Il y a quelque indécence de la part des assimilationnistes et de celle de certains autonomistes quand on les voit tirer à boulets rouges sur les 50 ans d'existence que le principal parti indépendantiste, le MIM, et son leader Alfred Marie-Jeanne, viennent de célébrer.
Mais la malhonnêteté mentale (le mot "intellectuelle" serait leur faire bien trop d'honneur) de ces gens est sans limites et frise même l'indécence quand ils déclarent que "les indépendantistes ont dirigé le Conseil Régional, puis la CTM". Ceci est complètement faux ! A chaque fois, ce fut une coalition d'indépendantistes, d'autonomistes et d'écologistes qui ont dirigé, à trois reprises, ces collectivités. Car enfin, depuis quand le PCM (Parti Communiste Martiniquais), le RDM (Rassemblement Démocratique pour la Martinique) ou encore MARTINIQUE-ECOLOGIE seraient-ils des mouvements indépendantistes ? Sans même parle de Droite de Yan Monplaisir et de BA PEYI-A AN CHANS qui, en décembre 2015, fit alliance avec ces différents partis pour remporter haut la main les premières élections territoriales : 15.000 voix d'avance sur le PPM et ses alliés lesquels n'ont gagné en 2021 qu'avec 3.472 misérables voix de plus.
Les indépendantistes n'ont jamais dirigé seuls en Martinique. Jamais !
Il ne s'agit aucunement de défendre le MIM et son leader mais simplement de reconnaître cette vérité d'évidence. Quand on se trouve au sein d'une coalition, quand bien même, on en est le principal parti en termes d'électeurs, on a forcément les mains liées. On est obligé de composer avec ses partenaires. Sinon cela s'appelle de la dictature ! Ce n'est pas, là encore, pour défendre Marie-Jeanne mais force est de reconnaître qu'il a scrupuleusement respecté le contrat de mandature signé entre le GRAN SANBLE et BA PEYI-A AN CHANS en 2015, contrat dont l'article le plus important déclarait que la question du statut de la Martinique ne devrait pas être mis sur la table au cours de la mandature 2015-2022.
Quand on signe, un contrat, il faut le respecter à la lettre. Cela s'appelle de l'honnêteté.
Et puis, ces assimilationnistes sont qui pour s'imaginer pouvoir donner des leçons à qui que ce soit, eux qui ont eu le pouvoir de l'abolition de l'esclavage (1848) jusqu'à la fin du 20è siècle ? Soit 150 ans d'assimilationnisme ! Quant aux autonomistes-PPM, ils l'ont eu de 1946 à nos jours, avec trois intervalles de gouvernance indépendantiste-autonomiste-écologiste. Soit près de 80 ans au total ! Cela sans avoir les mains aucunement liées car si ces assimilationnistes et autonomistes ont fonctionné, eux aussi, au sein de coalitions, ce fut entre mouvements de même obédience : chiraquiens et giscardiens, pour les premiers ; césairistes et autonomistes lamentinois, schoelcherois et autres, pour les seconds. A chaque fois, ils disposaient donc les pleins pouvoirs.
Or, comme déjà souligné, les indépendantistes n'ont jamais réussi à gouverner seuls : ils ont été obligés de s'allier à des mouvements relevant d'autres obédiences politiques à savoir autonomistes, écologistes et même en 2015, Droite. Ne pas prendre cela en compte relève, répétons-le, d'une forme de malhonnêteté. Ceci dit, il ne s'agit pas pour autant de tresser une couronne de lauriers au MIM dont le principal travers a été et est la verticalité du pouvoir et le culte du chef charismatique. Cela a été le cas, depuis le mouvement "La Parole au peuple", d'une série de scissions qui ont indéniablement nuit à la cause indépendantiste : le départ de Garcin Malsa et d'une vingtaine de ses amis ; celui de la section de Schoelcher conduite par S. Bolinois ; celui de L-F. Duville et ses amis de Rivière-Salée ; celui de J-P. Nilor parti créer un autre parti politique etc... Sans même parler de ceux qui ont "retiré leurs pieds" sans faire de bruit...
Un mouvement politique qui va de scission en scission n'a pas d'avenir.
Plus que Chaben, ce sont certains de ses lieutenants au comportement stalinien qui en furent et en sont la cause. Désormais privés de l'aura et du formidable charisme de leur leader, atteint par l'aristocratie de l'âge, celles et ceux qui ont prospérés à l'ombre de ce dernier n'ont plus aucune chance de faire progresser la cause de l'indépendantisme.
Les assimilationnistes et les autonomistes-PPM peuvent s'en réjouir mais, ayant été beaucoup plus longtemps au pouvoir que les indépendantistes et alliés, ils feraient mieux de s'interroger sur leur responsabilité dans l'impasse dans laquelle se trouve la Martinique aujourd'hui.
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Commentaires
Petite rectification sur l'âge des mots d'ordre...
Frédéric C.
20/09/2023 - 17:53
... L'assimilationnisme: 150 ans? Peut-être, si on ne compte qu'à partir de la fin de l'insurrection du Sud et l'instauration des libertés démocratiques "formelles" par la France de la 3è République, avec un Conseil Général élu, des députés élus... mais les revendications assimilationnistes ont existé chez les libres de couleur pendant la période de la révolution française, avant que les békés et l'Angleterre esclavagiste ne fassent copain-copain. Et à l'exclusion de l'époque de Robert. Mais grosso modo ça fait 150 ans... En revanche, l'autonomisme n'a pas 80 ans! Cette revendication clairement formulée (par le PCM de l'époque, qui n'est pas celui d'aujourd'hui !) date de 1960, avec le 1er pgme pour l'autonomie POLITIQUE. Ça fait 62-63 ans, pas 80 ans ! Avant cela, le PC-Mque et Césaire étaient départementalistes, et c'est Césaire en tant que député PC qui fut rapporteur du projet de loi d'assimilation "institutionnelle", donc d'assimilation. A partir de 1949-50, ils furent longtemps encore partisans de l'"Égalité des droits" avec la "métropole"... Le fameux "L'heure de nous-même a sonné" d'octobre 1956 (67ans) ne constitua pas une revendication claire et nette d'autonomie POLITIQUE chez les Cesairistes puis le PPM. Césaire parlait à l'époque des "contrariétés de la départementalisation" mais aussi des "contrariétés de l'autonomie": c'était tout sauf clair... Pour le PCM, en 1960 il ne contrôlait déjà plus le Conseil Général, dont il est erroné de suggérer que son "autonomisme" fut un jour au "pouvoir local"... C'est l'époque où Césaire parlait d'"autogestion", d'"autonomie de gestion" sans jamais en définir clairement les contours. Ce n'est qu'en 1968 que le PPM parla ENFIN de "nation Mquaise" puis d'autonomie. Puis vint l'époque du "Moratoire" du PPM en 1981. Et c'est à partir de là qu'il conquit le Conseil Régional, avec le PS (départementaliste) et le PCM (resté autonomiste, mais allié à un PPM qui ne l'était plus because Moratoire). Les autonomistes n'ont donc jamais exercé le pouvoir localement... Et les revendications autonomistes ont été entrecoupées de demandes de statu quo institutionnel, baptisées "moratoire" ou "Pacte de gestion". Jusqu'à preuve du contraire, le P"P"M est toujours dans le moratoire, dans la gestion du statu quo. Nous verrons si les déclarations récentes de Letchimy nous révéleront EN PRATIQUE si ce moratoire prend fin et si le P"P"M redevient partisan d'une évolution institutionnelle de la Mque vers une autonomie POLITIQUE, avec un projet social et économique cohérent. Car en politique, croire quelqu'un sur parole, c'est être un imbécile... A cet égard, les Mquais en ont peut-être assez d'avoir trop fait confiance sans que rien ne change dans leurs problèmes quotidiens. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles le taux d'abstention augmente tant depuis des décennies...
COMME AUJOURD'HUI...
Albè
20/09/2023 - 18:54
Quand on lit bien l'article, on se rend compte que son point le plus important est le fait que si départementalistes et autonomistes ont bénéficié de périodes au cours desquels ils ont dirigé seuls nos collectivités principales, ce ne fut jamais le cas des indépendantistes. C'est le cas aujourd'hui où le PPM et ses alliés d'autres petits partis autonomistes comme lui règnent sans partage. Pinailler sur 150 ans, 80 ans, 60 ou 50 ans c'est du...pinaillage.
Le point principal ne m'avait pas échappé, Albè...
Frédéric C.
21/09/2023 - 07:43
...ce qui y est écrit me semble correct, pour l'essentiel. Notamment la dénonciation de l' HYPOCRISIE hypocrisie des "DÉPARTEMENTALISTES". Mot plus juste qu'"assimilationniste" car ce mot revêt 2 sens: assimilationnistes au sens culturel, et il en existe encore ! Assimilationnistes au sens institutionnel. Césaire et Ménil ne l'ont jamais été au plan culturel, mais l'ont été au plan institutionnel jusque vers 1956-60. Et qu'on ne vienne pas ENCORE raconter que c'est du "pinaillage". Albè, je vous présume savoir que "le Diable se cache dans les détails"... Si on est d'accord sur l'essentiel d'un texte, est-ce que cela interdit de discuter de certains points seconds, voire secondaires? Non. Or ce n'est pas la 1ère fois que je lis ici qu'en Mque la revendication "autonomiste" date de 1945-46. Ce serait une seule fois, on pourrait passer (erreur de plume). 2, 3,4 fois: ça ne passe plus. Beaucoup de Mquais d'hoy sont devenus collectivement amnésiques, au point d'oublier ce que fut l'ordonnance Debré de 1960, d'oublier ce que représente la famille LePen (73.000 S.E. pour MLP en avril 2022!!). C'est très GRAVE! Et vous le savez. Alors évitons d'en rajouter en avalisant des approximations historiques, qu'il s'agisse de dates où d'événements. Je vois venir le jour où des "anti-pinailleurs" parleront des évènements sanglants de Mai 67 en... Mque. Tout devient confus! Dans ce contexte d'amnésie collective, demander à ce que les écrits soient un peu plus précis sur notre histoire et certaines périodes importantes, ce n'est donc pas du pinaillage. C'est une nécessité "pédagogique" (si je puis me permettre).
PEUT-ETRE...
Albè
22/09/2023 - 11:42
...serait-il plus "pédagogique" d'écrire des articles vous-mêmes au lieu de simplement réagir à ceux écrits par d'autres. Au moins les vôtres ne contiendraient pas d'erreurs !
Albè, tout le monde fait des erreurs...
Frédéric C.
22/09/2023 - 14:31
... si je faisais des articles, ils seraient sans doute truffés d'erreurs... Que celui/celle/cièl (vive l'écriture inclusive !) n'ayant jamais dit, écrit de choses erronées me jette la 1ère pierre, Amen... Mais votre idée n'est pas bête. Cela dit, attention : ça ne serait pas forcément des articles "normaux", mais des articles définis DÉ-contractés. Car les "contractés", je les laisse aux articuleurs coincés, con-parézon (ki n'est pas raison), et autres tétanisés-contractés du bulbe rachidien... Peut-être que si j'écrivais des articles, seraient ils même indéfinis (plutôt que définis), donc vagues comme la mer voire la belle-mère, la grand'mère, la Maire d'Alors (commune située entre "Donc" et "Par-Con-C'est-Quand"). Et comme, paraît-il, j'ai tendance à vouloir expliciter les choses (cf commentaire suce visé), en coupant les cheveux en "pi" (=3,14159...) dans le sens de la longueur tout en enculant les mouches, ça donnerait des textes longs que très peu de gens liraient. Mais je vais peut-être me laisser tenter... peut-être, éventuellement, le cas échéant et plus si affinités. Sans procrastiner. Il y aurait d'horrifiques erreurs, et comme les Cubains d'une époque peu épique, il n'y aurait qu'à rectifier les erreurs, ou ratifier les horreurs... Comme vous voyez, quand je fais un ou 2 observations, ce n'est pas pour m'ériger en Donneur De Leçons. Des D.D.L., j'en ai trop vu, je n'ai pas envie d'en voir encore un devant mon miroir le matin... Bref! j'avais fait un commentaire sur cet article, mais c'était dans un but constructif, sans plus.