Ils avaient cru qu’en devenant département,
c’en serait fini du mépris, de la misère,
oubliant hélas que toujours le colon ment…
La fermeture des usines sucrières
menant à l’exode rural, pas de travail,
le racisme des colons français fonctionnaires
avaient encore plus agrandi cette faille.
Déçus dans leur espoir, tous ces jeunes frustrés
dans les rues de Foyal exprimaient leur colère.
Ils en avaient assez en chiens d’être traités,
seul le nom de leur laisse avait été changé.
Ils pensaient qu’ils seraient français à part entière,
entièrement à part ils s’étaient retrouvés.
Lors, non content de ne pas tenir ses promesses,
la République avait lâché ses C.R.S.
racistes qui, par la police secondés,
avaient chargé la foule avec brutalité.
Trois morts étaient tombés, fleur de notre jeunesse,
pour défendre à tout prix la dignité bafouée
et la liberté du peuple martiniquais.
À Betzi, Marajo, Rosile, honneur, respect !
Aujourd’hui d’autres leurres à nos choix sont offerts,
alors songeons aux déconvenues du passé
et sachons voir ce qui peut se cacher derrière
afin que nos martyrs ne soient point morts en vain…
Patrick MATHELIÉ-GUINLET
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