Le couperet est tombé. Cette fois en faveur des noceurs invétérés. Le gouvernement thaïlandais accorde son feu vert et c'est définitif. Les bars, gogo-bars et clubs propices au délirium le plus débridé fermeront à 4H du matin. Au lieu de 2H.
Incidemment qu'en est-il pour les massages et salons à papouilles menant au légendaire happy ending? Et des karaokés où l'on se déshabille pour mieux éructer au fur et à mesure que les magmums de breuvage alcoolisé s'amenuisent? A ce stade du suspense volontairement entretenu, on se perd en conjectures. Précision à réitérer: cet encouragement au vice n'aura de vertu que dans certaines zones touristiques. Les principales qui sont en même temps les plus attractives pour les visiteurs égrillards venus de tous les fuseaux horaires de la planète: Bangkok, Chiang Mai, Pattaya, Phuket. Mais pas Chaweng sur l'île paradisiaque de Koh Samui et pas Hua Hin sur le golfe du Siam. Ces deux stations balnéaires surfréquentées restent assignées à un dodo éloigné des heures indues. Quant au reste du Royaume, il n'est pas concerné. En Isaan, on pourra continuer de se coucher comme les poules.
Et les chawnaa ( paysans) seront levés et en route pour leurs rizières sur leurs e-ten ( prononcer i tène.. engins agricoles mécanisés ) pétaradants à la minute même où les bar girls des lieux de perdition se retrouveront par grappes vociférantes sur le trottoir de leurs quadrilatères de vie nocturne. A 4H tapantes, heure d'ouverture maximale autorisée des établissements patibulaires mais presque. Les touristes en goguette ont désormais deux heures de plus pour se torcher. On les verra, groggy aux trois quarts, tituber sur les trottoirs crevassés, confondant lampadaires et naïades aguicheuses. Qu'est-ce qui est le mieux pour se raccrocher quand on ne tient plus debout ? Un poteau ou une fille déguisée en robinet de charmes tarifés ? Jusqu'à 5H du mat, des hordes de bidochons dépénaillés zigzagueront sur la voie publique en hurlant des mots grivois puis salaces à leurs poupées de location. Voire orduriers dans le cas des malotrus gonflés à la testostérone de contrefaçon.
Les soiffards invétérés et les pratiquants assidus de la biture sévère termineront affalés sur un coin de matelas dans une chambre d'hotel transformée en cellule de dégrisement. Les ivrognes à la tronche rougeaude, incapables de la moindre galipette, beugleront quand même leurs pulsions de libido jusqu'aux aurores. Les sylphides à la peau ambrée se souviendront alors que leurs petites mains pleines de doigts manucurés sont des armes miraculeuses. Leur virtuosité tactile insufflerait vie à un mammouth congelé en Sibérie. Leur expertise sensorielle réveillerait un pharaon momifié. Et leur technicité en caresses appuyées est génératrice de désirs coquins sur un mode incendiaire.
Qu'on se le dise...Bière à volonté. Whisky a gogo. Daïquiri en rasades généreuses. Au goulot jusqu'à 4H, c'est tout d'un coup à portée de gosier. A condition que le métabolisme tienne le coup après une descente de canettes un peu trop vertigineuse, l'alcool aide les âmes errantes à jouer aux pots de colle énamourés. Les corps s'enlacent sans se lasser. Les épidermes en fusion ne se séparent plus aussi longtemps que les liquidités coulent à flot.: dollar, euro, livre sterling, rouble, roupie, riyal, yuan ou yen...toutes devises à fort pouvoir d'achat acceptées. Les fées qui peuplent les estaminets de Soi CowBoy, Soi Buakhao ou Patong en feront leurs choux gras. Ou leur som tam sea food & salmon ( salade de papaye verte avec fruits de mer et saumon sous cellophane ). Leurs clients en quête de spasmes telluriques tutoieront, tout au plus, la crête d'un très chimérique nirvana. Inatteignable vu leur état déconfit.
Et elles, pourront aller s'incliner devant les divinités du consumérisme chic: Chanel, Louis Vuitton, Apple et son I phone dernier cri ou Lancôme et Shiseido. L'offre et la demande. Principe basique de fonctionnement des plaisirs noctambules. Sans plus tarder, les nuits siamoises et tout le tintouin du fast sex vont déchirer grave !
Patrick Chesneau
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite