Doit-on faire un parallèle entre les évènements de 1952, de 1967, de 2009 et de 2021 ?
L'obligation vaccinale a servi de détonateur à un contexte préexistant qui est le profond malaise d'une population qui ne s'estime pas être traitée sur un pied d'égalité avec les français du continent. Une population qui n'a eu de cesse de réclamer la juste application de la devise de la République " Liberté, Égalité, Fraternité", qui pour elle n'a toujours été qu'un slogan trompeur vide de sens. Une devise qui ne se vérifie pas dans le quotidien de ces français originaires de la Guadeloupe (anciennes colonies).
L'État a de toujours sous-estimé la nature et la portée de cette revendication, rejetant de fait toutes les blessures du passé colonial de cette terre jadis esclavagisée et pour laquelle la réconciliation n'a toujours pas été actée entre les descendants des esclavagistes et les descendants des esclaves.
Aucune réconciliation ne sera possible tant que ces griefs demeureront vivaces et que la France se refusera d'entendre et d'accepter la prise en compte de la dimension du besoin de l'indemnisation ou de la réparation réclamée jusque dans les tribunaux de la République.
Cela donne une idée de l'importance de cette revendication et la nécessité qu'elle soit enfin reconnue et par voie de conséquence réparée...
Lorsque vous écoutez les discours des leaders tels que, Élie Domota, personne ne peut nier la constance et la persistance du malaise néocolonial.
La loi Taubira qui reconnaît l'esclavage comme crime contre l'humanité est une insulte à la mémoire des afrodescendants parce qu'elle n'est pas opposable à l'État, elle n'a qu'une portée mémorielle. Ce sont autant d'injustices que continuent de subir ces populations et qui créent de fait une différenciation de traitement en fonction de la couleur de la peau et des origines.
La France refuse d'entendre ces revendications parce qu'elle n'assume toujours son passé colonial. En 2017, lors de la campagne présidentielle, François Fillon, ancien premier ministre sous Nicolas Sarkozy et candidat à la fonction suprême reconnaissait publiquement les bienfaits de la colonisation française. On voit bien que la France au travers de la pensée dominante de ses plus hauts dirigeants continue d'entretenir cette fierté.
Il y a aura autant de mobilisation à l'image de 1952, de 1967, de 2009 et celle en cours que la France refusera d'endosser ses responsabilités, se refusera de demander pardon et de réparer vers la vraie réconciliation des peuples.
Il s'avère que cette revendication est permanente et, il serait urgent que la France cesse de faire la sourde oreille car il semble que ce serait une condition préalable à toute négociation constructive pour faire entrer la Guadeloupe enfin dans giron de la République.
Michel GIRDARY
J'ai été atterré durant cette semaine du créole ...j'ai entendu la dictée du dimanche matin sur Lire la suite
Je n'ai jamais lu une analyse aussi profonde, aussi fine et aussi mesurée de la situation tragiqu Lire la suite
En Martinique, on a fini par dépasser les limites de la plus élémentaire logique. Lire la suite
Merci de votre éclairage Mireille Pierre Louis,enfin je comprends mieux en vous lisant ce qui se Lire la suite
Les observations de Nature noire méritent qu'on y prête attention. Lire la suite
Commentaires
Erreur !!
Tokyo
24/11/2021 - 15:03
Argumentation structurellement contradictoire: vous nous dites que les événements actuels sont liés à l'inégalité structurelle ente la France et les Antilles :or justement non : la vaccination refusée par les Guadeloupéens est exigée selon les mêmes procédures appliquées en France !!!!