...et non l'anti-créole ! C'est ce qu'ont expliqué en 1989 les auteurs de l'Eloge de la Créolité à savoir Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant. Cela fait donc 34 ans déjà...
Or, l'interview d'Aimé Césaire qu'on peut visionner au bas du présent article, interview datant de 1962, ne cesse de circuler en boucle sur les réseaux sociaux depuis des années, resurgissant dès qu'il est question de la langue créole. Suite au vote de la "co-officilisatation" du créole et du français en mai dernier par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), ladite interview re-circule sur Facebook, Instagram, WhatsApp etc...avec des commentaires indignés d'internautes s'affichant pro-créole. Puisque ces personnes ne lisent jamais de livres, ce qui n'est pas un crime bien entendu, et n'ont jamais entendu parler de l'Eloge de la Créolité, rappelons brièvement l'argumentation développée par ce dernier.
D'abord, cette affaire d'anti et d'ante : le premier terme, anti donc, signifie "contre", "opposé à", ce que tout le monde sait ; quant au second, "ante", il est bien moins connu et signifie "avant". Comme, par exemple, dans le mot "antédiluvien" qui signifie "avant le Déluge" (celui de la Bible). Aimé Césaire, nous disent les trois auteurs de l'Eloge, ou plus exactement sa pensée, était antérieure à la revendication linguistique créolitaire. C'est qu'en effet, quand il élabore la Négritude au mitan du 20è siècle (le Cahier d'un retour au pays natal date de 1939), il y avait plus urgent. Bien plus urgent ! A savoir la revendication de la pleine humanité de l'Homme noir, du Nègre. On sortait de deux siècles de déshumanisation, d'animalisation même de ce dernier (la période esclavagiste) et d'un siècle d'exploitation féroce (de l'abolition de l'esclavage en 1848 à la loi de Départementalisation de 1946).
Réduit en esclavage, puis scandaleusement sous-payé dans les plantations de canne à sucre des Békés, le Nègre antillais subissait, en outre, le mépris de sa "race", de la couleur de sa peau, de ses cheveux crépus, du continent d'origine de ses ancêtres, l'Afrique. Il fallait réparer tout cela et c'est ce que Césaire a entrepris avec courage (face à l'hostilité de la békaille et aux railleries de la mulâtraille) et avec un talent littéraire (reconnu non pas seulement par le Quartier latin mais aussi par le monde entier). C'est ce qui explique aussi que Césaire n'aurait pas pu écrire ses livres en créole, reproche qui lui est fréquemment adressé par des ignares, d'abord, parce que de son temps, le créole n'était pas considéré comme une langue mais comme un patois, ensuite parce que son message ne s'adressait pas aux seuls Noirs, mais aussi aux Blancs. En 1939, le Cahier d'un retour au pays natal ne pouvait être qu'en français et seulement dans cette langue. Ce n'est que quatre-vingts ans plus tard (en 2019) qu'il put être traduit en créole par Raphaël Confiant :
Chaque chose en son temps. Reprocher à Césaire ses propos sur le créole, certes terribles, c'est comme si on reprochait aux militants de l'OJAM (1958) de n'avoir aucune revendication...écologiste dans leur programme. Il est cependant vrai que les propos du Père de la Négritude dans l'interview ci-après nous paraissent blessants, indignes d'un défenseur d'un petit peuple qui, en 1962, était majoritairement créolophone. C'est tout simplement que Césaire comme tous les intellectuels de sa génération étaient des "Nègres gréco-latins" selon la féroce expression de Frantz Fanon qui, sur ce point-là, est injuste. En effet, au sortir de l'esclavage, quand les descendants des premiers "Nouveaux libres" purent accéder, parcimonieusement, à l'école, cette dernière n'utilisait qu'une langue et une seule : le français. Jusqu'à la fin des années 60 du siècle dernier, on pouvait voir des affiches dans les salles de classe proclamant :
"IL EST INTERDIT DE CRACHER PAR TERRE ET DE PARLER CREOLE"
L'école fut, pour nos arrière-grands-parents, "la terre des gens sans terre". L'unique moyen d'échapper à l'Habitation (/Plantation) et à la domination békée que l'abolition de l'esclavage n'avait aucunement ébranlée. Joseph Zobel l'exprime fort bien dans "La Rue Cases-Nègres" (1950). Au sein de cette école, les élèves les plus brillants tels que Césaire furent biberonnés non seulement au français mais aussi au grec ancien et au latin. Qu'y pouvaient-ils à leur époque ? Rien ! C'est comme si à cette même époque, on reprochait aux étudiants nègres de Paris d'avoir, pour beaucoup, épousé des femmes blanches : Léopold Sédar Senghor, Cheick Anta Diop (hé oui !), et d'ailleurs Fanon lui-même (et par deux fois). A l'époque, il n'y avait pas d'universités dans les colonies, d'une part, et de l'autre, les étudiantes noires étaient fort peu nombreuses au Quartier Latin.
Il fallait donc revaloriser l'image du Nègre avant (ante) de songer à en faire de même pour sa langue. C'est ce que Césaire a fait magistralement. Il était ante-créole et non anti-créole. Et c'est pourquoi tout Martiniquais qui se respecte ne peut qu'être césairien (héritier de sa pensée de manière certes critique) sans pour autant être aucunement césairiste (membre de son parti politique, le PPM) et encore moins césairolâtre (adorateur de la personne sans, le plus souvent, avoir jamais lu un seul de ses livres).
Ainsi, Aimé Césaire considérait la langue créole comme un genre de caca chien. Bon, c'était en 1962, mais quand même. Quel dénigrement ! Voila les effets de sa dévotion pour la langue du Maître, celle qui l'a fait Dieu en Martinique. Les archives sont souvent cruelles. Vomissons pic.twitter.com/KGQE22LXZv
— Golo DouTouk (@GoloDouTouk) 9 juin 2023
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
Commentaires
SAUF QUAND...
Albè
12/06/2023 - 11:17
Explication convaincante, très convaincante même, SAUF quand, tout en bas de l'article, on regarde la vidéo et scrute le ton et la mimique du grand homme ! On est contraint de la visionner une seconde fois tellement on n'en croit pas ses yeux. Cette moue de dédain, cette arrogance ! Incroyable mais vrai... Hélas !
Albè, connaissez-vous...
Frédéric C.
12/06/2023 - 14:53
... beaucoup d'intellectuels Mquais (ou Gpéens) qui n'aient pas des manières arrogantes? Glissant ? Je l'ai approché pendant deux ans quand j'étais élève à l'IME: il toisait les gens, envoyait des bòks gratuitement, j'en ai reçu quelques uns ; je lui ai rappelé l'un d'entre eux en 2006 ou 2007, je peux vous dire qu'il n'était pas fier, le gars (craignait-il, à 79 ans, que je dénonce très fort sa peu glorieuse petitesse d'antan ?). Donc bien arrogant et méprisant, l'individu Glissant! Lucrèce ? C'est un peu pareil : langage pédant pour dire des choses simples, ainsi la plèbe est tenue à distance... Jean-Claude William, Michel Louis, Philippe Pierre-Charles ? Idem dito pour le relationnel... R.Confiant? Lors d'un salon littéraire récent il m'a sorti un truc déplacé, j'ai été à 2 doigts de l'envoyer voir sa mère (je n'aurais pas eu besoin de micro) et de m'en aller avec fracas (j'étais au 1er rang)... Par contraste je garde un souvenir exceptionnel d'hommes comme Roland Thésauros, Leslie Manigat, Armand Nicolas, les frères J. et L.Crusol, P.Saint-Cyr qui, face au jeune type que j'étais et n'était pas forcément d'accord avec eux, cherchaient plus à expliquer, à transmettre, qu'à dominer avec des airs arrogants... Tout ça pour dire que si Césaire semble dédaigneux à un moment, pas mal de ses successeurs en intellectualité ont su prendre ce relais-là AUSSI... Ce qui ne donne pas forcément envie de les lire... Mais ils se voient si hauts, comprenez-vous, qu'ils oublient d'où ils sortent. Ils devraient lire certains Essais de Montaigne...
Ceci dit, Albè...
Frédéric C.
12/06/2023 - 15:00
...je partage votre avis sur la qualité de l'article : il remet les choses en perspective, sans dogmatisme ni acrimonie contre le Nèg Fondal Natal... Sans son apport, nous ne serions peut-être pas à un certain point de réflexion. On ne peut pas parler de la Mque contemporaine en faisant l'impasse sur Césaire.
DISTRIBUER DES BONTS POINTS
Albè
12/06/2023 - 17:46
J'espère que les personnes encore en vie dont vous dénoncez le comportement "arrogant" à votre égard ne porteront pas plainte en diffamation contre ce site. En tout cas, d'après ce que je sais, Glissant, qui est votre cible principale, était quelqu'un plus timide qu'arrogant. Il en avait aussi marre des blablateurs qui ne font jamais rien que critiquer sans jamais faire quoi que ce soit de concret. Savez-vous que Glissant, au lieu d'acheter une grosse villa ou un bateau lorsqu'il avait reçu le Prix Renaudot, a utilisé l'argent de ses droits d'auteur pour fonder une école privée, l'IME à laquelle vous faites allusion ? Il aurait fort bien pu devenir enseignant et fonctionnaire à 40% au sein du système colonial ! Savez-vous qu'il a été dépossédé de cette école et même du terrain sur lequel il l'avait bâtie par une bande d'intrigants et d'opportunistes, chose qui l'a empêché de se réinstaller en Martinique après son séjour en France (à la tête du "Courrier de l'UNESCO") et aux Etats-Unis (comme professeur à l'Université de Bâton-Rouge en Louisiane) ? Savez-vous qu'après cela, il s'est retrouvé dans de graves difficultés financières et que personne ne lui est venu en aide ? Même pas ce maire d'une ville martiniquaise qui lui avait promis la direction d'un "Musée des Arts des Amériques" sur le site d'une usine sucrière fermée depuis des décennies, musée qui serait composé d'oeuvres achetées par Glissant lui-même au cours de sa vie et offertes par des artistes caribéens et latino-américains ? A la place des ruines de cette usine, le maire en question a préféré céder l'endroit à une concession...automobile ! NON ! TROIS FOIS NON ! Glissant n'était pas du tout arrogant. Pas lui !
Albè, vous ne pouvez pas comprendre...
Frédéric C.
12/06/2023 - 18:48
... vous n'avez pas été élève à l'IME. Vous n'avez pas, très jeune, posé à un intellectuel prestigieux (disposant à ses côtés de sa Cour) une question qui prenait un peu le contre-pied de sa thèse. Il aurait pu expliquer calmement en quoi, à ses yeux, je me trompais, et réexpliquer sa position. C'est d'ailleurs ce que fait souvent Confiant (eh oui! l'homme n'est pas toujours unidimensionnel) pour expliquer certaines de ses positions, concernant la créolité ou le scandale du chlordécone, ou d'autres choses, en termes clairs, pour être compris, sans morgue. Au lieu de cela, EG s'est adressé au reste de l'assistance pour demander "Y a-t-il quelqu'un pour répondre à cette question ?...Non?... Alors question suivante !" Mi bòk! Évidemment, aucun autre élève ne lui a posé d'autres questions. Moi j'avais envie de me cacher, mais dignement je suis resté dans la salle... /Vous étiez probablement adulte quand j'étais adolescent. Donc vous aviez droit à plus d'égards. Ça ne m'empêche pas de reconnaître ce qu'il a pu porter de positif: je ne jette pas le bébé avec l'eau du bain. Mais pour les bòks je maintiens, surtout quand l'un d'eux a eu lieu le 22/5/1978! Quand je lui ai rappelé en 2006-2007, il n'a pas nié, il était gêné. D'autres élèves de ma génération m'ont parlé de lui dans les mêmes termes. D'autres personnes aussi. Y compris qqn l'ayant connu au Sénégal, avec le voisinage "gênant pour son égo" de Cheikh Anta Diop... Je n'en fais pas une "cible": j'ai bien autre chose à faire. Je constate, c'est tout... Elle a bon dos la timidité ! Pour le reste, oui, je sais qu'il a été expulsé de l'établissement qu'il avait créé, de façon malpropre : il me l'avait dit, et ça m'avait emmerdé. Pierre-Charles m'en avait parlé aussi : ça le faisait rigoler, il disait "yo fouté-y déwò" en rigolant. Eh bien vous voyez, moi ÇA NE ME FAISAIT PAS RIGOLER DU TOUT, car JE N'OUBLIE PAS CE QUE M'A APPORTÉ L'IME ET GLISSANT LUI-MÊME, et ce qu'ils ont pu apporter à une partie de la jeunesse de l'époque. Et PPC était très content d'avoir une salle gratuite à l'IME pour organiser des stages de son GRS vers 1978 ou 79... C'est seulement le comportement au quotidien que je pointe... Pour les autres personnes, FK est-il responsable des propos tenus par des commentateurs ? De toutes façons, les personnes dont je parle, je suis prêt à le leur dire en face (pour PPC, c'est fait). C'est le temps où l'opportunité qui m'a manqué, pour l'instant...
MOINS BIEN QUE VOUS...
Albè
12/06/2023 - 20:01
Effectivement, je n'ai pas été élève à l'IME et donc je connais Glissant moins bien que vous mais ce que je sais c'est que s'il avait utilisé l'argent de son Prix Renaudot pour mener la belle vie, il y a des centaines de jeunes Martiniquais qui n'auraient JAMAIS eu le baccalauréat. Et ça, ce n'est tout de même pas rien ! Cela mérite tout de même le respect quelles que soient les critiques que l'on peut porter sur l'homme.
Dans la vidéo, Aimé Césaire…
certes
12/06/2023 - 20:37
Dans la vidéo, Aimé Césaire ne se montre pas enthousiaste envers du créole. Il présente le créole comme "une petite langue régionale, d'une portée extrêmement limitée", ajoutant que pour en faire un instrument valable, "il aurait fallu faire pour cette langue un effort aussi prodigieux que celui que les gens de la Pléiade ont fait pour le français". Il s'interroge : "Est-ce que vraiment, en 1962, cela en vaut la peine, je n'en suis pas sûr".
L'article souligne qu'en 1962, le programme de l'OJAM n'avait pas de revendication écologiste. Il peut donc sembler normal que, la même année, Césaire n'ait pas eu de revendication linguistique créolitaire. Les priorités étaient ailleurs. Sauf que si l'écologie n'était pas alors un sujet, le créole en était déjà un, sur lequel Césaire s'est précisément exprimé dans la vidéo. Et il ne dit qu'on verra plus tard, quand des questions plus importantes auront été traitées. Non, son jugement est clair : le créole ne vaut pas la peine.
Cette peine, beaucoup se la donnent désormais, qui s'attachent à codifier la graphie, la grammaire et le lexique du créole, au même titre que la plupart des langues. Compte tenu de cet effort, Césaire aurait-il tempéré sa position ? On n'en sait rien. Mais jusqu'à sa mort (2008), il ne paraît pas en avoir pris le chemin. C'est que Césaire a un autre argument, non rapporté dans la vidéo de l'article, qui est tronquée. Selon lui, "choisir le créole, c'est un peu se couper du reste du monde". A cet égard, une enseignante a récemment déclaré : "Nous devons habituer nos élèves à construire leur pensée, à reformuler leurs idées et à produire en créole." Pourquoi ?
Certes, on peut doter le créole d'un vocabulaire capable de traduire n'importe quoi, comme un espéranto qui aurait des locuteurs. Mais il est fondamentalement la langue de l'habitation. Pourquoi habituer les élèves à construire leur pensée dans la langue de l'habitation ? C'est la question qu'on peut se poser, au-delà d'étudier la langue.
Albè, faisons un peu le point...
Frédéric C.
13/06/2023 - 10:09
... vous avez probablement connu Glissant, mais sous un autre angle que moi. Ai-je prétendu le connaître "mieux" que vous ? Non!... La multiplicité des regards donne une image plus en relief. Outre ce que vous dîtes, il y avait son activité dans le Front Antillo-Guyanais pour l'Autonomie, dissous par "2 gnôles", qui lui a valu une interdiction de séjour jusqu'en 1965 je crois (souvent quand il voulait "bouger", il se faisait coincer par la Police ; et il aurait pu se faire assassiner comme Félix Moumié ou Jack Nestor; il aurait pu lui arriver le sort de Catayée ou son ami Béville). Et il tentait de dédogmatiser ses approches: "ni nationalisme a priori, ni internationalisme a priori" par exemple (cf Acoma). Ce qui est très difficile !... Et je fais partie des "centaines de Mquais qui sans lui n'auraient pas eu leur Bac; idem pour mon cousin germain aîné)... Donc MON REGARD N'EXCLUT PAS LE RESPECT, vous voyez. Et en dépît de ma "piqûre de rappel", il avait accepté de me rencontrer en bas de chez lui à Paris, et ce fut enfin un échange "à hauteur d'homme". Bref! Tout ça pour dire "Chacun sa part d'ombre", mais aussi "Non aux hagiographies", "biographies autorisées" et autres "penseur et théoricien génial " (titre d'un bouquin des années 1970 sur Kim-Il-Sung")... Si certains intellectuels antillais étaient d'un abord plus facile pour le vulgus pecum, celui-ci ferait peut-être plus d'efforts pour essayer de les lire... La "frime", le djèz ne devrait pas avoir cours, même si en effet les blablateurs parlant dans le vide sont TRÈS énervants...
LANGUE DE L'HABITATION
Albè
13/06/2023 - 11:58
Avant de vous répondre, Frédéric, je me vois presque contraint de réagir à l'énième ânerie du (de la ?) dénommé (e ?) CERTES. Le créole est la langue de l'Habitation et doit le rester, nous raconte-t-il/elle sur son ton docte habituel. Donc si l'on comprend bien, les Français auraient dû avoir conservé le latin qui était la langue des clercs jusqu'au 16è siècle et non faire l'effort de doter leur langue, celle des serfs, d'une Académie. Richelieu eut dont tort de l'avoir créée en 1635 ???! Bref... Pour en revenir à Glissant, je suis bien évidemment d'accord avec vous quand vous dites que "tout homme à sa part d'ombre". Sauf qu'il convient de mesurer la part d'ombre et de lumière de chacun ! La part de lumière de Glissant dépasse de beaucoup sa part d'ombre.
Dans mon commentaire, je…
certes
13/06/2023 - 19:07
Dans mon commentaire, je pose une question. Peut-être est-elle une ânerie ? Mais ce blog n'est pas loin de dire que si un vote populaire avait lieu sur l'emploi généralisé du créole, le NON l'emporterait. Ce qui laisser à penser que pas mal de gens se posent des questions du même acabit.
Or Albè réagit sans répondre. C'est sa méthode.
Il se contente de traiter ma question d'ânerie, à l'instar de ces intellectuels imbus de leur suffisance qui méprisent leurs contradicteurs, jusqu'à l'insulte parfois.
Et il nous emmène dans une fumeuse comparaison avec la France du 16ème siècle, qui est historiquement à côté de la plaque. Mais peu lui importe, il s'agit seulement de noyer le poisson, encore et toujours.
Sans répondre à rien.
Car enfin, une différence entre la Martinique du 21ème siècle et la France du 16ème, c'est que les Martiniquais du 21ème pratiquent tous le français. Tandis que les Français du 16ème ne parlaient pas le latin ni même le français dans leur grande majorité. La royauté, la Révolution puis la République ont façonné la langue française, à partir de la langue d'Ile-de-France, puis l'ont généralisée à tout le pays. Ce qui n'est acquis que depuis peu ! Ceci, dans le but de permettre à tous les Français de se comprendre. Or c'est inutile dans la Martinique d'aujourd'hui où le français est commun.
Alors bon, peut-être y a-t-il un intérêt ? Certains prétendent que ce serait mieux que les jeunes Martiniquais construisent leur pensée en créole. Je demande seulement : pourquoi ?
Apparemment, on n'est pas près de me répondre.
Dans mon commentaire, je…
certes
13/06/2023 - 19:11
Dans mon commentaire, je pose une question. Peut-être est-elle une ânerie ? Mais ce blog n'est pas loin de dire que si un vote populaire avait lieu sur l'emploi généralisé du créole, le NON l'emporterait. Ce qui laisser à penser que pas mal de gens se posent des questions du même acabit.
Or Albè réagit sans répondre. C'est sa méthode.
Il se contente de traiter ma question d'ânerie, à l'instar de ces intellectuels imbus de leur suffisance qui méprisent leurs contradicteurs, jusqu'à l'insulte parfois.
Et il nous emmène dans une fumeuse comparaison avec la France du 16ème siècle, qui est historiquement à côté de la plaque. Mais peu lui importe, il s'agit seulement de noyer le poisson, encore et toujours.
Sans répondre à rien.
Car enfin, une différence entre la Martinique du 21ème siècle et la France du 16ème, c'est que les Martiniquais du 21ème pratiquent tous le français. Tandis que les Français du 16ème ne parlaient pas le latin ni même le français dans leur grande majorité. La royauté, la Révolution puis la République ont façonné la langue française, à partir de la langue d'Ile-de-France, puis l'ont généralisée à tout le pays. Ce qui n'est acquis que depuis peu ! Ceci, dans le but de permettre à tous les Français de se comprendre. Or c'est inutile dans la Martinique d'aujourd'hui où le français est commun.
Alors bon, peut-être y a-t-il un intérêt ? Certains prétendent que ce serait mieux que les jeunes Martiniquais construisent leur pensée en créole. Je demande seulement : pourquoi ?
Apparemment, on n'est pas près de me répondre.
Ça s'en va et ça revient, c'est fait de tous petits riens...
Frédéric C.
15/06/2023 - 06:29
...non, ce n'est pas un nouveau titre de Francky Vincent... Je me demande parfois si "Rose" et "Certes" ne sont pas là même personne... Pour revenir aux intellos suffisants dont EG est un échantillon, ce sont des êtres humains. La part d'ombre est parfois écrasante et perceptible pour qui n'est pas de leur monde. L'arrogance de bp d'entre eux occupe une place énorme dans un pays où le maniement de la langue française à l'oral et à l'écrit était (et reste hélas encore) un privilège social dont beaucoup usaient et abusaient. Celui dont j'ai parlé car l'ayant observé pendant deux ans en jouait et en abusait, du moins auprès de pas mal d'élèves de l'IME, y compris certains qui s'intéressaient à son activité (et j'en faisais partie, croyez-moi !). Je suis d'accord avec vous par rapport à ce qu'il a pu apporter par ailleurs au niveau pensée d'envergure non seulement antillaise mais planétaire (même s'il faut toujours être critique, comme Monchoachi écrivant "Le monde tel qu'il est", ou Max Dufrénot auteur du "Tout-Monde-Refuge contre la décolonisation"). Cela n'enlève rien à ses mérites. Mais il faut faire la part des choses, et l'expression"Bilan globalement positif" m'a toujours gêné. Un intello n'a pas à humilier publiquement des jeunes qui "en veulent" et sont en questionnement!... Vous savez, je le dis là de façon trivial : un individu ayant réalisé de grandes choses, c'est comme une femme splendide et séduisante, avec sourire (apparemment non feint) pour les caméras, bref! tout pour plaire. Quand vous regardez de plus près, cette individualité pue des pieds comme tout le monde, et chez certains ça sent très fort le choubichou; et le matin au réveil ces gens-là puent de la gueule comme tout le monde. Pour ce genre d'individualité, bien konparézon (dans la forme) pour les présumés abrutis de la plèbe, EXACTEMENT ÇA. Le best, ou plutôt le worst, c'est qu'ils dissuadent bien des gens de lire leur travaux... On peut chercher des "excuses" ou "circonstances atténuantes", par exemple les siècles d'oppression collective ayant généré chez nous un besoin effréné de compensations dès qu'on a une once de pouvoir ou "signe extérieur de pouvoir"(ce n'est qu'une hypothèse, une piste personnelle pour essayer de comprendre un des ressorts du macoutisme, de jouissance extrême du pouvoir dans quasiment toute la Caraïbe)... Mais ces gens-là ayant un petit peu étudié les auteurs ayant un peu lu ce qui relève de la "psychologie des profondeurs" individuelle et collective, pourraient faire un travail sur eux-mêmes pour dépasser ce penchant "hérité". Or souvent, on a affaire à des pontifes arrogants, des gardiens du Temple et notamment de leur propre "temple" (voire fonds de commerce), n'admettent aucune opposition ni bémolisation ni questionnement. Heureusement, tous ne sont pas comme ça ! Et malgré ce que j'ai pu en dire, il me semble y avoir chez R.Confiant une ouverture telle que FK (et MK) avant, publient des textes de gens aux idées très différentes des siennes: des marxistes parfois très dogmatiques, des départementalistes, des "Ni-pour-ni-contre-bien-au-contraire-certes-oui-mais-toutefois"... Mais pour les autres, très suffisants, surtout affichant une volonté progressiste, ça fait vraiment désordre et...ça fait chier ! Charles-Nicolas a-t-il étudié cette question. Faut voir.
REFUGE CONTRE LA DECOLONISATION ?
Albè
15/06/2023 - 15:28
Frédéric, il me semble que vous oubliez dans la liste des reproches que vous adressez, fort justement, à l'intelligentsia martiniquaise, deux catégories de gens tout aussi nocifs, sinon davantage : les intellectuels auto-proclamés, d'une part, et les experts en tout, "les toutologues". Les premiers confondent diplômés et intellectuels et il y a un bel exemple dans votre commentaire. Celui d'un pharmacien ou d'un biologiste qui s'imagine pourvoir démolir le concept de "Tout-Monde"" de Glissant en y voyant un "refuge contre la décolonisation". Du grand n'importe quoi ! Son misérable pamphlet n'a fort heureusement pas dépassé son cercle d'amis proches d'autant que lui, devrait se demander ce que LUI a fait pour faire avancer la décolonisation en Martinique. L'autre catégorie, les "les toutologues", que nos cousins guadeloupéens qualifient de "toutbitentologues", sévissent à la télé quasiment chaque soir où les mêmes têtes "pensantes" se retrouvent pour donner leur avis sur TOUT : les sargasses, la violence, le chlordécone, l'endométriose, le créole, la Russie et l'Ukraine, la musique, les Békés, le chômage et j'en passe. Ces deux catégories (intellos auto-proclamés et toutbitentologues) sont cent fois plus dangereux et nocifs que les vrais intellectuels comme Glissant que vous critiquez. Au moins, lui, Glissant, presque personne en Martinique, en tout cas pas le peuple, ne lit ses livres et ne connait ses théories. Tout juste sait-on qu'il y a un Collège Edouard Glissant au Lamentin.