POÈMES POUR LE PEUPLE DE PALESTINE

Patrick Mathelié-Guinlet

AU PEUPLE PALESTINIEN

 

Les fils des Philistins

subissent leur destin

depuis trois millénaires.

Que l’exil est amer

lorsqu’on doit le souffrir

dessus sa propre terre

envahie par l’ennemi

même si c’est un désert !

Que sans peur celui qui

jamais libre naquit

jette les premières pierres

et prenne le maquis.

Que ses parents soient fiers

si il tombe au combat,

sa tombe de soldat

honore tous ses frères

et leur Intifada !…

 

À YASSER ARAFAT

 

Tant de pleurs trop longtemps versés

sur le sort de ton peuple infortuné

ont raviné tes yeux attristés.

Mais hélas ces rivières de larmes

jamais n’ont pu te consoler

du Jourdain et ses eaux détournées,

des flots du sang inutilement versé

des centaines d’enfants assassinés

pour avoir osé, en guise d’armes,

ramasser et jeter quelques pierres,

seule façon d’exprimer une juste colère,

ultime solution pour rester dans l’Histoire

lorsque tant d’injustice vous pousse au désespoir…

Portant ton exil avec fierté

comme sur ta tête le keffieh,

ce n’est pas la peur qui fait trembler ta main

mais bien le trop-plein de chagrin

et une immense lassitude.

Respect pour toi, le vieux Lion du désert

car ton rugissement est encore redouté

même si, du poids des ans, ton corps est fatigué.

Toute une vie durant, étendard et martyr,

sans découragement, tu luttas sans faiblir

pour ta terre et ton peuple et pour sa liberté.

Et même si l’ennemi te veut diaboliser,

jamais les hommes ne pourront oublier

d’entre les combattants le plus dévoué

dont à jamais sera confondu le destin

avec celui du fier peuple Palestinien !

 

ULTIME INTIFADA

 

Mer Morte à présent

si rouge du sang

de tes enfants,

tu es devenue la mer des Maures morts !…

De ton magnifique désert,

ô Palestine, de ta race, ils en ont fait le cimetière

à coups de chars contre tes cimeterres :

une guerre

d’enfants armés de pierres

“fathalement” tombales

là où, victimes inversant l’histoire,

tous tes David tombèrent,

tués par Goliath, l’aveugle et assassin Golem 

pour qui rien n’est sacré

mais tout à massacrer !

Terrassant tes enfants

en mettant ta terre à sang,

à feu, jour après jour, sans trêve, ils te désespèrent

au point que c’est la mort

que, versant ton sang sans remords,

debout et au combat, tu préfères

à la honte de l’exil ou l’esclavage sur le sol de tes pères

où, comme une âme en peine, tu erres

tandis que les eaux détournées du Jourdain tournent à l’amer,

que le sel, une fois encore, envahit l’injuste Gomorrhe

et que la terre elle-même se soulève contre l’occupant étranger !

 

PLAIDOYER POUR LA PAIX

 

Aujourd’hui, au Jourdain,

la nature murmure

et nous dit sa colère

qu’on y construise un mur

pour diviser la terre,

ce cadeau du divin,

quelque nom qu’on lui donne

et qui n’appartient point

à nous autres, les hommes,

pour séparer des frères

par le sang dit humain

alors qu’on a cassé,

il y a des années,

l’infamie de Berlin,

sous-produit d’une guerre

que l’on se fit naguère.

Serait-ce le destin

de tout le genre humain

de ne point évoluer

et de toujours refaire

les mêmes folles erreurs

de nos prédécesseurs

depuis des millénaires ?

Est-ce manque de cœur

ou bien est-ce la peur

de c’que sera demain ?

Je ne peux que pleurer

sur le sort des victimes

tombées en Palestine,

crier qu’il faut qu’on s’aime

enfin, dans mes poèmes :

la solution ultime

à tous nos grands problèmes,

vous supplier encore

de faire cet effort,

vaincre le mauvais sort :

plus de stupides guerres,

plus d’inutiles morts

car dans la nouvelle ère,

la PAIX, ça vaut de l’or !…

 

LÈVE-TOI PALESTINE!

 

Lève-toi Palestine !

Aujourd’hui, il est temps :

ce n’est plus seulement

tes fils qu’on assassine

ici impunément.

Les féroces soldats

des armées de Sion

s’en prennent maintenant

à grands coups de canon,

sans honte, lâchement,

aux vieillards impotents

sortant de leur maison

dans leur fauteuil roulant…

Lève-toi Palestine !

 

Lève-toi Palestine !

Poursuit l’Intifada

puisque du Cheik Yacine,

le lâche assassinat

venger il te faudra

puis libérer Gaza

et toute la Palestine.

Alors au nom d’Allah

préservant ton estime,

à présent lève-toi,

dignement, fièrement,

pour marcher au combat

défendre un juste droit.

Lève-toi Palestine !

 

POUR ARROSER LE CÈDRE…

 

À présent le Baal ancestral du Liban

est plutôt devenu "Bal des petits lits blancs"

des enfants libanais meurtris, assassinés

par haine prédatrice, aveugle et millénaire

de ceux qui ont changé par l’horreur de la guerre

le vin des Noces au pays de Cana

en ruisseaux de sang innocent

et de larmes versées pour un enterrement

au parfum de génocide réunissant

les victimes de Palestine et du Liban

dans la même terrible et injuste souffrance

qui pose la question d’une humaine conscience…

Ô peuple exilé du Cèdre déraciné,

jusqu’à quand faudra-t-il arroser de ton sang

l’arbre emblème de ta liberté retrouvée

afin que nous puissions à nouveau admirer

ses feuilles reverdies au drapeau relevé !

 

NOËL À GAZA 2008

 

En Palestine, le Père Noël

est une ordure assurément :

se faisant complice d’un crime

odieux contre l’humanité,

il a perdu toute mon estime,

mentant comme arracheur de dents

car c’est un rabbin d’Israël

et son gros chasseur-bombardier

a remplacé rennes et traîneau,

descend du ciel illuminé,

apportant la mort en cadeau

aux femmes, aux enfants innocents

et des cadavres par milliers

bien qu’il n’y ait pas de cheminées

et qu’ils n’aient même plus de souliers,

le blocus les en a privés.

Afin de montrer de quel bois

Israël peut bien se chauffer

aux Palestiniens de Gaza

et avec la complicité

du Père Noël Coca-Cola,

que ce soit Bush ou Obama,

pas de bûches pour le dessert

pour la ville dans le désert

mais plutôt des bombes glacées…

comme Tzipi, froide beauté

sans cœur aux paroles de guerre

qui ne font que mettre en colère

tous les hommes de bonne volonté !

 

"ROUGE, NOIR, BLANC, VERT"

 

Il y a trois mille ans le peuple des Hébreux

s’autoproclamant élu, au nom de leur dieu

terrible Yahvé de jugement et colère,

aux pauvres Philistins ont dérobé leur terre

de la plus honteuse et traîtresse des manières.

 

De nos jours à nouveau et depuis soixante ans,

occupants sans pitié, aux femmes de Palestine

ils volent les vies de leurs maris, leurs enfants,

préférant se faire tuer debout résistant

plutôt que de perdre leur âme et leur estime.

 

Larmoyant sur leur sort, ces errants apatrides

ont apporté la mort et puis le génocide,

oubliant qu’il ne peut y avoir de vraie paix

sans partage équitable et un mutuel respect.

 

Ils ont pris l’eau nécessaire à l’irrigation,

les vergers d’oliviers, les plus fertiles terres,

ne laissant aux Arabes qu’un aride désert

avec l’insurrection d’une guerre de pierres,

la fierté du suicide et de l’immolation

pour faire face aux bombes et colonisations…

 

Rouge, les flots du sang innocent répandu.

Noir comme un avenir amputé de l’espoir.

Blanc, c’est l’innocence de tes enfants perdue.

Vert, l’espérance en la justice de l’Histoire !

 

Patrick MATHELIÉ-GUINLET (2001-2009)

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