Trafic de drogue et d'armes en Martinique : l'impuissance généralisée

   A chaque événement tragique, on voit nos politiques et l'Etat français pondre des communiqués dénonçant "la violence et le trafic de drogues ou d'armes".

   Cette rengaine n'est que le signe de leur impuisance et souvent de leur incurie.

   Certes, une île comme la Martinique qui a près de 400kms de côtes est très difficile à contrôler et l'on ne peut évidement mettre un gendarme à surveiller chaque anse d'autant plus que les arrivages de drogues et d'armes se font presque toujours nuitamment. Même avec les drones maritimes qui sont prévus pour "très bientôt", nous assure-t-on, on ne pourra pas empêcher totalement ce trafic pour la simple raison qu'il y a des complicités locales. Trop facile de toujours mettre cela sur le dos des Saint-Luciens ou des Vénézuéliens ! 

   Or, cherche-t-on vraiment à démanteler les réseaux locaux lesquels sont en connexion avec des réseaux de l'Hexagone ? On est en droit d'en douter quelque peu. Pourquoi ? A cause de la stupéfiante mansuétude de la justice française à l'égard des dealers qui sont arrêtés chez nous ! On nous parlera de "petits dealers" et sur ce motif, ils n'accompliront presque jamais la totalité des peines auxquelles cette même justice les a condamnés. Tel qui a écopé de 8 ans de geôle sera libéré au bout de... 3 ou 4 ans, par exemple. Certes, ils ne sont que les maillons de vastes réseaux de narcotrafiquants dont les chefs se trouvent en Amérique du sud, mais en les faisant accomplir la totalité de leurs peines, au moins parviendra-t-on au bout d'un moment à casser certains d'entre ces réseaux ou en tout cas à éviter qu'ils ne prennent la Martinique comme un maillon de leur chaine. Sans des complicités martiniquaises, aucun réseau colombien ou vénézuélien ne pourrait s'installer durablement en Martinique. 

    On nous rétorquera que la prison de Ducos étant pleine et même surpeuplée, ces libérations anticipées de dealers permettent de dégager des places. Argument qui ne tient pas la route car les Martiniquais sont Français et veulent rester Français si l'on en juge par les manifestations qui secouent leur île depuis plus de deux mois. Par conséquent, il n'y a nulle obligation à incarcérer un délinquant martiniquais en Martinique. On peut fort bien en expédier le trop-plein dans des prisons hexagonales ! Quand il s'agit de prisonniers politiques comme ceux de l'OJAM autrefois ou ceux de la Kanaky aujourd'hui, on trouve bel et bien des places pour les incarcérer en "Métropole", non ?

   Si un prétendu petit dealer martiniquais sait qu'il sera libéré au bout de deux ou trois ans, qu'est-ce qui l'empêchera de recommencer une fois qu'il quittera la prison de Ducos ? RIEN ! D'autant que les programmes de réinsertion laissent à désirer et que le chômage sévit dans notre île. Le citoyen-lambda a déjà les pires difficultés à trouver du travail, allez voir un dealer fraichement libéré ! Il n'aura, trop souvent, d'autre choix que de replonger. Alors que si il sait qu'il sera incarcéré en "Métropole", loin de ses parents et de sa petite copine, il y réfléchira à deux fois. 

   Il ne s'agit pas du tout de croire qu'une politique du tout-répressif permettra de stopper le trafic de drogues et d'armes. Chacun sait fort bien que sans traiter les causes du problème (difficultés familiales, abandon de scolarité, chômage etc...), ce dernier pourra être difficilement jugulé, mais en attendant que les belles promesses de nos politiques et de l'Etat français se réalisent, il n'y a pas d'autre solution que de sévir. Or, la mansuétude actuelle, voire le laxisme des uns et des autres, ne peut qu'entrainer des drames à répétition comme celui qui vient de se produire à la Cité Rivière-Roche, dans la proche banlieue de Fort-de-France. 

Commentaires

En effet

Mouche là-compte n°3

05/11/2024 - 03:52

1-on ne peut évidement mettre un gendarme à surveiller chaque anse d'autant plus que les arrivages de drogues et d'armes se font presque toujours nuitamment.

Nous pouvons utiliser deux produits qui existent en forte abondance en Martinique:
1- Les retraités ( qui s'ennuient)
2-Le Makrelage ( qui est une énergie quasi illimité en Martinique).

Nous avons des retraités tout frais et encore actifs et surtout extrêmement "MAKRELES" qui sont en Martinique et passent leur temps a jouer au domino et à la belote.
Il faudrait offrir des jumelles, des longues vues et un numero d'appel secret à ces retraités qui vivent en bordures de mer. Il seront chargé de la surveillance de l'ile H/24.

Votre article est bien mais vous oubliez l'essentiel.
Le quotidien martiniquais qui ne fait que la promotion des chanteurs au style capillaire jamaïcain et qui chantent de la musique jamaïcaine.
La violence a EXPLOSE en Martinique depuis l'arrivée de cette musique.

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