Martinique : ils et elles ont dit...

    Ca a beaucoup parlé, discouru, glorifié, dénoncé et blablaté au cours des cérémonies du 22 mai en l'honneur de la révolution anti-esclavagiste à la Martinique. 

   Curieusement, l'église catholique fut partie prenante de nombre de manifestations avec évêque, prêtres et ma-soeurs en grande tenue alors même que tout un chacun connait son rôle peu charitable pendant et après la période esclavagiste. Avant, chacun l'a en mémoire mais après, presque tout le monde oublie (ou feint d'oublier) qu'elle a marché main dans la main avec la caste békée, notamment au travers d'écoles religieuses qui jusqu'à aujourd'hui reçoivent les rejetons de ladite caste. Elle n'a pipé mot en Décembre 59 lors de la révolte ayant suivi l'assassinat par les CRS de trois lycéens, elle n'a pas ouvert la bouche en Février 74 quand des ouvriers agricoles en grève furent mitraillés par les gardes-mobiles, elle est restée muette lors de la grève générale de Février 2009 contre la "pwofitasion" qui pourtant dura un mois entier sans même parler de son silence sépulcral s'agissant des nombreux scandales qui ont défrayé la chronique martiniquaise (Crédit Martiniquais, Sodem, Ceregmia, Crash de la West-Caribbean, Chlordécone, Smtvd etc...).

   BREF...

   En tout cas, dans tout ce lot de palabres qui a été déversé lors de ce mois de mai, nous avons retenu un certain nombre de petites phrases qui en disent long sur nos (pseudo-)élites...

 

***

   

   . Georges-Emmanuel GERMANY (bâtonnier du barreau de Fort-de-France) au quotidien FRANCE-ANTILLES, édition du mardi 23 mai, page 9) à propos de la visite d'Eric DUPONT-MORETTI, ministre de la justice :  

 

     "Ce n'est pas tous les jours qu'un ministre nous fait l'honneur de se déplacer."

 

     COMMENTAIRE : on est en droit de s'étonner d'un tel propos dans la bouche d'un grand défenseur des activistes rouge-vert-noir et pourfendeur de "la justice coloniale". C'est d'autant plus étonnant que pas un trimestre ne se passe sans qu'un ministre ou un secrétaire d'Etat hexagonal ne vienne chez nous. Il est vrai que notre cher bâtonnier avait invité Dupond-Moretti à célébrer la Saint-Yves avec les avocats martiniquais avec défilé en grandes pompes dans les rues de Foyal. Au fait, le saint-patron de cette profession ne s'appelait pas du tout Yves mais Erwann (prénom breton) et il était breton, sa région n'étant pas encore totalement colonisée à l'époque. Mais bon...

 

   . Serge LETCHIMY (Président de la Collectivité Territoriale de Martinique, le 22 mai, devant la statue réalisée par Khoko, au pied de Trénelle) :  

 

     "C'est un fait que la Martinique désormais possède son drapeau et tenait devant l'Etat à hisser son drapeau, Rouge-Vert-Noir, que nous devons assumer désormais. Ce n'est pas un drapeau de séparation...".

 

     COMMENTAIRE : lorsque dans les années 1990, Garcin MALSA, alors maire de Saint-Anne, avait courageusement affiché ce drapeau au fronton de sa mairie et avait été immédiatement attaqué en justice par le préfet de l'époque, le PPM, tout aussi courageusement, était demeuré muet. Totalement muet !

 

   . Marijosé ALIE (chanteuse, dans FRANCE-ANTILLES, édition du 11 mai 2023, à propos des rencontres dans 34 communes afin de permettre aux descendants d'esclavagistes et descendants d'esclavagisés de "dialoguer". Rencontres annulées sous la pression d'activistes) :  

 

     "Je me rends ce 3 mai devant la médiathèque du Lamentin, seule, à la rencontre d'une dizaine de personnes qui tiennent le trottoir...Sa ou vini fè isiya ? Foutélikan, sakré isalop ! Chienne ! Suceuse de Békés ! Nou pa ka palé ba'w ! Ou mérité yo krazé tet-ou nan lari-a anba woul an gwo katkat."

 

     COMMENTAIRE : personne n'a jamais confondu la Négritude d'Aimé Césaire et le Noirisme de François Duvalier, ni, bien avant cela, le Marxisme avec le Stalinisme. Comment la dame a-t-elle pu confondre les idées de l'Eloge de la Créolité avec celles de ses commanditaires à savoir l'Association "Tous Créoles" ???! La Créolité n'a pourtant jamais dit "karésé mwen" à la caste des descendants d'esclavagistes. Janmen pa !

 

  . TI SONSON (l'Homo martinicanus, sur un banc de La Savane, au mitan de Foyal, son FOUANCE-MANTI à la main afin de préparer son tiercé, la course se déroulant à l'hippodrome de Lonchamps) :  

 

    "Yo dépotjolé estati Jozéfin, yo dérayé estati Chelchè, yo chanjé dives non lari, mé sé pa pou sa ayen chanjé nan péyi-a. Boutey tet-maré a toujou a 40 éwo ! Patat sa !"

 

     COMMENTAIRE : rien à ajouter.

Connexion utilisateur

Commentaires récents