Ken Bugul, de son vrai nom Mariétou Mbaye Biléoma, a été distinguée le 18 janvier 2025 par l’Université de La Laguna à Tenerife, en Espagne. Lors d’une cérémonie solennelle dans le Paraninfo de l’établissement, elle a reçu le titre de Docteur Honoris Causa. Cette distinction consacre une carrière littéraire et militante marquée par un engagement indéfectible pour les droits des femmes et la promotion des cultures africaines. Ce nouvel honneur s’ajoute à une carrière déjà jalonnée de distinctions prestigieuses, dont le Grand Prix littéraire d’Afrique Noire en 2000 pour son roman Riwan ou le Chemin de Sable.
Née en 1947 au Sénégal, Ken Bugul a grandi dans une famille polygame, son père étant un marabout âgé de 85 ans à sa naissance. Après ses premières études dans son village natal, elle a poursuivi sa formation au lycée Malick Sy de Thiès, avant de rejoindre Dakar, puis la Belgique grâce à une bourse d’études. Ces multiples parcours ont façonné sa réflexion sur les questions d’identité et de différence culturelle, thèmes omniprésents dans son œuvre.
Son pseudonyme, qui signifie en wolof « celle que personne ne veut », porte un regard à la fois lucide et engagé sur sa propre trajectoire. Depuis Le Baobab Fou en 1982, son premier roman, Ken Bugul a exploré avec franchise des thématiques variées telles que l’exil, la féminité, l’islam et les relations Nord-Sud. Son écriture, marquée par un humour subtil et une profondeur sincère, a captivé un lectorat bien au-delà des frontières africaines.
Au-delà de la littérature, Ken Bugul s’est engagée activement pour les droits des femmes et la planification familiale, notamment au sein de l’ONG International Planned Parenthood Federation entre 1986 et 1993. À travers ses interventions en Afrique et ailleurs, elle a mis en avant l’écriture comme moyen de guérison et d’expression, un outil puissant dans les communautés fragiles.
Lors de son allocution à l’Université de La Laguna, elle a décrit l’écriture comme une nécessité vitale, un espace de réflexion et de militantisme, en particulier pour les femmes souvent réduites au silence.
Ken Bugul reçoit le titre de Docteur Honoris Causa à l’Université de La Laguna
Le titre de Docteur Honoris Causa ne se décerne pas à la légère. Il repose sur des critères rigoureux tels que l’excellence artistique ou scientifique, l’impact sociétal et la reconnaissance par les pairs. Avec son parcours, Ken Bugul incarne ces exigences. Son œuvre, traduite dans plusieurs langues, et son engagement pour la paix et contre les inégalités, lui valent une place de choix dans la littérature africaine contemporaine.
Elle a d’ailleurs profité de son discours pour exprimer son admiration envers des auteurs hispanophones tels que Miguel de Unamuno et Federico García Lorca. Elle a aussi souligné les réalités complexes du monde actuel, notamment les menaces environnementales et les replis identitaires. Pour conclure, elle a évoqué Dolores Ibárruri, militante antifasciste espagnole, en lançant avec conviction : « No pasarán. »
Ken Bugul, à 78 ans, reste une figure majeure de la scène littéraire africaine et mondiale. Installée aujourd’hui au Sénégal, elle continue de défendre ces valeurs, faisant écho à ses combats dans ses discours et ses textes et inspire ainsi une nouvelle génération d’auteurs et de militants.
...les traites à la "race kémite" malheureusement. Je préfère demander à Trump.
Lire la suiteEcrivez-lui et posez lui la question.
Lire la suite...ou en arrière qui vous permet, selon vous, d'éviter la question posée. Lire la suite
Vu que vous avez soigneusement mis l'expression "racistes anti-nègres" entre guillemets ,j'en déd Lire la suite
...Gabon, au Sénégal ou au Cameroun ? Lire la suite