Vous avez bien lu : "de TOUS les otages".
C'est-à-dire vous demanderez-vous ? Vu le tamtam médiatique occidentalo-israélien depuis plus de trois mois, vous penserez automatiquement : "des 110 otages israéliens capturés par le Hamas le 7 octobre dernier". Mais vous aurez tout faux !
Car, OUI, il faut libérer les otages israéliens, TROIS FOIS OUI ! Mais alors quid des...de Palestiniens pris en otage depuis...1948 c'est-à-dire depuis...76 ans. Ce peuple qui a été chassé de sa terre par des gens débarqués de l'Europe entière. De France et de Russie. De Pologne et d'Angleterre. D'Espagne et de Hongrie etc... Ces débarqués fuyaient avec raison cette Europe qui n'avait eu de cesse de les martyriser depuis au moins 2.000 ans jusqu'à vouloir "la solution finale" c'est-à-dire leur extermination totale dans les chambres à gaz du régime hitlérien. Les Palestiniens ont payé pour ce que l'on nomme par euphémisme (pour dissimuler le coupable) la "Shoah". C'est comme si les Noirs cherchaient un mot wolof ou kikongo pour nommer l'esclavage. La vraie appellation de ce crime contre l'humanité est dans le titre de l'ouvrage du grand historien américain Raul Hilberg à savoir "La Destruction des Juifs d'Europe" (1961).
Destruction opérée non pas par les Chinois, les Ouzbeks ou les Extraterrestres, mais par QUI tout le monde sait !
Ces débarqués avaient donc besoin d'une terre à eux, d'un pays où ils pourraient vivre en toute sécurité, chose parfaitement normale, et dans un premier temps, les théoriciens du sionisme envisagèrent l'île de...Madagascar. Puis, en Union Soviétique, Staline leur créa, en 1928, une république autonome : le Birobidjan. Plus tard, Shimon Perès, premier ministre israélien, envisagea même l'émigration de son peuple en...Guyane française :
C'est dire que l'option-Palestine n'était pas si évidente que d'aucuns s'emploient à nous convaincre car après 3.000 ans de dispersion (par les Romains qui détruisirent le Temple de Jérusalem), comment réclamer un territoire à soi et pour soi uniquement ? C'est comme si les Noirs des Amériques, après 300 ans de la même forme de dispersion, s'autorisaient à réclamer et à occuper par la force un morceau de l'Afrique de leurs lointains ancêtres ! Encore que l'option-Afrique fut mise en oeuvre par les racistes blancs étasuniens au lendemain de l'abolition de l'esclavage. Ils financèrent la création de deux états__le Liberia et le Sierra-Leone__où des Afro-Américains s'installèrent et dominèrent jusqu'à il y a peu les populations africaines. Ainsi en 1821, une société philantrophique (sic) américaine finança la création du Libéria afin "d'accueillir les esclaves afro-américains libérés et diffuser le christianisme en Afrique". Pendant plus d'1 siècle, tous les présidents du Libéria furent des Afro-américains ! Et ce n'est qu'en 1980 que les autochtones à savoir les Africains purent enfin arriver au pouvoir avec l'élection de Samuel Doe.
Il faut préciser aussi qu'alors qu'existaient 20 langues autochtones dans cet état artificiel dénommé Libéria, le "kolokwa" ou créole à base lexicale anglaise, parlé par les Afro-américains fraîchement débarqués, s'imposa pendant un siècle comme langue véhiculaire et officielle avant d'être peu à peu détrôné, comme c'est le cas de la plupart des langues créoles à travers le monde, par l'anglais libérien, plus proche de l'anglais standard. Résultat de la domination séculaire des Afro-Américains, Samuel Doe, fit assassiner l'ancien président et plusieurs de ses ministres avant d'instaurer une dictature. Le journal Le Monde écrivit alors :
"La prise de pouvoir de Samuel Doe marquait la revanche des "natives", les autochtones africains."
Certes, le cas du Libéria et de la Palestine ne sont pas identiques mais ils présentent de nombreuses similarités. On peut en déduire en tout cas au moins une chose : quand un peuple a quitté ou a été contraint de quitter sa terre depuis des siècles, voire depuis des millénaires, il est très difficile, voire impossible d'y retourner en chassant ceux qui s'y sont installés entre temps. Sauf en employant la force bien évidemment ! Et s'agissant du cas israélien, c'était à l'Europe, inventeur de l'antisémitisme, de réparer ses crimes envers le peuple juif. Pas aux Palestiniens ! On notera d'ailleurs que le sionisme n'est pas né dans le monde arabe où pourtant vivaient beaucoup de Juifs, mais en Europe. Les Juifs orientaux, dits Séfarades, n'émigrèrent en Israël que dans un second temps et ils furent d'aillleurs longtemps victimes de la condescendance de leurs cousins Ashkénazes (Juifs d'Europe).
En tout cas, "Mein Kampf" n'a pas été rédigé par un Arabe (ni l'immonde Procole des Sages de Sion diffusé en Russie) et Hitler ne se prénommait pas Mohammed mais Adolf !
Mais revenons à notre idée de "libérer tous les otages" et donc au premier chef, le peuple palestinien. Et dénonçons l'hypocrise occidentale qui feint de soutenir la fameuse "solutions des deux états". Les beaux esprits occidentaux s'insurgent ces jours-ci contre Benyamin Netanyahou, le premier ministre israëlien, qui la rejette totalement et Joe Biden, lui aurait même raccroché au nez dernièrement lorsqu'il aurait tenté de ramener le premier à la raison. Tout cela c'est du cinéma ! La vérité est que l'Europe et les Etats-Unis n'ont jamais levé de petit doigt depuis un demi-siècle pour appuyer la création de ces deux états. JAMAIS ! Pour preuve : ils n'ont jamais condamné la colonisation rampante de la Cisjordanie par les Israéliens, chose qui rend...impossible désormais ladite création. Aujourd'hui, la Cisjordanie, avec près de 800.000 colons israéliens est devenue une peau de léopard, une peau de chagrin plus exactement. Et Gaza n'est qu'une enclave, un bantoustan dans lequel s'entassent 2,2 millions de Palestiniens sur un territoire grand comme l'île de...la Barbade (250.000 habitants).
On arguera que l'Occident n'a aucun moyen d'imposer quoi que ce soit à Israël. Foutaise là encore ! Rien que les Etats-Unis ont dépensé depuis 1948 plus de 650 milliards de dollars pour soutenir l'état hébreu et ces jours-ci, elle n'a de cesse d'alimenter en armes et munitions celui-ci au point de dégarnir les stocks de l'armée américaine (comme s'en sont plaints récemment des isolationnistes américains hostiles aux interventions dans le reste du monde). Résultat des courses : 25.000 Palestiniens de Gaza ont été tués à la date d'aujourd'hui et 42.000 blessés dont un bon tiers de femmes et d'enfants.
Seul l'Occident peut contraindre Israël à arrêter ce qui s'apparente à un génocide comme l'a dénoncé l'Afrique du Sud il y a quelques semaines devant la Cour Internationale de Justice. Le peuple juif a droit à un état, il a le droit d'y vivre seul s'il le désire, mais pas au détriment du peuple palestinien. Ce n'est pas nous qui le disons mais bien LE MONDE ENTIER ! En effet, sur les 193 états que comptent l'ONU, 178 votent régulièrement, depuis le 7 octobre, des résolutions exigeant l'arrêt immédiat de la guerre à Gaza. Une dizaine s'abstient et les 14 restants qui soutiennent Israël sont les Etats-Unis, l'Angleterre et leurs affidés.
Nous qui ne somment ni Arabes ni musulmans ne devons pas nous tromper : le déni d'humanité que subissent les Palestiniens, nous l'avons subi nous aussi et nous continuons à le subir nous aussi. Comme le disait Nelson Mandela :
"Tant que la Palestine ne sera pas libre, l'Afrique du Sud ne le sera pas réellement !"...
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