La SODEM (Société d'Equipement de la Martinique) fait encore des siennes

   Dans notre belle île aux fleurs, nous avons la fâcheuse tendance d'oublier les scandales, prévarications et autres détournements de fonds qui scandent, hélas, notre existence quotidienne : Crédit Martiniquais, Chlordécone, CEREGMIA, La COLAS, SMTVD et consorts. Neg pa ni mémwè, affirme un dicton.

    Sauf que les dégâts causés par ces malversations, jamais condamnés par la justice, font des dégâts et continuent d'en faire des années après, pénalisant lourdement des personnes le plus souvent de condition modeste. C'est ainsi que ces jours-ci revient sur le tapis l'affaire de la SODEM (Société d'Equipement de la Martinique), véritable scandale qu'en 2018, le quotidien FRANCE-ANTILLES, peu suspect de gauchisme, avait décrit comme suit :  

   "Des propriétaires dépossédés de leurs terrains sans avoir jamais, reçu un centime, des commerçants déplacés pas du tout ou partiellement indemnisés. Le dossier de la SODEM est un "fiasco" à tous les niveaux selon l'expression employée par l'avocat de la CTM dans le jugement du tribunal mixte de Fort-de-France rendu le 8 juin dernier".

   C'est sous la présidence de Serge Letchimy, à l'ex-Conseil régional, que fut créée la SODEM avec comme président Jean Crusol de 2010 à 2015. Mais citons MARTINIQUE 1è (juillet 2021), peu suspecte, elle aussi, de gauchisme :  

   "La Société d'Economie Mixte était chargée par l'ex-Conseil Régional d'effectuer des travaux pour le passage du TCSP mais de nombreux expropriés n'ont jamais touché leurs indemnités... Plusieurs années après, certains habitants de l'Avenue Maurice-Bishop attendent toujours et Mme Gabrielle Ho Sin Ming, relogée dans un mobile homme depuis 3 ans, dénonçait cette situation et alertait sur le non-versement de l'intégralité des 35.000 euros promis. Tout au long de l'Avenue Maurice-Bishop des cas similaires se présentent. Sont concernées des personnes délogées entre 2006 et 2015 à qui il manque une partie ou la totalité de leurs indemnités, de 1.000 à 200.000 euros. Pourtant l'argent a bel et bien été versé par le syndicat mixte : la SODEM". Simon Morin, président du Syndicat Mixte en 2016, avait constaté des anomalies. Il y avait plus de 3,5 millions d'euros versés à la SODEM qui n'ont pas été utilisés comme prévu. Il a porté plainte pour détournements de fonds publics et abus de confiance.'

   Quant au Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France, il écrivait ceci :  

   "La SODEM est une société structurellement déficitaire depuis des décennies. Ses actionnaires ne pouvaient ignorer cette situation clairement anormale et hors de toute orthodoxie comptable". 

   Ce qu'à l'époque le site de MARTINIQUE 1è avait commenté comme suit :  

   "A tel point que le tribunal a estimé que les élus qui se sont succédé au conseil d'administration depuis plus de 20 ans ont commis des fautes en laissant perdurer ces errements financiers. Le réquisitoire du ministère public est particulièrement accablant".

   Aujourd'hui, ce sont des personnes âgées du quartier Pointe-des-Nègres, à Fort-de-France, qui montent au créneau parce qu'elles n'ont toujours pas reçu de titre de propriété et qui ne peuvent pas obtenir les aides aux logement prévues par l'Etat pour leurs LES (Logement Evolutif Social). Motif : aucun notaire ne peut les reconnaitre comme propriétaires des lieux car c'est la SODEM qui en faisait office. Or, elle a été liquidée ! Pire : certaines de ces personnes sont décédées sans avoir pu léguer ces plus que modestes habitations à leurs enfants. 

   BRAVO la gestion du PPM et de ses alliés !

   Et ce sont ces mêmes élus qui à présent nous parlent de "responsabilité martiniquaise" et qui organisent un Congrès, après avoir participé à un fantomatique "dîner de travail" à L'Elysée, nous assurant toute honte bue que cela constitue un grand pas en avant vers ladite responsabilité. 

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