« Venez me chercher » : le terrible récit des derniers mots de Hind Rajab, 6 ans, morte à Gaza

Seule, coincée par un déluge de feu au milieu des cadavres de ses proches. Hind Rajab avait joint les secours, en vain, la voix brisée par la terreur. Ses suppliques poignantes avaient ému le monde entier. La petite fille palestinienne de 6 ans a été retrouvée morte, samedi à Gaza.

Il y a près de deux semaines, Hind et certains membres de sa famille cherchent à fuir la violence des combats. Leur véhicule est arrêté par des chars de Tsahal, quand ceux-ci ouvrent le feu, selon le récit de la famille. La fillette survit miraculeusement, et parvient à joindre des proches par téléphone. Les autres occupants de la voiture sont tous morts. Pendant des heures, elle survit dans la voiture, prisonnière au milieu des cadavres et des tirs, en pleine opération israélienne à Gaza-ville.

« Elle avait peur, elle était terrifiée et elle était blessée au dos, à la main et au pied », avait raconté son grand-père, la voix gorgée de sanglots. Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) avait confirmé qu’une de ses standardistes avait eu Hind au téléphone, puis entendu un bruit de tirs. Dans un enregistrement qu’il a diffusé, on entend la petite voix de la fillette supplier, la voix rongée par la terreur : « Venez (…) me chercher », « J’ai tellement peur, s’il vous plaît, venez ». En vain.

Après ces appels, personne n’avait plus eu de nouvelles de la fillette, tout comme des secouristes envoyés pour la secourir. « Pendant plus de trois heures, la petite fille a désespérément imploré nos équipes de venir la sauver des tanks (israéliens) qui l’entouraient, subissant les tirs et l’horreur d’être seule, prisonnière au milieu des corps de ses proches tués par les forces israéliennes sous ses yeux », avait ajouté le Croissant-Rouge. Du haut de ses six ans, comme des milliers d’enfants palestiniens, Hind est une victime des ravages de la guerre.

Sa dépouille et celle de plusieurs membres de sa famille ont été retrouvées samedi matin dans la voiture près d’une station essence du quartier de Tel al-Hawa, après que les chars israéliens se sont retirés de la zone à l’aube, a annoncé sa famille, qui a accusé les Israéliens de les avoir tués. Les corps des deux secouristes du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) envoyés pour la secourir ce jour-là ont été retrouvés eux aussi samedi matin, dans leur ambulance, à quelques mètres de là, a précisé le PRCS dans un communiqué.

Ambulance ravagée et calcinée

« Hind et tous ceux qui se trouvaient dans la voiture ont été tués », a déclaré son grand-père, Baha Hamada. « Ils ont été retrouvés par des membres de (notre) famille qui sont allés à la recherche de la voiture et l’ont trouvée près de la station essence », une zone jusque-là inaccessible en raison de la présence militaire israélienne, a-t-il expliqué. « Hind Rajab a été tuée par les forces d’occupation (israéliennes) avec tous ceux qui se trouvaient avec elle dans une voiture », a confirmé le ministère de Santé du Hamas dans un communiqué, appelant « les institutions des droits de l’Homme et les Nations unies à une enquête sur ce crime odieux ».

Dans un communiqué annonçant la mort des deux secouristes, le PRCS a accusé « les forces d’occupation » de les avoir « délibérément visés » et ce « alors que leur ambulance avait été autorisée à aller sur place pour secourir la petite Hind ». Il a ensuite publié sur les réseaux sociaux des photos de leur ambulance, ravagée et calcinée. L’armée israélienne n’a pas répondu aux questions de l’AFP sur cette affaire.

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent menée sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En riposte, Israël a lancé une offensive militaire qui a fait près de 28 000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon l’Unicef, « des milliers d’enfants auraient été tués et des milliers d’autres blessés ». La moitié des 1,7 million de déplacés estimés à Gaza sont des enfants, dont « les maisons ont été détruites », « les familles déchirées » et qui manquent notamment « d’eau, de nourriture et de médicaments », selon l’agence onusienne.

Commentaires

Et dire qu'il y a encore des gogos...

Albè

12/02/2024 - 13:17

...qui veulent nous faire croire qu'il est obligatoire de faire le distingo entre l'anti-ceci et l'anti-cela. Allez vous faire voir chez les Grecs, bande de bouffons !

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