Voilà 10 ans que la librairie Albertine a ouvert ses portes, dans un magnifique hôtel particulier de la 5e avenue, ancienne propriété du businessman et héritier philanthrope Payne Whitney, rachetée par le gouvernement français en 1952. La librairie vaut le détour autant pour sa belle collection de livres en français (plus de 14 000 titres) que pour son somptueux plafond peint à la main, couvert d’étoiles et de planètes.
« Un espace d’échange et de dialogue franco-américain »
La librairie Albertine est le “brainchild” d’Antonin Baudry, conseiller culturel à New York de 2010 à 2014 : “Le lieu était utilisé pour du stockage de meubles. J’avais constaté que les new yorkais aiment les livres, et je voulais créer une vitrine pour la littérature et la pensée françaises. Les librairies sont trop rares à New York du fait du coût de l’immobilier. Le projet a pris 4 ans, j’ai travaillé avec des gens formidables comme Sarah McNally (des librairies McNally-Jackson) et le designer Jacques Garcia (qui a désigné l’hôtel NoMad à New York) autour du concept d’une bibliothèque privée majestueuse. Aujourd’hui, Albertine fait partie de New York. C’était l’objectif“.
Albertine est « un lieu de vente et de mise en avant de la littérature francophone, mais aussi un espace d’échange et de dialogue franco-américain sur la littérature et les sciences humaines et sociales », explique Vincent Mano, attaché pour le livre et directeur du département Books & Ideas a la Villa Albertine. Le festival annuel, mis en pause pendant la pandémie, n’a pas été relancé depuis, mais les équipes d’Albertine réfléchissent à « recréer dans les prochaines années un moment récurrent, inscrit dans le calendrier new-yorkais, pour présenter au public et aux éditeurs américains la force de la vie littéraire et intellectuelle française. »
En attendant ce nouveau moment, la librairie continue de délivrer chaque année trois prix littéraires : le premier couronne la meilleure traduction du français à l’anglais; le second délivre le prix Goncourt États-Unis. Pour sa 4e édition en 2025, les étudiants français d’une dizaine d’universités américaines choisiront, parmi les 4 finalistes du prix Goncourt, leur livre favori. Enfin, le prix Albertine Jeunesse travaille avec 750 classes de primaire et 17 000 élèves pour récompenser chaque année un ouvrage pour les 3 à 12 ans.
Célébrer la littérature sous toutes ses formes
Du jeudi 14 au dimanche 17 novembre, l’anniversaire d’Albertine fait la part belle aux auteurs français et francophones, notamment à l’écrivain créole Patrick Chamoiseau (Texaco), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), tous deux lauréats du Prix Goncourt, et au New-Yorkais Marc Lévy qui parlera de censure et des livres interdits. Les bandes dessinées et romans illustrés seront également représentés, avec la présence de Catherine Meurisse (première illustratrice à entrer à l’Académie des Beaux-Arts et rescapée de l’attentat à Charlie Hebdo), et de l’auteure de livres pour enfants Anne-Lise Boutin, qui animera un atelier de dessin pour les enfants de 6-12 ans le dimanche 17 novembre à partir de 11am.
Romancier new yorkais par excellence, Paul Auster, décédé en avril dernier, sera à l’honneur vendredi soir, en présence de sa veuve, la romancière Siri Hustvedt. Au programme également, une conversation entre l’ancienne ministre de la Culture et ancienne directrice des éditions Acte Sud Françoise Nyssen et la journaliste Laure Adler.
La prix Nobel d’économie Esther Duflo en clôture des festivités anniversaire. © MIT
Et puisqu’il ne s’agit pas seulement de présenter des livres en français, mais aussi de créer un dialogue et un débat d’idées, des écrivains étrangers seront également à l’honneur, comme l’écrivain égyptien engagé Alaa Al Aswany (The Yacoubian building, Chicago), l’Irlandais Colum McCann (American Mother), ou l’Américaine Katie Kitamura (Intimacies, A Separation).
Du côté des sciences sociales, les célébrations s’achèveront dimanche après-midi par une intervention de l’économiste et prix Nobel (2019) Esther Duflo, professeure au MIT et spécialiste des questions de développement et de pauvreté.
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite
En deux occasions, j'ai eu un sentiment ressemblant, mais heureusement de façon fugace. Lire la suite
..tu fais ce genre de confusion :même un mauvais élève de sixième ne confondrait pas Non-Blancs e Lire la suite