POUR ÉCHAPPER AUX MAILLES DU FILET…

Patrick Mathelié-Guinlet

De l’internet on est à l’âge

et dans ses eaux troubles l’on nage,

submergés d’un tas de messages

au contenu souvent peu sage

et noyés dans un flot d’images

prenant nos esprits en otage…

Ça me met en profonde rage

de subir un tel étalage !

 

Mais en dépit de mon grand âge,

je ne manque pas du courage

qu’il faut pour affronter l’orage

dans cette lutte où je m’engage…

 

Le “livre au grimaçant visage”

avec moi n’fait pas bon ménage,

refusant d’en avoir l’usage

et d’en tourner la moindre page !

 

À l’intelligence un outrage

sont ces réseaux anthropophages.

Me moquant bien d’être à la page,

je ne mets pas la mienne en cage

 

ni le doigt dans cet engrenage

puisque j’ai fait mien cet adage :

“Libre penseur fuit l’esclavage !”

 

ÉCOLOGIE

 

Né trop tard dans un monde trop vieux

où depuis longtemps sont morts les dieux

mais, malgré les progrès de la science,

en proie aux affres de décadence !

 

En vain cherchant à trouver ma place

et pensant conjurer la menace,

j’endossai le rôle du poète,

à la fois chamane et trouble-fête…

 

Le salut de l’homme est la Nature

mais si l’on veut que ce pacte dure,

il faut qu’avec respect il la traite

ou pourrait l’expulser la planète !

 

Depuis qu’on y a vu la vie naître,

plein d’espèces ont dû en disparaître

et celui qui s’en croirait le maître

ferait mieux d’à ses lois se soumettre…

 

Car si l’homme veut demeurer libre

de profiter de tant de richesses,

il lui faut préserver l’équilibre,

l’harmonie avec les autres espèces…

 

UN CHAUD EFFROI

 

Comme au soleil d’été

la neige des sommets

ou les ailes d’Icare

qui s’approcha trop près

 

du dieu chaud sur son char,

fond peu à peu l’espoir

qu’aille mieux cette Terre

avec son atmosphère

 

un peu plus chaque année

par les gaz réchauffée

et leur effet de serre…

La fonte des glaciers,

 

des îles submergées,

les forêts incendiées,

en danger des espèces,

famines et sécheresse

 

sont le triste constat

et sinistre inventaire

qu’on doit désormais faire

de ces nombreux dégâts

 

que l’homme a infligés

à la Pachamama,

déréglant le climat…

Mais pas trop tard pour faire

 

ce qui est nécessaire

pour stopper tout cela,

revenir en arrière,

retrouver du respect

pour notre Terre-Mère !

 

PRÉSERVONS LA MAGIE !

 

Le vent à mon oreille

susurre avec douceur

ses histoires d’ailleurs,

d’au-delà de la mer…

 

Des récits de merveilles

au parfum de mystère

qui, réjouissant mon cœur,

le comblent de bonheur…

 

La rivière murmure

son beau chant de sirène :

“Si dans mes bras tu daignes

un moment te baigner,

 

je laverai tes peines

et, dans ce cœur qui saigne,

y verserai l’oubli

de mon eau fraîche et pure…”

 

Mais, hélas, aujourd’hui

par la faute avérée

de l’humaine industrie,

tout ça pourrait changer…

 

Car les eaux sont polluées

comme le sont les airs

si chargés de poussière,

relents empoisonnés !

 

Si l’on n’y veille pas

tant qu’il est temps encore,

la Nature laissera

l’homme à son triste sort,

 

privé de sa magie

et de sa poésie,

sans joie ni rêves errer

au sein d’un monde mort !

 

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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