FONDAS KREYOL est un site-web (journal en ligne) qui ne vit pas de la publicité capitaliste comme la totalité de ses confrères antillais ni de subventions publiques, mais uniquement de l'aide émanant de ses rédacteurs (trices) et surtout amis (es). Celles et ceux qui souhaiteraient nous aider peuvent prendre contact avec nous à l'adresse-mail ci-après :
La seule "ligne" qui est la nôtre est celle de la libre expression de nos collaborateurs et collaboratrices, sachant que nous publions toutes les opinions (de la droite assimilationniste à l'extrême-gauche "indépendantiste") et cela depuis le prédécesseur de FONDAS KREYOL à savoir MONTRAY KREYOL lequel a duré 15 ans et redémarrera un jour ou l'autre. FONDAS KREYOL, lui, a 4 ans d'existence.
Tout cela pour dire à nos lecteurs et lectrices que les articles publiés sur notre site n'engagent que leurs rédacteurs et rédactrices, pas le site-web en tant que tel...
PARTIE I : VIOLENCE ET DELINQUANCE
A l’occasion de la mort par arme d’un automobiliste en plein centre-ville de Fort de France, on s’est interrogé sur une augmentation de la violence en Martinique. On a même redécouvert que nous sommes face à une importante circulation des armes sur notre territoire.
Ce qui est étonnant, c’est l’étonnement face à cette situation.
Depuis plus d’une décennie, je suis un de ceux qui ne cessent d’alerter sur ce simple constat : la délinquance et la violence sont en augmentation permanente dans notre pays. Quand je fus Bâtonnier, j’ai vainement tenté d’inciter à un débat des hommes politiques martiniquais. Ce fut vain. Pour tous, les questions de sécurité sont de la responsabilité du gouvernement et, aliénés, ils n’osent y réfléchir et s’y impliquer.
J’ai souvenir du Sénateur Larcher sollicitant la création d’une seconde prison. De même, Mme Conconne réclame actuellement plus de « forces de l’ordre » en Martinique en écrivant au ministre français de l’intérieur. Ces interventions se font le plus souvent en soutien à des syndicats corporatistes ou de gardiens de prison ou de policiers qui avancent des revendications sans aucune vision globale de la question de la criminalité et de la sécurité en Martinique.
Il y a bien longtemps, plus de trente ans, il exista en Martinique un syndicat d’inspecteurs de police martiniquais qui avait entamé une réflexion sur la mission d’une police dans un pays dominé comme le notre. Aujourd’hui, cela n’existe plus. Nous avons dans les milieux répressifs des appendices de syndicats français, le plus souvent proches des idées d’extrême droite ou de droite extrême, qui n’ont qu’une obsession, à l’image de la politique du pouvoir, réprimer, réprimer et réprimer.
Le résultat de cette politique pénale d’absence de prévention, de répression à tous crins, d’incarcération comme règle de base, d’absence de préparation à la sortie est un désastre social.
Nous avons 2,5 fois plus de prisonniers en Martinique qu’en France et ceci ne pose aucun problème aux magistrats (il est vrai qu’ils sont de passage et que la Martinique n’est pas leur pays) et politiques. En Martinique, le plus souvent, la détention, même pour les primo-délinquants, est la règle.
Aujourd’hui, la plus belle école du crime, le lieu où on trouve le plus de drogue au mètres carré, où les crimes et délits se préparent ou s’imaginent le plus souvent c’est le centre pénitentiaire de Ducos.
Régulièrement, chez les gardiens de prison, un peu moins dans la police (mais peut être sont-ils plus malins) et pas encore chez les gendarmes (?), on trouve des traces de corruption ce qui est la conséquence normale de cette politique répressive et du développement de la délinquance. Je n’ai pas d’éléments suffisants pour étayer l’existence de corruption au sein de la magistrature.
L’augmentation de cette délinquance et de cette répression a diverses autres causes et il est difficile dans un seul article de les détailler.
L’organisation judiciaire en est une des causes en ce que le nombre de magistrats est inadapté à la situation (selon les données européennes, il manque une trentaine de juges, une trentaine de procureurs et près de 100 greffiers et fonctionnaires de justice) et d’autre part son extranéité par rapport à la société martiniquaise.
La formation des policiers et gendarmes visant uniquement à réprimer et pourchasser certaines catégories de la population explique aussi cette réalité.
Il existe aussi clairement une question de compétence. On vient de nous annoncer une énième réorganisation de la police. On a même claironné dans la presse que ce mois de janvier 143 personnes auraient été arrêtées ! Cela tient de la propagande car cela ne diminue pas la délinquance pour la simple et bonne raison que les forces de répression sont inaptes à faire face à une délinquance et criminalité dès qu’elle est sophistiquée et venant de ce qu’on appelle des « cols blancs ».
Faire régner, avec quelques « descentes » la peur à Trénelle n’est guère difficile, trouver l’auteur d’une escroquerie ou remonter une filière de drogue est une autre paire de manche.
De même, la délinquance patronale contre les droits des travailleurs ou des syndicats n’a pas droit de citer en Martinique pour la simple et seule raison que le Parquet a autre chose de plus sérieux à faire (selon eux).
Qu’on le veuille ou non, la répression judiciaire a une couleur et vise une classe.
Ces réalités objectives créent déjà un chaudron.
A cela se rajoute que nous vivons dans un pays où, selon les chiffres officiels (manifestement minorés), d’une part les jeunes classes d’âge connaissant un taux de chômage important camouflé par des « pseudo-formation » et d’autre part que plus du tiers de la population vit au-dessous du seuil de la pauvreté.
Nul doute que ces sont ces jeunes et les pauvres qui peuplent prioritairement Ducos et ceci largement au-dessus de leur représentation dans la population.
Il faut bien voir la réalité. Il y a une économie souterraine en Martinique vivant de la délinquance, principalement de la drogue. Cette dernière fausse les données des statistiques officielles.
Dans un tel cadre, il faut bien avoir conscience qu’un trafic, le plus basique qui soit, va permettre à une personne d’avoir « n » fois plus de revenus que le RSA (qu’il touchera quand même à partir de 25 ans) ou qu’un salaire au SMIC sinon une ARE à Pôle Emploi.
Reste que les puristes reprocheront à ce jeune faisant un tel choix son absence de vertu et de conscience, ce qui reste effarant dans une société où l’esprit de responsabilité a quasiment disparu dans des pans entiers de la société et où le « débwouya pa péché » est la règle de nos supposés élites !
La question de la drogue n’a jamais été réfléchi et pensé en Martinique. Sans parler du fait qu’il est acquis que globalement la politique française de lutte contre la toxicomanie est une manifeste échec comme cela a été noté dans les dernières réunions internationales sur le sujet.
Pendant longtemps, nous étions pour l’essentiel le réceptacle de productions artisanales venant d’îles situées au sud de la Martinique. Aujourd’hui, cela est marginale même si la presse continue (Xénophobie, quand tu nous tiens) présente le « sainte-lucien » comme l’archétype du dealer.
En fait, nous sommes devenus (selon l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies) une plaque du trafic de la cocaïne vers l’Europe en échange d’arrivée en masse de cannabis.
Nous en sommes là et ceux qui nous gouvernent n’ont pris aucune disposition sérieuse face à ce fléau.
Régulièrement, procureur, militaires, marine nationales, policiers, annoncent à coup de conférence de presse la saisie de centaines de kilogrammes de drogue et présentent cela comme des victoires. Tous les experts vous le diront, dans ce monde où tout fonctionne sur la délation (rare un dossier de trafic qui ne part d’une dénonciation), quand la police saisit un kilo, deux en passent à côté.
Ce qui a amplifié le phénomène, c’est que depuis quelques années, la drogue stationne en Martinique avant de repartir en Europe.
Cela a induit une série de graves déclinaisons. D’une part, cela a accru le nombre des délinquants car il faut des équipes pour recevoir la drogue, pour chercher des caches, pour la stocker, pour la surveiller, pour la conditionner, pour en vendre une partie ici puis en faire repartir le reste. Cela implique aussi des contacts avec un réseau pour l’arrivée de la drogue et de même un réseau pour recevoir la drogue en Europe.
C’est ainsi que naissent les gangs et nous en sommes là.
Il faut aussi comprendre que ce n’est plus de l’artisanat. Les quantités de drogue en jeu sont de plusieurs dizaines de kilos. Autrement dit, on ne raisonne plus en milliers d’euros mais en centaine de milliers d’euros sinon même en millions d’euros !
Avec de telles sommes, vu les enjeux, comment s’étonner que nous ayons de plus en plus de morts violentes par balles ou autres, d’exécutions de ceux qui ont parlé, les délateurs, de ceux qui ont détourné, de ceux qui ont vendu, ect…
A titre d’exemple, il y a quelques années, à l’occasion d’une arrestation d’une bande, une tonne de drogue est restée dans la nature. Une autre bande est arrivée à la capter avant nos grands enquêteurs ! Les propriétaires d’origine ont envoyé clandestinement une équipe sud-américaine qui a rapidement éliminé un membre de la seconde bande et récupéré le butin. Tout cela encore à la barbe de nos enquêteurs dont on nous rabat les oreilles de leur grande compétence.
Autre exemple, un présumé « baron » de drogue, emprisonné à Ducos s’est tranquillement évadé lors d’un transfert au CHUM grâce à une équipe de professionnels qui a su parfaitement disparu dans la nature.
Le niveau du trafic est donc important et commence à nous gangrener.
C’est la réalité que nous connaissons en Martinique.
Ainsi, si nous ne sommes pas encore au niveau de la Jamaïque, nous y allons à grand pas.
La délinquance et la violence ne cessent de se développer et le système actuel avec ses « forces de l’ordre » et sa justice sont absolument et structurellement inaptes à y faire face.
C’est une réponse politique à mettre en place par les martiniquais. Le pouvoir français est dans la totale incapacité de répondre à ce droit à la sureté des martiniquais.
PARTIE II : REPRESSION ET VIOLENCE
Incapable de lutter efficacement contre la délinquance, l’appareil répressif gouvernemental démontre depuis la fin de l’année 2019 une capacité à pourchasser des militants.
Le seul mois de janvier dernier, six convocations en gardes à vue concernant des responsables politiques, des syndicalistes, plusieurs convocations pour en juger certains au mois de mai (pour des activités militantes criminalisées par le parquet de la république), un procès de trois militants emprisonnés (depuis au moins quatre mois pour avoir participé à une manifestation et donc, selon le parquet, mis en danger la vie d’autrui et une violence contre un policier avec une hampe de drapeau) avec des mises en liberté sous bracelets électronique, un autre procès pour diffamation contre une journalistes amateurs dit Christian le Gilet Jaune (mettant en cause les méthodes d’un policier).
Au début de ce mois, comme souvent, les gendarmes, armés casqués bottés, débarquent au petit matin chez un des militants récemment libéré pour violenter, menotter son fils, sous ses yeux, au prétexte que quelques semaines plus tôt il aurait envoyé un projectile sur des policiers en déploiement. Ce jeune a finalement été libéré dans la journée. Mais entre-temps, le père qui manifestait devant la gendarmerie a été arrêté et mis en garde à vue avec deux autres personnes puis déféré devant un tribunal le lendemain après-midi. On lui reprochait d’avoir dégradé le portail de la gendarmerie et d’avoir refusé qu’on lui prenne ses empreintes. Le Parquet a demandé que, pour cela, il retourne en prison 10 mois (3 pour le portail, un pour les empreintes et la révocation de 6 mois sur une précédente peine avec sursis dans l’affaire de l’apologie de l’esclavage à la distillerie JM de M. Bernard Hayot) !
Ce militant, Volkan a quand même pu rentrer chez lui.
Mme TARON se démontre un digne successeur de M. GAUDEUL qui avait initié cette politique de harcèlement, de chasse, de répression contre les militants anti-chlordécone qui avaient décidé en septembre 2019 de lancer une opération de boycott des Carrefours appartenant, là aussi à M. Bernard HAYOT, aux cris que « les empoisonneurs doivent payer ». Horreur pour nos possédants !
2020, 2021, nous en sommes à plusieurs rafles au petit matin, des dizaines de gardes à vues, une bonne dizaine de procès, une instruction criminelle en cours (pour des incendies de biens appartenant encore à la famille Hayot) avec un jeune incarcéré depuis 10 mois et jamais interrogé par un juge d’instruction, plusieurs années de prison infligées, des procès où le public ne peut assister mais avec de puissantes mobilisations de gardes mobiles habillés en ninja et prompts à utiliser gaz lacrymogène et matraques contre des militants pacifiques et accessoirement contre des tambours dont le son les indisposent.
Dans le même temps, le passage à tabac de Keizah a été dépaysé en Guyane, la demande d’instruction de la défense envoyé à Paris, celle de sa mère, blessé en plaine manifestation, aussi.
Les poursuites demandées par deux avocats contre M. GAUDEUL et deux syndicats de magistrats ont disparu dans la nature. La justice est bonne fille avec ses membres !
La justice française continue d’être égale à elle-même comme depuis des siècles.
Son unique souci, de la période esclavagiste à aujourd’hui, est la poursuite de ceux qui contestent le système colonial inégalitaire et à hiérarchie raciale en ou les pourchassant, ou les humiliant, ou les emprisonnant et les marginaliser.
De même, elle a été inapte à rendre justice aux travailleurs martiniquais fusillés par des « forces dites de l’ordre » (1900, 1923, 1948, 1953, 1961, 1974 sans être exhaustif), assassinent des militants ou de simples (Aliker, Lacrampe etc…), empoisonnent les martiniquais, corrompent et pillent, etc…
Dans cette lutte féroce, tous les moyens sont bons.
L’étude de quelques dossiers récents montrent que police, gendarmerie et justice ont entrepris un fichage généralisé des martiniquais n’adhérant pas aux thèses inégalitaires et racialistes du système actuel.
On savait que ces personnages le faisaient. Aujourd’hui, ils ne s’en cachent plus, leur arrogance est telle !
Je vais citer des exemples concrets car il importe que les martiniquais sachent les méthodes totalitaires de la répression française en Martinique. Je pense fondamentalement que l’intérêt général et la défense de la liberté des martiniquais et de la Martinique priment sur le confort intellectuel du secret de l’instruction.
Ainsi, premier exemple, dans une enquête de nature politique (quoi qu’en disent nos tourmenteurs), des enquêteurs tentent d’identifier un surnom (nous l’appellerons X) dans les milieux militants.
Ils écrivent :
« Nous prenons attache avec les militaires de la Cellule Renseignement du commandement de la Gendarmerie de Martinique à Fort de France.
Ce service, spécialisé dans le suivi des mouvements sociaux, sectes et mouvements indépendantistes est sollicité de notre part afin qu’il procède à une recherche dans ses bases documentaires pour identifier un nommé ou surnommé « X ».
Ce service, après recherche et consultation des services des Renseignements territoriaux et de la Direction Générale de la Sécurité intérieur implantés en Martinique, nous informe qu’un tel individu est inconnu et ne semble pas affilié au mouvement « Rouge Vert Noir ».
Vous avez bien lu. Il existe deux services en Martinique qui listent les militants RVN, les mouvements sociaux, les sectes et mouvement indépendantistes. Ils ont des listes pour les rafles du petit matin !
Fichiers déclarés ? Méthodes de pays totalitaires !
Ce n’est pas tout.
Voici d’autres enquêteurs qui travaillent sur des faits s’étant passés dans deux secteurs géographiques. Grace aux déclenchements des cellules de relais téléphoniques, ils listent tous les numéros de portable étant passés dans ces secteurs puis ils écrivent :
« nous identifions auprès du fichier TAJ auteur comme TAJ victime pour y vérifier si ces personnes sont connues pour des actes d’activiste (…).
Parmi les clients signalés par (un opérateur) quelques uns sont connus du TAJ auteur mais sans lien avec des mouvements autonomistes ou indépendantistes » !
Cela démontre quoi. D’une part, mais cela est usuel d’une police politique, le parti pris que les actes n’ont pu être fait que par des militants à opinions indépendantistes ou autonomistes. D’autre part et surtout qu’il existe bien des fichiers listant les membres des mouvements autonomistes (je suppose que nos bien-pensants comme Letchimy et Laguerre seront étonnés d’être fichés mais pour l’ennemi tous ceux qui se réclament de la Martinique sont des dangers potentiels) ou indépendantistes.
Fichiers officiels, fichiers occultes de basse police.
Tout cela est illégal mais est l’œuvre de cette police et cette justice qui se dit « républicaines » !!!
Il y a d’autres indices de cette mise en fiche des martiniquais qui contestent le système colonial.
Ainsi, dans un autre dossier, le parquet s’est retrouvé obligé de communiquer toute une série de vidéos. Ces vidéos ont, bien entendu, été modifiées. Celles prises par les « forces de l’ordre » n’ont pas été données complètement, surtout quand elles devaient montrer leurs violences ou leurs injures. Mais dans le même dossier, on retrouve que pour de nombreux manifestants, une cellule de la police nationale se préoccupe de les identifier, les situer, chercher leur domicile, connaitre leur opinion, leur appartenance à tel ou tel parti ou mouvement etc…
D’ailleurs, si on arrête l’un d’entre eux pour autre chose, plusieurs mois après, le parquet demandera à ses enquêteurs de vérifier dans ces fichiers s’il y est et ainsi déclencher des poursuites contre lui.
Voici donc comment fonctionnent ce pouvoir et sa justice en Martinique.
Dans le même temps, ce sont ces gens qui condamnent la « violence » des syndicalistes en lutte et même le racisme de ceux-ci.
Il est assez extraordinaire que les tenants d’un système fondé et maintenu par la violence et le racisme reprochent à ceux qui les combattent d’être comme eux.
Le discours et l’état d’esprit de ces individus est pour le moins inquiétant et démontre que nous faisons face à de fermes opposants aux principes démocratiques.
Le mois dernier, en compagnie de Laguerre, le préfet s’est rendu au Canal Alaric où ils ont été vertement reçus par des hommes et femmes. Le dénommé Cazelles surnommé Préfet Ananas a cru bon de déclarer : « le système démocratique français ne peut être l’objet d’un débat ».
C’est bien tout le problème et tout le défi.
Il n’y a pas de système démocratique en Martinique car la base du mot démocratie (le pouvoir du peuple) est nié, le peuple martiniquais n’étant pas reconnu en tant que tel. Mais le représentant du pouvoir français va plus loin. Nous n’avons pas le droit de débattre de son système. Il nous a été imposé ; nous devons le subir et nous taire. Belle leçon de démocratie (à la française !)
C’est dans un tel cadre qu’il faut s’interroger sur la réalité d’un état de droit en Martinique.
L’existence d’un appareil judiciaire qui fonctionne avec des méthodes totalitaires de fichiers politiques, de police politique, de rafles au petit matin, de mises en garde à vue, de poursuites systématiques de criminalisation de la contestation, tout cela doit interpeller chacun d’entre nous.
Il est évident que toute cette répression vise à faire peur. Elle y réussit mais partiellement. Il est vrai qu’aujourd’hui en Martinique de nombreuses personnes hésitent à aller aux manifestations de peur des tabassages et des arrestations. Mais dans le même temps, il existe un pan de notre peuple, essentiellement des jeunes, qui se refuse à avoir peur.
Nous sommes rentrés dans une phase dialectique répression/action où le pouvoir refuse toute contestation sérieuse. Il fait peu de doute que ce cycle amènera le pouvoir (avec sa police, ses gardes mobiles, ses gendarmes, ses services de renseignements et accessoirement des juges qui l’accepteraient) a utilisé des moyens de plus en plus autoritaires, totalitaires et même illégaux.
Il nous fait avoir conscience de cela.
Il est donc important de lutter contre cette répression, de montrer que la violence et le racisme sont de leur coté et créer rapidement un Observatoire des Droits Humains en Martinique.
Le K130120 fait un travail de solidarité remarquable et il faut aller de l’avant.
Ce sont les forces patriotiques qui doivent mener ce travail d’information et de dénonciation car ce sont elles les premières victimes de ce totalitarisme et de ces violations des droits humains à la liberté de conscience, de manifester, de s’exprimer, d’être jugé équitablement, etc…
A côté du travail d’internationalisation, c’est incontestablement une tâche de l’heure et elle devrait se mener unitairement.
Le 11/02/22
Raphaël CONSTANT
Avocat et Militant.
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite
En deux occasions, j'ai eu un sentiment ressemblant, mais heureusement de façon fugace. Lire la suite
..tu fais ce genre de confusion :même un mauvais élève de sixième ne confondrait pas Non-Blancs e Lire la suite
Commentaires
Faut-il s'étonner ?
Oeil
21/02/2022 - 14:11
L'article commence par dénoncer la répression insuffisante du trafic de drogue et de la délinquance en col blanc, pour disqualifier la lutte contre la violence, notamment celle des "militants", terme vague, puisqu'on peut militer pour n'importe quoi.
D'abord, il est quand même important de relever que le trafic de drogue en Martinique est le fait des Martiniquais. Si personne en Martinique ne consommait de drogue et/ou n'en organisait le transit, ce trafic n'existerait pas. A parir du moment où on l'a installé (dès les années 1970 dans la bourgeoisie), les sommes d'argent en jeu permettent aux trafiquants de mobiliser des moyens efficaces pour déjouer les opérations de police. Ce n'est pas propre à la Martinique. Tous les pays producteurs, de transit ou consommateurs connaissent le même phénomène.
Idem pour la délinquance en col blanc. Tout le monde sait qu'elle se voit moins facilement et ses responsables, en cas de problème, ont les moyens financiers de se défendre, avec les meilleurs avocats. ceci en Martinique comme un peu partout ailleurs.
Est-ce pour cela que les polices du monde entier renoncent à combattre la violence et, quand certaines le font, est-ce souhaitable ?
Enfin, faut-il s'étonner que la police garde un oeil sur les personnes qui ont commis des violences, quelles qu'en soient les motivations ? Et que certains sont fichés ? Ne sait-on pas qu'il y a des "fichés S", par exemple ?