La chloroquine, le médicament prôné par le professeur Didier Raoult contre le Covid-19, aurait causé une importante sumortalité aux États-Unis, mais aussi en France, selon une nouvelle étude française.
C'est le traitement qui a rendu célèbre le professeur Didier Raoult. Celui que Donald Trump, et toutes les personnes adhérant aux théories complotistes contre le vaccin anti-Covid, préconisaient. Mais l'utilisation, lors de la première vague de coronavirus en 2020, de l'hydroxychloroquine, un médicament existant déjà utilisé jusque-là contre le paludisme, aurait conduit à 17 000 morts dans six pays. C'est une étude publiée mardi 2 janvier dans la revue scientifique Biomedicine & Pharmacotherapy par des chercheurs français, qui a révélé ce chiffre.
En France, le nombre de décès qui serait lié à la chloroquine tomberait à environ 200 patients, soit 1 % des décès dus au Covid-19 lui-même, sur la même période (mars-juillet). Les scientifiques ont également étudié la surmortalité qui serait due à l'hydroxychloroquine en regardant les chiffres en Turquie (une centaine de morts) en Belgique (environ 240 morts), en Italie (1800 morts), en Espagne (1900), et aux États-Unis. C'est ce dernier pays, grand prescripteur de ce médicament, qui aurait souffert d'une plus grande mortalité, qui serait de 12 740 morts. Les chiffres ne prennent pas en compte l'Inde et le Brésil, qui en ont également beaucoup fait usage dans les hôpitaux. "Le nombre total de morts est probablement bien plus grand", a souligné Jean-Christophe Lega, principal auteur de l’étude et professeur aux Hospices Civils de Lyon auprès de France 3.
Pourquoi peut-on dire que ces personnes positives au Covid sont mortes des suites de ce médicament ? Les scientifiques ont regardé le taux de mortalité des patients hospitalisés dans chaque pays, en le comparant avec le taux de prescription d'hydroxychloroquine, afin de déterminer combien de patients décédés ont été traités avec. En effet, une précédente étude publiée dans Nature communications avait estimé que la substance augmentait de 11 % le risque de mortalité du patient covidé. "Les patients souffrant d'un Covid et qui reçoivent ce médicament ont plus de risque de mourir que ceux qui ne le reçoivent pas : quand c'est mal dosé, donné à trop forte dose ou sur des cœurs fragiles, ça peut donner des troubles du rythme cardiaque", expliquait notamment l'épidémiologiste Pierre Tatevin, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Rennes, sur France Inter.
Ces résultats sont cependant à prendre avec des pincettes, car ils sont très peu précis, et il s'agit d'estimations larges. Ce que pointe du doigt l'étude, c'est essentiellement que "donner un traitement inutile et potentiellement toxique à des patients déjà fragile est quelque chose de dangereux". Selon les pays, le taux de prescription pouvait aller de 2% à 92%, avec par exemple 15,6% en France, ce qui interroge sur le procédé de certains hôpitaux, alors que des remontées de terrain pointaient déjà les potentiels risques du traitement dès mars 2020, selon le professeur Mathieu Molimard, du CHU de Bordeaux. Une partie émergée de l'iceberg, donc.
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