
Les électeurs réunionnais ont pour la première fois qualifié des candidats de l’extrême droite au second tour d’une élection locale. Le RN réalise des scores très importants depuis 2017 lors des scrutins nationaux, mais ses représentants locaux avaient jusqu’alors que très difficilement atteint la barre des 10%. Mais l’étiquette Rassemblement national a suffi à pousser des individus, qui pour certains ne connaissaient pas le programme de leur parti, à une position qui pourrait les mener à siéger à l’Assemblée nationale.
Le RN obtient plus de 10 millions de voix au niveau national dont un peu plus de 81.000 à La Réunion. Les sept circonscriptions verront donc des candidats d’extrême droite se battre pour devenir députés.
Pas le même raz-de-marée qu’au niveau national
Le taux de participation au premier tout des élections législatives est très important sur la France entière et les 66,71%. C’est la plus forte mobilisation depuis plus de 20 ans sur ce scrutin national. La ruée vers les bureaux de vote n’a pas profité qu’à l’extrême droite. Le Nouveau Front populaire progresse aussi comparé à 2022. Le vrai perdant est le parti présidentiel qui chute d’environ cinq points en deux ans et se retrouve distancé sur toute la France : RN (29,25%), NFP (27,99%) et ENS (20,04%).
Les électeurs réunionnais ont, eux aussi, été bien plus nombreux à glisser leur bulletin dans l’urne, ce dimanche. Mais les abstentionnistes restent majoritaires avec seulement 45,54% de votants lors de ce premier tour. La montée du Rassemblement national est donc plus relative à La Réunion où le scrutin a encore une fois montré avant tout un rejet de la politique d’Emmanuel Macron qui n’avait présenté qu’une seule candidate sur les sept circonscription. Deux blocs s’affrontent au second tour : le RN et la gauche.
Le RN réalise un score historique à La Réunion, porté par une vague nationale dont les remous se font ressentir à plus de 10.000 kilomètres. Le Rassemblement national obtient 81.000 voix, mais a aussi profité lors de ce premier tour d’une division à gauche sur quatre des sept circonscriptions. Les deux plateformes progressistes, celle d’Ericka Bareigts et celle d’Huguette Bello comptabilisent en fait près de 110.000 suffrages.
Union de la gauche au second tour
Les plateformes de gauche ne devraient former qu’une pour faire barrage au Rassemblement national lors du second tour des élections législatives. Le camp Bareigts a déjà affiché son soutien à l’ensemble des candidats progressistes en duel contre le RN au second tour. Philippe Naillet, seul représentant de la Plateforme réunionnaise au scrutin à venir, avait lui déjà obtenu l’étiquette de l’Union de la gauche au premier tour.
Alexis Chaussalet (3e), Emeline K/Bidi (4e), Jean-Hugues Ratenon (5e) et Frédéric Maillot (6e) seront donc cette fois soutenus par les deux camps de la gauche réunionnaise. Une alliance qui sera déterminante ce dimanche, notamment pour Alexis Chaussalet, seul candidat de la gauche en ballottage défavorable face à Joseph Rivière (RN).
Un ou plusieurs députés RN de La Réunion ?
Même si la gauche comptabilise le plus grand nombre de voix sur toute l’île, c’est bien le RN qui domine dans la troisième circonscription qui comprend Le Tampon, l’Entre-Deux et une partie de Saint-Louis. Il ne faut pas oublier que le dissident Didier Hoareau a aussi privé le candidat officiel du Rassemblement national d’un peu plus de 2.000 voix.
Joseph Rivière sort largement en tête avec 31,56%. Alexis Chaussalet, qui n’a pas passé la barre des 12,5% de votes des inscrits a été repêché pour participer au duel. Il totalise 23,8% des voix, dont près de 8 points de retard. Le dissident socialiste, Jean-Jacques Vlody, n’a obtenu que 2.121 voix, ce qui représente un réservoir limité de suffrages potentiels au second tour. Le candidat du Nouveau Front populaire ne pourra pas non plus compter sur le soutien républicain de Nathalie Bassire. La députée sortante a déclaré qu’elle ne donnerait aucune consigne de vote. L’ancien délégué départemental du RN pourrait devenir son premier député.
Dans les autres circonscriptions, la gauche est sortie en tête devant le RN. Mais hormis Philippe Naillet (1ère), Karine Lebon (2e) et Emeline K/Bidi (4e), les progressistes sont loin d’avoir une avance confortable avant d’aborder le second tour.
L’écart est le plus serré sur la sixième circonscription où Frédéric Maillot, député sortant, a moins de trois points d’avance sur Valérie Legros (RN). Pareil sur la cinquième circonscription dans laquelle Jean-Hugues Ratenon, député sortant LFI, ne devance Joan Doro (RN) que d’un peu plus de trois points. Perceval Gaillard a quatre points d’avance sur Jean-Luc Poudroux (RN), mais devra composer avec les alliances du second tour. Thierry Robert a obtenu 22% des suffrages et son positionnement pourrait avoir un impact déterminant sur les résultats du second tour sur la septième circonscription.
À noter que le scrutin qui arrive ce dimanche sera plus indécis qu’au niveau national. L’inconnue reste en effet l’abstention, bien plus forte à La Réunion. Les 379.662 électeurs qui ne se sont pas déplacés hier, iront-ils voter au second tour ? Et pour qui ?
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite