Déjà 42.000 morts à Gaza et elle s'imagine que...

   ...les Arabo-Américains et les Afro-américains musulmans vont voter pour elle !

   Pour nous (le reste du monde) qui ne sommes pas Etasuniens le résultat de l'élection présidentielle aux USA importe peu. Sauf en ce qui concerne la politique étrangère de ce pays. En effet, l'Obamacare, pour ne prendre que cet exemple, sorte de Sécurité sociale qui a permis à des millions de pauvres (surtout noirs et hispaniques) d'avoir accès à un minimum de soins médicaux, n'a évidemment eu aucun impact sur les centaines de millions de miséreux à travers le monde (Haïti, Burkina-Faso, Philippines, Egypte, Bengladesh etc...). 

   Il faut le marteler : seule la politique étrangère des Etats-Unis est importante pour le reste du monde puisque ce pays, le dernier Empire en date, est le pays le plus puissant du monde. 

   Or, une sorte de Kamalamania s'est emparée de la planète et s'est quasiment transformée en hystérie dans deux régions : les Noirs centro et sud-américains ainsi que les Caribéens, d'une part, les Indiens, de l'autre, parce que la mère de Kamala était originaire du premier pays le plus peuplé du monde (1,4 milliards d'habitants). On a l'impression de revivre l'histoire, d'une sorte de déjà-vu, celui qui avait surgi lorsque Barack Obama fut élu président pour la première fois. Dans les banlieues françaises, des Noirs français avaient défilé avec des pancartes sur lesquelles étaient inscrites "NOTRE PRESIDENT" ; au Brésil, les Noirs s'étaient bruyamment réjouis, persuadés que c'en serait fini de leur position subalterne ; en Afrique, on avait poussé des youyous un peu partout et surtout au Kenya, pays natal du père d'Obama ; en Australie, les Aborigènes furent persuadés que ce serait la fin du suprémacisme blanc.

   Evidemment, rien de tout cela ne s'est produit. Malgré les 2 mandats d'Obama ! 

   Ce noirisme naïf avait oublié une chose : un président étasunien, qu'il soit blanc, noir, hispanique, asiatique etc... est élu pour diriger et défendre les intérêts de son pays. Et comme ce pays est le plus puissant du monde, il est élu pour maintenir coûte que coûte l'omnipotence dudit pays. Il n'est pas là pour résoudre la crise haïtenne ni pour développer le Kenya ni pour améliorer le sort des Africains ou des Aborigènes australiens. On ne peut pas le reprocher à Obama qui est dans son rôle. On doit simplement pointer du doigt le noirisme qui a fait les Noirs du reste du monde, non-étasuniens donc, prendre des vessies pour des lanternes. Or, on assiste avec l'actuelle Kamalamania à un risible remake de l'époque Obama. 

   Entre parenthèses, il n'y a pas, contrairement à ce que montrent les médias, 2 candidats à l'élection présidentielle étasunienne, mais bien 4 : un candidat écologiste, Jill Stein, et un candidat (noir) "révolutionnaire non-marxiste" comme il se définit lui-même, Cornel West. Ils ne pèsent certes qu'à peine 1% de l'électorat et si le reste du monde ne les connait pas  (par la faute des médias), ils trouvent un certain écho dans de larges couches de la population étasunienne. A ce propos, Cornel West avait été un fervent partisan d'Obama lors de la première élection de ce dernier pour s'en détourner assez rapidement, le qualifiant férocement de "mascotte noire de Wall Street". 

   Pour en revenir à la Kamalamania, il y a au moins deux communautés qui se défient de Kamala : les Arabo-américains dont très peu de médias parlaient jusque-là et les Noirs américains de confession musulmane (Nation of Islam, Black Muslims etc.) dont feu Malcom X fut issu. Or, ces deux groupes, en particulier le premier, à savoir les Arabo-Américains sont nombreux dans divers swing-states (états-clé) dont le vote sera décisif lors de l'élection. Certains s'abstiendront, ce qui pénalisera la candidate démocrate ; d'autres, en colère contre la politique de Biden/Kamala au Proche-Orient, voteront pour le candidat républicain même si ce dernier voue les minorités et les immigrants aux gémonies. Ils le feront sans doute la mort dans l'âme mais ce sera une manière de punir les démocrates qui, il y a à peine un mois, ont voté une nouvelle aide de 8 milliards de dollars à Israël, argent qui servira à l'état hébreu pour continuer à acheter des armes américaines et non du pop-corn ou des hamburgers. 

   Car, nul n'a besoin d'un doctorat en géopolitique pour comprendre que les USA ont parfaitement les moyens d'imposer la paix en Palestine. Il leur suffirait d'en intimer l'ordre au premier ministre israélien et de stopper toute vente d'armes à Israël tant que ce dernier ne se retirera pas du bantoustan de Gaza et ne cessera pas de voler les terres des Palestiniens en Cisjordanie. Or, l'équipe Biden/Kamala a fait tout le contraire ! Dès lors, comment un Arabo-américain ou un Noir américain musulman pourraient-ils mettre un bulletin dans l'une en faveur de Kamala ? Noirs américains qui, pour leur part, savent très bien que l'Afrique du Sud est à la pointe du combat contre le génocide mené par Israël à Gaza, qu'il a fait condamner Israël pour "génocide" devant la CIJ (Cour Internationale de Justice) et  vient de déposer ce jour un dossier de "preuves du génocide" devant cette même cour :   

 

   L’Afrique du Sud a déposé son dossier de « preuves » du « génocide » commis par Israël devant la Cour internationale de Justice

 

   Pas besoin non plus d'être un expert politique en géopolitique pour comprendre également que la guerre à Gaza n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine quand bien même la plupart des grands médias occidentaux osent ce fallacieux parallèle. Pourquoi ? Parce que les Palestiniens n'ont PERSONNE pour les défendre alors que l'Ukraine dispose de l'appui de l'Occident tout entier. Les 22 pays de la Ligue Arabe sont dirigés par des potentats qui n'ont que faire du sort des Palestiniens lesquels se retrouvent dos au mur. Alors que les 42.000 morts à Gaza émeuvent de monde entier, qu'à l'ONU, lors de l'assemblée générale du mois dernier, les 4/5e des représentants des pays du monde entier (193) ont quitté la salle lorsque Benyamin Netanyahou a pris la parole, que nombre de pays (Bolivie, Colombie, Belize, Honduras etc.) ont rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, le Maroc, la Jordanie, le Qatar...etc... continuent d'entretenir des relations avec l'Etat hébreu ! De plus, l'adversaire de l'Ukraine à savoir la Russie est le deuxième pays, après les Etats-Unis, à posséder le plus d'armes nucléaires et Poutine, si jamais il se sent acculé, pourrait très bien faire usage. D'aucuns diront qu'Israël possède lui aussi des armes nucléaires (80 têtes), obtenues soi-dit en passant grâce à l'aide du régime raciste d'Afrique du Sud lorsque l'Apartheid régnait dans ce pays, mais l'Etat hébreu ne pourrait aucunement en faire usage (sauf sur le lointain Iran) car il est trop petit en superficie et toute bombe nucléaire sur Gaza ou la Cisjordanie (comme l'avait réclamé il y a quelques mois un ministre d'extrême-droite du gouvernement de Netanyahou) impacterait forcément Israël. 

   Israël n'est donc menacé dans son existence ni par les états arabes impuissants ou complices de l'Occident ni par l'Iran qui n'a toujours pas réussi à mettre la dernière main à son programme nucléaire alors que la Russie peut vitrifier l'Europe occidentale avant de raser une bonne partie des Etats-Unis. Certes, la Russie subira le même sort mais le plus vaste pays du monde pourra survivre à une guerre nucléaire, ce qui n'est pas le cas des USA ou de l'Europe occidentale qui à eux deux font à peine la moitié de la superficie de la Russie. C'est cela qui explique que l'Occident empêche l'Ukraine d'utiliser les armes qu'elle lui fournit pour s'attaquer sérieusement à la Russie. Zelensky s'en plaint tous les jours !

   La guerre en Palestine n'a donc rien à voir avec celle d'Ukraine.

   En Palestine, les Etats-Unis peuvent arrêter la guerre à n'importe quel moment s'ils le veulent. En Ukraine, par contre, ils ne peuvent rien contre Poutine. Or, le duo Biden/Kamala n'a pas bougé le petit doigt pour arrêter le génocide en cours à Gaza. Bien au contraire, il continue jusqu'à aujourd'hui à livrer des armes à Israël.

   Kamala le paiera sans doute au prix fort le soir des élections...

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