Une manif bonsaï.
Le rassemblement, samedi après-midi dans la capitale, pour appeler à la paix entre la Thaïlande et le Cambodge n’a pas vraiment fait le plein. Le pic de participation a atteint 6 personnes. C’était devant le BACC Bangkok Art and Culture Center en face du MBK à Pathumwan.
Faut-il en conclure que les Thaïlandais sont des va-t-en guerre? Des jusqu'au-boutistes de l’armement et du pugilat?
Sur les réseaux sociaux prisés des jeunes, un slogan fait florès :
" Le Cambodge peut bien nous attaquer pendant 100 ans.
Jamais il ne vaincra la Thaïlande "
Preuve que le nationalisme n’a pas besoin d’attendre un important cumul de millésimes.
Remarquons cependant que les générations comprises entre la sortie de l’adolescence et l’entrée dans le moyen-âge, âge moyen si l’on préfère, signifient à leur manière un engagement pacifique.
Les soirées after-work dans les bars-lounges de la capitale sont très courues.
Boire un verre tout en se consacrant à d’espiègles minauderies en compagnie de sa dulcinée.
Partager un moment de pure convivialité avec un aréopage amical...tout cela est pour beaucoup d’hommes à peine adultes l’affirmation d’un appétit de paix.
Qu’ils appellent recherche d’amour.
Bangkok. La nuit s'étire.
Personne ne se tire.
Ici, pas d'obus à éclater l'âme.
Rien qui puisse démantibuler les corps.
Le seul champ de bataille est celui des sentiments.
Les mines sont enjouées. N'explosent pas au gré de bisbilles insensées.
Des canons, oui, mais à partager entre amis. De la coupe aux lèvres, un riche alphabet gourmand reste à parcourir.
Que l'amour éclose au rythme de conjugaisons tendres.
Dans un estaminet de Thonglor, des mains de velours redessinent une géographie cordiale entre les êtres qui refusent le néant. Soupirs alanguis en prélude à l'offensive résolue des désirs les plus incandescents. On l'annonce comme imminente.
Sortie d'on ne sait quelle tranchée, elle dissuade de se retrancher.
Donner l'envie de mille et une envies dans une vie évanescente. Ce mantra obsédant s'insinue dans les couples, les transportant juqu'aux heures indues.
Oui, c'est cela.
En cours de tournée, un délicieux tournis s'empare des amants happés par leur rencontre impromptue.
Avant l'aube, ils s'esquivent à deux, riant à gorge déployée.
Rien n'est plus nécessaire, en ces temps maussades, que le soutien logistique aux battements... du coeur.
Patrick Chesneau
Photos Afterwork
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