Encore un confrère qui part pour un reportage au long cours. L'appel comminatoire d'un mystérieux devoir impérieux. Pour tous ceux qui restent en ligne arrière, c'est harassant. Nouvelle éprouvante d'abord accueillie avec incrédulité puis affliction.
Mais, à tout considérer, cet impromptu n'est pas dénué de logique. Malgré son caractère tragique, il s'inscrit dans le droit fil de sa vie. Et donne tout son sens à la passion qui l'habitait. Au métier avec lequel il faisait corps. Pendant tant d'années, il a taquiné la plume. Ce fut son épée ciselée dans le feu des mots pour combattre l'iniquité, l'inégalité, le racisme, les discriminations, toutes les formes d'avilissement des hommes et des femmes dans un monde de convulsions. En cent mille récits, constamment réitérés, il combattait l'injustice.
Armé de convictions inébranlables au plan politique, il n'a jamais molli dans son aspiration à la responsabilité du peuple de son île. Je peux témoigner que son expression a toujours servi la quête d'une si noble idée, la liberté. Il était un représentant consciencieux et aguerri de son journal, Justice, l'infatigable hebdomadaire du Parti Communiste Martiniquais. Je n'étais pas du cercle de ses amis les plus proches mais il fut un allié inlassable dans la lutte pour la reconnaissance pleine et entière du métier de journaliste dans un pays où l'information fut trop longtemps inhibée, empêchée, verrouillée, cadenassée.
Nous nous sommes si souvent côtoyés au Club Presse Martinique. Dans les fonctions qu'il y occupait, il n'a jamais agi en militant sectaire. Au contraire, il faisait toujours preuve d'une grande ouverture d'esprit. De sorte que parler avec lui était aisé, agréable, efficace. Nous étions naturellement dans l'échange de points de vue. Et je dois dire qu'il y mettait du sien. C'était à la fois encourageant et réjouissant.
Ce coup-ci, son reportage du jour n'était vraiment pas indispensable. Mais puisqu'il en est ainsi, je sais qu'il accomplira cette dernière mission l'âme rassérénée. Avec conscience et intégrité. Claude, je suis content de t'avoir connu. Tu n'étais pas immodérément expansif mais tu te montrais invariablement chaleureux. Tu prends congé de ta famille, de tes amis, de tes collègues. A chacun son devoir de mémoire.
Je te salue respectueusement.
Patrick Chesneau
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite