Fini le ministère de plein exercice et de totale prérogative attribuée précédemment aux DOM TOM POM ROM COM et surtout LOM. Un sigle, trois initiales pour signifier L'Outre-Mer, cette réalité qui semble si bizarroïde vue des cénacles parisiens. Que l'équipe d'Elisabeth Borne devra prendre en compte bon gré mal gré. Pourtant, une question affleure, façon récif tranchant au milieu du lagon indolent...Où sont donc passés les droits de LOM ?
Un strapontin ministériel pour les confettis de l'Empire. Ce coup-ci, la France du grand large n'a droit qu'à un simple cadre disciplinaire sous la houlette de Darmanin à l'Intérieur ? Français à part entière le jour et Français entièrement à part la nuit ? Quel est le schéma mental des grands chefs à plumes hexagonaux quand ils croisent un dossier qui sent bon la vanille et le corossol ? Ou bougainvilliers, frangipaniers ? Si ce n'est hibiscus et balisiers ? A moins que les fragrances exotiques qui parviennent de temps à autre à chatouiller les narines de dirigeants prioritairement européo-centrés ne soient brutalement escamotées par des aspirations identitaires venues des confins du monde cartographié, des revendications culturelles, des projections politiques qui conjuguent avenir avec autonomie ou indépendance, voire des protestations contre la vie chère et le développement mâle papaye. Entre les rêves d'avenir et les contingences du réel, où placent-ils le curseur ? Sans doute pas au même endroit du cadran de l'histoire que les peuples de l'au-delà des océans. Divers, multiples disparates, composites quoique semblables dans leur génétique politique. Le présent qui selon toute probabilité acceptera sans trop barguigner de céder la place à des lendemains incertains peut-il accoucher d'une épopée commune dans une dimension nationale partagée ou alors le scénario le plus probable penche-t 'il vers une séparation plus ou moins amiable plaçant en exergue les singularités endogènes ? Qui parle ? Le gouvernement de la République une et indivisible ripolinée aux couleurs bleu blanc rouge d'une citoyenneté revisitée ou les peuples qui un jour choisiront, quoi qu'il en coûte, le marronnage institutionnel ?
Entre le " tout jusqu'au bout " et le " rien de rien " des contingences immédiates, quelle voie emprunter à horizon rapproché ? La trajectoire des colonies, en leur temps, a été usurpée, détournée, asservie par l'état central. Un passé qui ne passe décidément pas. En dépit de récentes évolutions statutaires, comment replacer une bonne fois pour toutes ces sociétés en quête de congruence dans le sens de l'Histoire ? Plus prosaïquement, quelle expression accorder immédiatement aux identités vernaculaires, plurielles et multiformes ? La voie des sans voix. À partir de priorités autochtones, quel espace assigner au développement bo kay dans le contexte de la globalisation cannibale ?
Tâche prométhéenne : d'abord panser ses plaies originelles. Puis, par effet de catharsis, se situer résolument dans la perspective des siècles. Rester poreux à tous les souffles du monde, à la condition impérieuse de pouvoir s'inventer un destin irréfragable. Tout plutôt que de s'abîmer dans une auto-contemplation délétère invalidée, quoi qu'il advienne, par le miroir déformant de l'autre.
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite