Poser la question qui fâche

     Les Antillais et leurs cousins, les Antillanopolitains, ont horreur de poser les questions qui fâchent autrement dit de regarder la réalité en face. 

     Comme dans le cas des propos de Gérald Darmanin jugés insultants par la quasi-totalité de nos élus (es), notamment parlementaires lesquels y sont allés de leur communiqué dénonciateur. Evidemment, dans leur blablabla, ils se sont bien gardés de dire que lorsqu'on fait le solde de tout compte, c'est la France qui pendant 3 siècles (1635-1950) a profité de nous, du travail de nos ancêtres, alors que nous ne dépendons d'elle que depuis trois-quarts de siècle seulement. Bref...

    Car, enfin, la question qui fâche, c'est quoi ? Jetons un oeil aux réseaux sociaux sur lesquels Antillais et Antillanopolitains ont virulemment dénoncé Darmanin, certains pointant du doigt son origine arabe. Ok, les gars ! Sauf que celui-ci n'a jamais caché ladite origine et qu'une photo de son grand-père tirailleur algérien figure en bonne place sur son bureau du Ministère de l'Intérieur. Darmanin n'hésite jamais non plus à dire : "Ma mère est femme de ménage". 

   OUI, ses propos à notre égard son insultants. Mais...

   Mais réembobinons le fil de l'histoire et revenons dans les années 60. A cette époque, des dizaines de milliers d'Arabes et d'Antillais (les Africains arriveront une décennie plus tard) débarquent dans une France qui est encore en pleine reconstruction suite aux dégâts causés par la deuxième guerre mondiale. Les immigrés arabes :  

 

   . ne parlent pas français pour la plupart.

 

   . ne sont pas chrétiens mais musulmans.

 

   . ne possèdent pas la nationalité française (et doivent quémander une carte de séjour chaque année tout en étant expulsables s'ils sont entré clandestinement en France).

 

   . font les boulots les plus durs (éboueurs, mineurs, ouvriers du bâtiment, femmes de ménage etc.). Pas facteurs, douaniers, infirmières, commis, agents de police, secrétaires etc. comme les immigrés antillais. 

 

   . ne bénéficient pas de "congés bonifiés" pour pouvoir se ressourcer dans leur pays d'origine. 

 

   . sont victimes d'un racisme effrayant. Par exemple, une demi-douzaine d'insultes raciales leurs sont jetés au visage (bougnoule, bicot, crouille, raton, melon, nordaf' etc.) contre une seule contre les Antillais (négro).

 

   Arabes et Antillais font des enfants sur place. Dans l'Hexagone donc. C'est la première génération, il y en aura une deuxième, puis une troisième. Ce sont les Arabopolitains dits "Beurs" et les Antillanopolitains dits "Négropolitains". 

   Bien...

   Mais que constate-t-on ? Que ceux qui avaient les plus gros handicaps au départ, qui faisaient les boulots les plus durs, qui étaient expulsables à tout moment, à savoir les Arabopolitains, ont dépassé leurs alter ego, les Antillopolitains au bout de la deuxième génération. Aujourd'hui, il suffit d'ouvrir la télévision pour constater le nombre de professeurs de médecine, de hauts fonctionnaires, de chefs d'entreprise, d'intellectuels, d'hommes ou femmes politiques de premier plan qui sont Arabopolitains. D'aucuns parviennent même comme Darmanin (né à Valenciennes) au plus haut sommet de l'Etat français.

   A l'inverse, les ministres Bambuck, Micheaux-Chevry, Lurel, Penchard, Bénin etc... sont des Guadeloupéens, pas des Antillanopolitains. De même que les ministres Léon Bertrand et Christiane Taubira sont des Guyanais, pas des Guyanopolitains. On en arrive donc à la question qui fâche et que les propos de G. Darmanin nous permettent de poser :  

   Où sont les Darmanin antillanopolitains ? Car s'il y avait des Darmanin antillanopolitains jamais on ne nous aurait craché au visage en nous lançant qu'avant de demander l'autonomie, nous ferions mieux de produire ce que nous mangeons.

   JAMAIS !

 

NB. Et il n'y a pas que les Arabopolitains à nous avoir dépassés : les Afropolitains aussi désormais. Voir le ministre de l'éducation Pape N'Diaye ! 

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