Avec quoi avez-vous pu racheter l'un des plus grands groupes de spiritueux britannique ?

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     L'intervention du fils Hayot lors de la table-ronde sur la vie chère organisée à la CTM, que l'on peut visionner au bas de cet article, a quelque chose de surréaliste, voire d'hallucinant. 

    Il évoque "la petitesse du marché martiniquais", "la fragilité des entreprises locales" et blablabla. Sauf que comment expliquer que le Groupe GBH ait pu passer d'un simple "élevage de poulet" (dixit Hayot) à un entreprise de dimension internationale présente dans une vingtaine de pays ? Par quelle opération du Saint-Esprit ? Pour mieux nous faire comprendre prenons l'exemple du rachat par le Groupe GBH d'un des plus grands groupe de spiritueux... britannique :  

 

     https://www.lefigaro.fr/flash-eco/gbh-achete-un-distributeur-de-spiritueux-britannique-20230213

 

     En bonne logique, la Grande-Bretagne ayant colonisé la Barbade et la Jamaïque, c'est un groupe béké barbadien ou jamaïcain qui aurait dû pouvoir faire pareille acquisition et non un groupe béké martiniquais. Car, les Békés barbadiens sont 5% de la population et les Békés jamaïcains 3% de leurs îles respectives et non... 1% comme c'est le cas des Békés martiniquais. Ces derniers seraient-ils plus entreprenants, plus intelligents, que leurs alter ego caribéens ? On est en droit d'en douter. L'explication est simple : les Békés martiniquais se sont refusé à jouer leur rôle de bourgeoisie nationale quand la chose s'y prêtait c'est-à-dire en 1946. Certes, quelques-uns d'entre eux se sont montrés (timidement) opposés à la Loi de Départementalisation/Assimilation rapportée par Aimé Césaire, mais ils sont vite rentrés dans les rangs. Faut-il leur rappeler, pour ne prendre que ces exemples, que les libérateurs du continent américain et de la Caraïbe furent pour nombre d'entre eux des Békés : José Marti (Cuba), Jefferson (Etas-Unis), Simon Bolivar (Venezuela), Ramon Matias Mella (République Dominicaine) etc... Et c'est dans un second temps, une fois l'indépendance assurée, que des leaders métis (Hugo Chavez, Obama), Amérindiens (Evo Morales) etc...on pu apparaitre. Aujourd'hui, aucun Béké jamaïcain ou barbadien ne fait la loi dans son pays et c'est pourquoi on n'y constate aucune hostilité particulière envers eux. Les syndicats s'opposent à eux non pas parce qu'ils sont des Blancs mais parce qu'ils sont des capitalistes et ils combattent tout autant les capitalistes de couleur.

   Pour en revenir à la question posée au début, voici la réponse : aucu groupe Béké barbadien ou jamaïcain ne peut racheter un grand groupe de spiritieux anglais comme l'a fait GBH parce qu'ils n'en ont tout simplement pas les moyens alors même que la Grande-Bretagne a été le colonisateur de leurs îles et que jusqu'à aujourd'hui, ces dernières ont gardé des liens étroits avec elle. Par exemple : 32% des touristes visitant Barbade sont de la lointaine Angleterre alors que 29% seulement proviennent des assez proches USA. Le formidable enrichissement de GBH et sa capacité à investir en Afrique noire, au Maghreb, à la Réunion, en Kanaky etc.. résulte donc forcément, d'abord et avant tout, des profits générés dans leurs entreprises en Martinique et en Guadeloupe lequel enrichissement résulte à son tour des marges indécentes réalisées sur la vente non pas des seuls produits alimentaires ou de première nécessité mais sur TOUS LES PRODUITS : automobiles, magasasins de bricolage, magasins de sports etc...

   Venir donc aujourd'hui nous parler d'"étroitesse du marché" ou de "fragilité des entreprises" est une vaste blague ! Parler d'un "groupe martiniquais" également. Il l'a, certes, été à l'époque de l'élevage de poulets mais cela fait des lustres qu'il est devenu un groupe international. D'ailleurs, aujourd'hui, son chiffre d'affaires et ses bénéfices doivent certainement être "internationaux" et plus tellement "martinico-guadeloupéens". Par conséquent, ce groupe a largement les moyens de baisser les prix dans nos deux îles sans faire faillite et ainsi mettre un terme à son système de prédation. Que pèsent 750.000 consommateurs antillais quand on est présent dans une vingtaine de pays ? 

   S'obstiner dans une prédation qui n'est même plus vraiment justifiée financièrement est ni plus ni moins qu'une attitude proprement suicidaire à terme. A moyen terme et surtout à long terme.

Commentaires

Pas faux ,mais vous oubliez un facteur essentiel !!!

ibrahima

28/09/2024 - 13:56

Les fonctionnaires et leurs 40%.....Grace à leurs sursalaires ,ces messieux-dames ont commencé à consommer fiévreusement dès les années 50.Notamment des voitures ,des terres ( agricoles productives ...rappelons-le) pour y construre leurs splendides villas ,de l'électro-ménager ,et actuellement beaucoup d'équipements d'intérieur (ameublement ,vaisselle ,piscine etc...d'où le succès des Domia ,Tonton Tapis et autres ,M.Bricolage ...).Ils les ont achetés aux mains de qui......des Békés evidemment.La richesse de GBH et des autres groupes d'import békés ou pas,a pour base les 4O% .Si vous faites l'analyse de GBH, je vous engage vivement à le faire vous constaterez le poids des entreprises liées à l'automobile.Quand on sait qu' après les fonctionnaires d'autres catégories ont obtenu les 4O% et se sont mises à surconsommer comme des malades, on comprend mieux la richesse colossale accumulée par les grands groupes .Cette richesse leur a permis àprès-coup de se projeter vers l'extérieur.
Raphael Confiant avait proposé dans les années 80 à des fonctionnaires "indépendantistes" de constituer une cagnotte avec leurs 4O% .Elle aurait permis de créer des entreprises ou des activités productives non soumises-à cette désastreuse économie de comptoir.Bien évidemment ces éminents "indépendantistes "se réclamant qui plus est de la " révolution" AVAIENT REFUSE ;pire ,les syndicalistes de cette tendance demandaient dorénavant l'attribution de cette prime mortifère à des pans plus larges du monde du travail.Parfois ces gens ,définitivement accrochés à leurs chers 4O% ,qui assurent pourtant la fidélité politique à la Fouance tout en renforçant les oligarchies réclament pour certains l'indépendance voire la destruction du "système" .Alors qu'ils en sont un rouage essentiel .!!!!Cherchez l'erreur !!!! Le système s'est dorénavant emballé.Certes d'autres facteurs jouent évidemment sur la cherté des produits importés ( marges abusives ,recherche pathologique du profit ,magouilles et ententes plus ou moins licites etc..), mais il serait malhonnête d'occulter le rôle des 40% dans le fonctionnement de ce système démentiel.

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