À bord de la Flottille pour Gaza : notre entretien exclusif avec Mandla Mandela

Mandla Mandela a embarqué ce dimanche 7 septembre à Tunis sur un des navires venus renforcés la flottille naviguant en direction des côtes gazaouies pour y acheminer de l’aide humanitaire, et casser le blocus imposé par Tel Aviv à l’enclave palestinienne. Le petit-fils du dirigeant emblématique de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud appelle à isoler l’État d’Israël pour faire cesser sa logique impérialiste et mortifère à l’égard du peuple de Palestine.

Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre la Global Sumud Flotilla ?

En tant que Sud-Africains, nous avons le devoir moral de participer à tout mouvement de solidarité internationale. Nous avons obtenu notre liberté grâce au soutien de la communauté mondiale dans la lutte contre l’apartheid. Aujourd’hui, nous utilisons notre voix pour défendre les peuples opprimés, et c’est pourquoi nous sommes ici. Ce qui rend cette flottille particulière, c’est que nous avons voyagé depuis la pointe sud de l’Afrique jusqu’au nord du continent pour embarquer depuis un port africain. Nous savons ce que signifie vivre sous occupation et oppression. Notre histoire coloniale et notre combat contre des régimes brutaux nous obligent à être solidaires. D’autant plus que les Palestiniens nous ont soutenus pendant nos heures les plus sombres : ils ont mis à disposition leurs ressources, formé nos soldats, et contribué à notre victoire contre l’apartheid. Nous leur en sommes profondément reconnaissants.

Vous avez grandi sous le régime de l’apartheid. Comment réagissez-vous à la situation actuelle des enfants palestiniens ?

Je suis né en 1974. Ma mère a joué un rôle clé dans le soulèvement du 16 juin 1976. J’ai rencontré mon grand-père pour la première fois à l’âge de neuf ans, en prison à Pollsmoor. À douze ans, je manifestais devant South Africa House à Londres, et à treize ans, je recevais un prix en son nom et prenais la parole au Parlement européen à Strasbourg. La lutte contre le blocus imposé à la population de Gaza est une extension de l’héritage familial : mon grand-père a poursuivi le combat initié par son père contre l’impérialisme occidental.

Aujourd’hui, je continue cette mission pour la paix et la justice. Ce que vivent les Palestiniens est une violation flagrante des droits humains, et je ne peux rester silencieux face à cela.

Que répondez-vous aux propos de Donald Trump, qui souhaite voir la flottille coulée, ou à ceux de Netanyahou, qui qualifient ses membres de terroristes ?

C’est risible. Ces mêmes personnes qualifiaient mon grand-père, Nelson Mandela, de terroriste. Aujourd’hui, il est célébré comme un héros mondial. Cela prouve bien qu’un terroriste pour les uns peut-être un combattant de la liberté pour les autres. Nous restons déterminés à faire de cette mission un succès. Notre objectif est simple : briser le blocus de Gaza, mettre fin au siège, et permettre à l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont besoin. Nous sommes déçus par l’inaction des gouvernements, d’où notre slogan : « Quand les gouvernements échouent, les peuples agissent. » Nous appelons les États à faire respecter le droit international et à tenir Israël responsable. En tant que Sud-Africains, nous sommes fiers que notre président Cyril Ramaphosa ait porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale. Treize pays soutiennent désormais cette démarche. Le vent tourne, mais il faut que davantage de nations s’engagent.

Après la chute de l’apartheid en Afrique du sud, votre grand-père a réussi a imposé un processus de réconciliation. Pensez-vous qu’une paix durable soit possible entre Israéliens et Palestiniens ?

Cela dépend d’une chose essentielle : l’égalité des droits et de la dignité. Seuls des peuples libres peuvent négocier la paix. Lors des discussions avec le régime d’apartheid, mon grand-père avait posé trois conditions : libérer tous les prisonniers politiques, légaliser tous les partis, et permettre le retour des exilés. Si l’on veut une paix réelle en Palestine, Israël doit faire de même : libérer les prisonniers politiques, autoriser les partis palestiniens à participer à la vie politique, et permettre aux sept millions de réfugiés Palestiniens de revenir chez eux. C’est la seule voie vers une transition démocratique et pacifique.

Quel message souhaitez-vous adresser à ceux qui souhaitent agir pour la Palestine ?

Nous appelons la communauté mondiale à ne pas détourner le regard. Il faut partager les informations sur Gaza et les territoires occupés, en parler dans les familles, les quartiers, les villes. Le monde doit se mobiliser pour la Palestine, comme il l’a fait pour l’Afrique du Sud. Nous savons que l’isolement de l’apartheid sud-africain a permis sa chute. Il en ira de même pour l’apartheid israélien, si nous agissons ensemble.

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